Certains profitent de la pause estivale pour rattraper le retard accumulé tout au long de l’année en matière de lecture ou pour se rendre à Arles pour prendre leur dose annuelle de photographies. D’autres profitent de leur été pour tenter de courir après Robert Pollard et ses Converse. Les Guided By Voices ont encore publié un disque, les Guided By Voices ont donc encore enregistré des chansons hautement recommandables. Welshpool Frillies est le trente-huitième disque du groupe de Robert Pollard et « seulement » le deuxième disque de l’année 2023. Continuer la lecture de « Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.) »
Auteur : Louis Teyssedou
Catégories léger retour en arrière, post live
Sacrés Spiritualized
Après leur exceptionnelle prestation parisienne fin juin, retour sur la création du son Spiritualized avec Darren Allison, leur producteur et ingé son.
En 2001, Jason Pierce ne lâchait pas la rampe et sortait Let It Come Down. En se promenant entre les rayons d’un disquaire, il ne passait pas inaperçu. Plus fort que Peter Saville et Bernard Sumner réunis, Jason Pierce faisait méticuleusement le nécessaire pour faire dépenser des fortunes à son label pour la fabrication des pochettes de ses albums. Après Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space et sa pochette en forme de boîte de comprimés de médicament, Let It Come Down surgit avec dans les bacs une pochette cartonnée et son motif imprimé en relief. En 2001, les labels avaient de l’argent et pouvaient se permettre quelques folies graphistes. De la folie, il en est nullement question avec Jason Pierce qui a et qui réglera toujours tout au cordeau. Les pochettes ont et seront toujours créées par Farrow Design (Pet Shop Boys), les photographies ont et seront toujours signées Steve Gullick (Damien Jurado, Jason Molina) ou John Ross et les chansons de l’ex Spacemen 3 seront toujours une rencontre étrange entre le Velvet Underground et les Stooges. En 2023, aller voir Jason Pierce en concert, c’est être sur des rails dans une locomotive dont la chaudière serait remplie de champignons. Continuer la lecture de « Sacrés Spiritualized »
Catégories borne d'écoute
RVG, TGV émotionnel
La musique, c’est aussi des rencontres. Rencontrer la musique de Romy Vager, la patronne de RVG (Romy Vager Group), c’est peut-être une des plus belles rencontres de ces dernières années. En 2017, cette Australienne avait publié de manière assez confidentielle le premier album de son groupe, A Quality Of Mercy. Avec le recul, on comprend que tout est déjà en place. Il y a cette voix magnétique qui déraille si besoin et cette mise en avant prodigieuse des guitares. Disciple de l’école australienne (The Go-Betweens, The Apartments), Romy Vager a séduit tous les fans des Throwing Muses et Fat Possum qui décide de publier ce premier album. Continuer la lecture de « RVG, TGV émotionnel »
Catégories chronique nouveauté
Superviolet, Infinite Spring (Lame-O Records)
Échappé des Sidekicks, Steve Ciolek prend à son compte les résolutions sonores de Wilco et vient troubler notre printemps avec son premier disque solo. Avant d’évoquer Superviolet, il faut parler du cas Sidekicks, le groupe défunt de Ciolek. Originaire de l’Ohio, le groupe est passé, pour ainsi dire, sous les radars de pas mal de monde. Et pourtant… Produits par Phil Ek ou John Agnello, hébergés chez Epitaph, les Sidekicks avaient pas mal de choses à dire et auraient pu faire concurrence aux Shins s’ils avaient vraiment choisi leur route. Continuer la lecture de « Superviolet, Infinite Spring (Lame-O Records) »
Catégories borne d'écoute
Ralfe Band, razzia pop
Alors que la tournée de Swell, en hommage à David Freel, parcourt en ce moment les routes françaises, Talitres annonce le retour dans son giron des Ralfe Band tout en mettant en ligne Pale Fire, leur nouveau single. Une chanson qui fait partie de celles qui ont la capacité de changer la couleur de votre journée. À ma gauche, Sean Bouchard, patron du label bordelais Talitres. On ne présente plus le garçon mais on n’aura de cesse de rappeler la qualité de son instinct. The Walkmen en France en 2002 ? C’est lui. Le retour de Swell ? Encore lui. Les rééditions de The Apartments ? Encore lui. On n’arrêtera ici l’énumération par peur de lasser. À ma droite, Ralfe Band, la boite à musique de l’Anglais Oly Ralfe. Ce dernier a publié quatre albums au début des années 2000. On peut y trouver de l’anti folk, des morceaux que la production de Strip Tease aurait pu utiliser pour ses documentaires et des petits hymnes dominicaux pour les amoureux d’une pop rêveuse. Et au milieu des deux, Pale Fire, le nouveau single de Ralfe Band qui annonce un nouvel album qui sortira le 16 juin 2023. Accompagné de Ben Nichols (Nadine Shah), Gabriella Swallow (Richard Hawley), Harry Deacon (Palace) et de Rob Ellis (PJ Harvey), Ralfe Band déroule tranquillement tout son savoir-faire. Et puis il y a Pale Fire. Une chanson qui rentre dans la tête aussi vite que la table de multiplication des 1 ou un single des Go-Betweens. Continuer la lecture de « Ralfe Band, razzia pop »
Catégories chronique nouveauté
Ron Sexsmith, The Vivian Line (Cooking Vinyl)
Ron Sexsmith a déboulé dans nos vies en 1995 avec un disque qui était programmé pour régner sur le monde. Interscope Records avait en effet recruté Mitchell Froom et Tchad Blake pour le son, Daniel Lanois pour les photographies… Il faut dire que l’ami Ron avait (et a toujours) des arguments solides. Il suffit d’écouter Secret Heart et de se lancer bercer par In Place of You pour se laisser convaincre facilement. Sexsmith a ce génie d’écrire des chansons qui ont le pouvoir de changer votre quotidien. Elles vous désarment par leur simplicité, elles vous enchantent par leur mélodie. Mais l’affaire n’a pas fonctionné. Trop ou pas assez, l’ami Ron est resté coincé dans l’ombre et a dû se résoudre à jouer les seconds rôles. Bon an mal an, il a tenté de forcer le destin en publiant une petite dizaine de disques entre 1996 et 2008. Tous réussis, ils ont eu le chic de ne jamais être à la mode dans le passé et n’ont donc pris aucune ride. Et c’est un euphémisme d’écrire qu’on tuerait aujourd’hui pour avoir un type capable d’écrire les douze chansons d’un disque comme Retriever (2004). Continuer la lecture de « Ron Sexsmith, The Vivian Line (Cooking Vinyl) »
Catégories borne d'écoute
H. Hawkline walk the line
Annoncé pour le 10 mars 2023, Milk For Flowers, le nouveau disque de H. Hawkline, s’annonce fameux. Et nous ne sommes pas très étonnés : H. Hawkline est ce genre de musicien qui coche toutes les (bonnes) cases. Il fait partie, depuis 2015, sur le label Heavenly Recordings (Doves, Ed Harcourt, Saint Etienne…). Jeff Barrett, à qui on ne la fait pas, a sûrement compris le potentiel d’Hawkline en écoutant The Strange Uses of Ox Gall, son deuxième disque publié en 2011 chez Shape Records. Quatre ans plus tard, In The Pink Of Condition propulsait ce Gallois sur le devant de la scène anglo-saxonne. Continuer la lecture de « H. Hawkline walk the line »
Catégories chronique nouveauté
The Tubs, Dead Meat (Trouble In Mind)
Attendions-nous quelque chose de Dead Meat, le premier album de The Tubs ? La réponse est non. Il y a encore quelques semaines, nous ne connaissions pas ce groupe londonien formé sur les cendres de feu Joanna Gruesome et signé depuis peu chez les chicagoans Trouble In Mind Records. (Lithics, Dummy, Melenas, En Attendant Ana). Est-ce que ce premier album donne toute satisfaction ? La réponse est oui, un grand oui même. Et c’est une grande surprise car la rencontre avec les chansons de ces quatre mousquetaires n’était pas évidente. Il faut en effet d’abord franchir la (mauvaise) surprise que constitue la pochette de ce disque. Cette dernière a le chic de refroidir toutes les personnes qui avaient des a priori sympathiques à propos du groupe. Une fois franchi ce cap, c’est la terre promise. En effet, les Tubs sont de vrais carnassiers, des hyènes musicales qui braconnent sur toutes les terres. Un peu de Commotions par ici, un peu de l’épatante compilation Strum & Thrum par là… Et surtout des guitares partout. Pour un résultat plus que maitrisé. Continuer la lecture de « The Tubs, Dead Meat (Trouble In Mind) »