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Bryan’s Magic Tears, Smoke & Mirrors (Born Bad)

Je vais vous faire une confidence, depuis tout petit, je collectionne les figurines en plastique Star Wars, les petites, celles qui font 10 cm. Début des années 80, j’en avais déjà plein et quand est arrivé sur les écrans Le retour du Jedi en 1983, ma collection s’est agrandie. Il y a quelques mois, en fouillant dans ma cave, j’ai retrouvé une boîte qui a survécu à tous mes déménagements et ça m’a remis dans ce truc, ça m’a fait marrer, et quand je regarde les nouvelles séries de la Guerre des étoiles (je ne vous en conseille qu’une vraiment, Andor), ça m’amuse, parce qu’il y a plein de personnages que j’ai en dans ma boîte. J’en ai racheté quelques unes sur des sites genre Mania Toys ou quand je passe à Lulu Berlu à la capitale, des endroits un peu chelous pour les adultes qui continuent à acheter des jouets. C’est un peu cringe, je sais pas. Mais alors figurez-vous qu’en explorant les bas-fonds des réseaux sociaux, j’ai découvert récemment qu’il y avait des personnes qui passaient leur temps à regarder les films et les séries de la franchise pour dénicher la moindre créature qui zonait dans le fond d’une scène, le moindre personnage incarné par un figurant déguisé qui apparaît deux secondes, pour en faire une figurine en mode do-it-yourself, à l’aide de modèles pour imprimante 3D, une figurine EXACTEMENT dans le style de celles que je collectionnais, gamin. Avec précision, soin, au point de recréer la boîte, avec la photo, le nom, de la faire à quelques exemplaires, pour les vendre à des gars dans mon genre. J’imagine que c’est toléré par les avocats de George Lucas et Disney, en même temps, c’est fait dans un tel respect par ces gens qui pour la plupart n’étaient même pas nés au moment des premiers Star Wars, ça fait vivre les histoires de la franchise, et surtout ces figurines sont SUPER BELLES, elles sont faites pour se mêler parfaitement avec les officielles, elles donnent de la joie. Continuer la lecture de « Bryan’s Magic Tears, Smoke & Mirrors (Born Bad) »

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Alvilda, C’est Déjà L’heure (Static Shock)

« J’vois un vide que j’comprends pas »

La cellule de groupe entièrement (ou quasi) féminine est décidément bien ancrée  dans l’histoire du rock et des musiques des marges, pour la plus grande joie des grands et des petits. Considérés avec bienveillance, parfois avec un brin de condescendance par la concurrence masculine, les groupes de filles trouvent souvent un accueil chaleureux du côté des fans (hommes et femmes) énamourés pour plusieurs raisons. Vrai ou pas, elles sont souvent nimbées d’une sorte d’innocence originelle, débarrassées des poses débiles et guerrières, combats de coq à la clé, des mascus de service. Continuer la lecture de « Alvilda, C’est Déjà L’heure (Static Shock) »

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Reymour, NoLand (Knekelhuis)

Selon une source sûre, Reymour a attiré 400 personnes à Petit Bain il y a quelques jours. Pas mal pour un duo pas loin d’être inconnu, véhiculant une image de musiciens de peu, lo-fi comme on dit. Passionnant de s’arrêter sur ce binôme, Lou Savary et Luc Bersier qui ont grandi en Suisse, se sont installés à Bruxelles, ont sorti une première cassette sur un label de Berlin et trouvé refuge pour Leviosa (2021) et NoLand chez la maison de disques d’Amsterdam Knekelhuis. Pour un album appelé NoLand qu’on pourrait traduire par SansTerre, ou PasDePays, effectivement ces jeunes gens ne s’embarrassent pas de frontières, et tant mieux. Continuer la lecture de « Reymour, NoLand (Knekelhuis) »

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Selectorama : Adrien Kanter

Adrien Kanter / Photo : Alexis Machete
Adrien Kanter / Photo : Alexis Machete

Il en est des musiciens qui arrivent à construire une bulle d’élévation spirituelle autour de leurs œuvres. On sent qu’ils investissent dans leur façon de jouer, de composer, de produire plus qu’une simple envie de façade sociale ou de désir de succès. C’est le cas d’Adrien Kanter dont la musique de voyageur outsider semble rejoindre, par des méandres insaisissables, teutons planants, jazzmen libres ou guitaristes prog britannico-lysergiques. Dans ce rock spatial qu’il cultive dorénavant en accord avec la nature de sa Savoie d’accueil (où on le voit monter à cheval sur les superbes photos presse), on a envie de se perdre comme dans une cérémonie de révélation (on pense à un bol de peyotl dans un film perdu de Jodorowsky, ou au piment hallucinogène d’un épisode des Simpson) angoissante, parfois accueillante, parfois reposante, toujours remuante. Dans cet ensemble homogène quasiment instrumental, entre les incantations à on ne sait quel divinité, on se voit obligés de construire nos propres repères et de suivre l’avancée du disque « comme une marche en montagne » extatique, exigeante physiquement, mentalement toujours surprenante. De toute façon, nous, dès qu’on entend du saxophone qui serpente dans de la reverb, on est charmé. C’est l’âge. En attendant de récupérer de ce trip inattendu, Section26 a demandé à Cowboy Kanter ce qui le nourrissait en ce moment. Continuer la lecture de « Selectorama : Adrien Kanter »

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Selectorama : Mayfly Two

Mayfly Two / Visuel : DR
Mayfly Two / Visuel : DR

Mayfly Two, c’est d’abord l’occasion de retrouver avec joie Anne Bacheley, légende discrète de la pop française anglophone des années 2000. A la tête d’une petite œuvre fais-le-toi-même plus ou moins difficile à trouver (des CDR, des œuvres numériques), elle a eu le privilège de figurer dans des listes de recommandations de Stephen Pastel himself. Bien sûr que les Pastels figurent en bonne position dans les influences de la dame, mais Anne est avant tout une âme libre qui se fiche de tout carcan et de toute étiquette. Elle écrit et compose parce qu’elle en ressent le besoin, le reste n’est pas son problème. Plutôt solitaire musicalement jusqu’ici, elle semble avoir trouvé en Chris Fox (from Dundee, 100 km au nord d’Edimbourg) un alter ego musical avec qui elle partage sa passion pour la musique et cet alias de Mayfly Two. Continuer la lecture de « Selectorama : Mayfly Two »

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Selectorama : Nonstop

Nonstop dans son clip Crocodile Gandhi / capture YouTube
Clip du morceau Crocodile Gandhi / capture YouTube


« Un Français sur quatre s’insulte devant la glace
»

Frédo Roman, tchatcheur énervé du sud-ouest, remet des pièces dans sa machine à mots pour la quatrième fois en vingt ans. Après l’inaugural et séminal Road Movie en béquilles (2005), sa suite J’ai rien compris mais je suis d’accord (2009), le retour après une longue absence Zyklon Bio (2021), voici Alien au pays des aliénés, qui sort aujourd’hui.  Moulin à paroles, lance-flamme verbal, mitraillette à expressions, pistolet à phrases choc, Nonstop est de retour pour de bon. Derrière une nouvelle pochette monstrueuse et colorée dessinée par Blanquet (un fidèle du groupe), se cache le monde mental fourmillant de Frédo Roman, mis en musique par lui-même, son comparse Renan Guilcher et Richard Roman, le frère, ex Diabologum pour le coup, à la basse. En fan hardcore du slam eschatologique à accent prononcé du Toulouse 2000 (les racines Programme & Expérience), autant dire qu’on est aux anges.  Même si le monde s’est depuis peu à peu transformé en une version des pires visions de Frédo, Michniak ou Cloup, c’est avec un plaisir non dissimulé qu’on replonge, histoire de trouver un sens dans tout ce bordel, jouir de cette absurdité, pleurer de ce délire, et pourquoi pas en rire comme jamais en un grand éclat (d’obus). Continuer la lecture de « Selectorama : Nonstop »

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Panorama, French Soundtracks & Rarities (Transversales)

Pendant la période 69-80 que couvre cette compilation des très consciencieux Transversales, en gros mes dix premières années sur notre petite planète, j’étais scotché devant la télé. Pas que mes parents me délaissaient, non, mais au milieu d’activités cadrées (devoirs, football puis handball), je m’abandonnais devant le petit écran en noir et blanc de l’appartement de la rue de Ferrette à Belfort (au 47, si vous voulez tout savoir). De la bande-son de la lucarne, j’en ai soupé, génériques d’émissions, musiques d’interludes, bandes originales de séries, téléfilms et magazines, j’en ai gardé un souvenir assez grisaille. Je ne sais pas si les compositeurs de l’époque, que j’imaginais en blouse grise de laborantins, étaient des gros flippés de la vie, mais leur musique me fichait plutôt les chocottes, voire carrément les boules, ou peut-être que j’étais déjà trouillard et mélancolique. Il y avait en tous cas un sentiment d’étrangeté et d’inquiétude que me transmettaient ces musiques de la télévision publique, un truc de sérieux, lié aux sciences, à l’histoire ou à la conquête spatiale, avec des synthés inquiétants qui hululaient parfois comme dans des films d’horreur. On ne peut pas dire qu’on s’éclatait au Sénégal. C’est toute cette nostalgie un peu hantée que je m’apprêtais à éprouver à l’écoute de ce disque, égaré que j’étais par ce très bel emballage de l’impeccable graphiste Jean-Philippe Talaga (que j’avais interviewé dans la section Papivole, il y a quelques années) qui joue avec les formes de l’ancien logo de TF1, alors première chaîne publique.
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ANNA au cœur du temps

ANNA / Photo : Baptiste Goulay
ANNA / Photo : Baptiste Goulay

ANNA perpétue avec habileté ces sonorités pop, qu’elles viennent des années 60 ou des années 70 : jeu délié et quasi scientifique, psychédélisme dompté avec la manière, voix flottante. C’est dans un de nos refuges préférés à groupes futés qu’Anna a trouvé tranquillité et calme : Another Record, pension pour Odessey & Oracle, Bess Of Bedlam, Boost 3000, KCIDY, Satellite Jockey, Hémisphère Sud, Jokari, et j’en oublie, prolonge aussi l’héritage de maisons de disques ouvertes aux 4 vents de la pop qui coproduisent de façon solidaire : Howlin Banana, Télé Cascade et Les disques du paradis. Qu’elle soit francophone ou anglophone – ANNA a opté pour cet anglais sans doute chanté par les amis imaginaires de Syd Barrett -, elle rayonne de passions et de savoir-faire entre ses guitares et ses claviers toujours utilisées à l’inverse de ce que doivent prévoir les manuels.

On attend avec impatience l’album complet à venir de la bande à Martin Vidy, The Fun, prévu le 20 septembre, sûrs qu’on aura droit à un sacré voyage, un sacré trip, comme on disait.  Continuer la lecture de « ANNA au cœur du temps »