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Selectorama : Nicolas Jublot, Géographie Records

Une partie de l'écurie Geographie, avec Nicolas Jublot en bas à droite / Photos : FB
Une partie de l’écurie Geographie, avec Nicolas Jublot en bas à droite / Photos : FB

En 2019, Nicolas Jublot, programmateur affûté au Point Éphémère à Paris, décidait de monter un label, Géographie. Première signature dans la foulée, le second album des très remarqués Marble Arch, Children of the Slump. Cinq ans plus tard, il a déjà une belle brochette indie pop à son actif : Paper Tapes, Born Idiot, Good Morning TV, Bad Pelicans… Deux groupes ont rejoint la maison cette année, relançant de manière impromptue mais réjouissante les activités du label. Dog Park, qui depuis a joué maintes fois dont une scène de taille, et SCHØØL, avec au micro Francis Mallari de Rendez-Vous et Erica Ashleson (Special Friend, eGGs). Sans compter les nouveaux venus Disarme, Logiciel (ex Jakju) ou Marcel. Une esthétique de label qui s’échappe un peu des sentiers battus de l’indie pour ouvrir le champ des possibles avec un peu plus de perspective. Alors qu’il fête ces jours-ci les cinq ans du label aux Bars en Trans de Rennes, il s’est volontiers prêté au jeu du Sélectorama et nous balance dix morceaux qui comptent pour lui. Et comme il n’est pas du genre à lésiner, il nous gratifie même d’une généreuse playlist au nom ultra intrigant : Jukebox Planisphere.


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Sous Surveillance : Championne

Championne / Photo Aloïs Lecerf
Championne / Photo Aloïs Lecerf

Qui ?

À 8 ans, Mathilde Lejas assiste à son premier concert avec ses parents et est prise de plein fouet par l’énergie et l’émotion collective qui s’en dégagent. Des années plus tard, elle tournera un peu partout avec différents groupes, puis elle décide de s’affirmer, de transcender ses doutes et de lancer son projet solo, Championne. Un super nom, mais d’où vient-il, Mathilde ? « Je l’ai trouvé bien à l’arrache, 10 minutes avant de sortir mes toutes toutes premières démos. Je pense qu’il a une portée personnelle assez symbolique par rapport à mon parcours, comme un pied de nez aux freins que j’ai pu avoir dans mes différentes expériences, autant pros dans la musique que personnelles. C’est une petite victoire d’enfin réussir à se faire suffisamment confiance pour oser tout faire toute seule. Maintenant je n’ai besoin de personne pour faire ce que je veux et ça c’est cool. Et puis ça donne du courage aussi ! » Continuer la lecture de « Sous Surveillance : Championne »

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Guilty Pleasure : « Toute Première Fois » par Jeanne Mas (1984)

La Jeanne Mas / Photo : Chan Masson
La Jeanne Mas / Photo : Chan Masson

Mais qu’est-ce donc qu’un guilty pleasure ? Notion éminemment variable selon les goûts, l’éducation, l’époque – ce qui passait pour un guilty pleasure dans les 80s sera peut-être considéré comme un tube quarante ans plus tard. La musique suit les aléas de la mode : qui aurait parié sur le retour de la coupe mulet ou de la moustache façon acteur porno des 70s, hein ?

Suivant le principe qu’il n’y a jamais de mal à se faire du bien, la notion « guilty » ne m’est donc pas familière et j’ai longuement cherchée. Avant de fixer mon choix sur Jeanne Mas et sa Toute Première Fois. Pourquoi ? Oui, il y a une histoire derrière ce choix. Mais déjà, quelques mots pour re-situer la chanson. Continuer la lecture de « Guilty Pleasure : « Toute Première Fois » par Jeanne Mas (1984) »

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Le Singles Club revu par le label breton Too Good Too Be True


Qui n’a pas été irrésistiblement attiré par les 7’’, n’a pas craqué juste pour la pochette, tel un enfant devant un stand de bonbons ? Mais pas seulement, car ce format a permis à nombre d’entre nous de connaître, à moindre frais, un nouveau groupe. Les labels ont vite compris l’enjeu dès les années 80 et ont lancé les Singles Club, avec un abonnement donnant droit à un single par mois, avec des inédits. En 1988, c’est Sub Pop qui s’y colle, suivront 7 volumes à ce jour, où l’on retrouvera, entre autres, Nirvana, Flaming Lips, Les Thugs, Beat Happening, Codeine, Modest Mouse, J Mascis, Deerhunter, Porridge Radio, Washed OutRough Trade enchaîne à partir de 1991 avec Vic Godard, The Auteurs, Tindersticks, Mazzy Star, Mercury Rev, Strangelove, My Bloody Valentine… Une initiative qui s’exporte jusqu’en France avec le label Lithium, notamment.

Et voilà que le flambeau est repris par les activistes musicaux brestois Too Good Too Be True Records. On connaissait déjà l’excellent magasin de vinyles Badseeds – associé récemment avec Kuuutch, le carrefour des Arts graphiques et de la micro-édition – et leur label Music From The Masses promouvant la scène brestoise et bretonne. L’an passé, Too Good To Be True Records naissait des cendres de beko disques pour aller dénicher des petits trésors de l’Angleterre à la Russie, en passant par le Canada, Singapour, la France, les États-Unis ou la Norvège. Ils viennent de créer le Singles Club. Un challenge au vu de la situation actuelle ? Réponses d’Emmanuel, l’un des deux défricheurs.

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Stranger Teens #10 : « Suzanne » par Leonard Cohen

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Une chanson a-t-elle sauvé mon adolescence, un Running Up That Hill qui m’aurait fait émerger de l’enfance ? À vrai dire non. Quand on vivait dans une petite ville ouvrière du 71 à la fin des années 60 / début 70, l’accès à la musique était des plus réduits. Pas de magasin de disques, une radio pour toute la famille, une télé sur le tard et des vacances chez la grand-mère à 30km. Hervé Vilard hurlait que Capri, c’était fini, mais bon, Capri ne m’inspirait pas, la vague yéyé était amusante mais pas de quoi faire naître une révélation. Le refuge se trouvait dans les livres. Continuer la lecture de « Stranger Teens #10 : « Suzanne » par Leonard Cohen »

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Selectorama : Chevalier Avant Garde

Chevalier Avant-GardeUn beau jumelage musical existe depuis dix ans entre Montreal et Brest grâce à beko dsl et beko disques, puis à Too Good To Be True, né sur les cendres de beko. On se souvient des collaborations avec la team Fixture (Brave Radar et Freelove Fenner), les groupes Rape Faction, Brusque Twins mais surtout de celles avec Drug Train (rebaptisé aujourd’hui Dumb Train) et Chevalier Avant Garde. D’ailleurs, selon la petite histoire, c’est grâce à Chevalier Avant Garde que la team brestoise a eu le contact de Drug Train. Continuer la lecture de « Selectorama : Chevalier Avant Garde »

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Baston porte toujours bien son nom

Baston
Baston

Dire que les gaziers de Baston sont peu portés sur la communication est un doux euphémisme – ils le reconnaissent eux-mêmes : « Stratégie de comm’ : faire les morts pendant 3 ans – sortir un disque – faire les morts pendant 3 ans – sortir un disque – ad lib ». Donc, après le EP Gesture en 2015, l’album Primates en 2019, on attendait impatiemment la suite logique, et la voilà avec La Martyre, un huit titres impeccable qui sort le 13 mai chez Howlin’ Banana – un bien cool label a d’ailleurs dignement fêté ses 10 ans le week-end dernier au Point Éphémère à Paris. Continuer la lecture de « Baston porte toujours bien son nom »

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Selectorama : Bantam Lyons

Les bretons défendent leur nouvel album samedi au festival Le Grand Saut à Angers.

Bantam Lyons
Bantam Lyons

Après un album et trois EP – le dernier datant de 2017 – on attendait impatiemment le retour de Bantam Lyons. Défi relevé avec brio, le nouvel album Mardell s’imposant comme une suite évidente et superbement brute. Huit titres obsédants qui sentent tous la fumée, la bière, le vent et la pluie. Car on ne peut dissocier Bantam Lyons de Brest et de la Bretagne, en témoigne, s’il le fallait, la fiévreuse Ar Stêr, chanson en breton. Ce n’est pas la Bretagne des toits de chaume et des chaumières ensevelies d’hortensias, mais un pays rêche, sauvage. Et beau.

Certaines chansons finissent en sec coup de fouet – Pintor – d’autres étirent un spleen mélodieusement triste – The Lass of Breacon – d’autres encore tapent un rythme envoûtant – St Dô… A chaque fois un univers dans lequel on se laisse engloutir avec volupté, de la mélancolie feutrée au spleen violent, le sombre décliné jusqu’à l’outre-noir, un vrai Soulages musical mais toujours infusé d’un brouillard lumineux. La sensibilité ne tombe jamais dans l’introspection grandiloquente, peut-être est-ce dû à la langue anglaise, un rempart qui leur permet de préserver l’intime. Continuer la lecture de « Selectorama : Bantam Lyons »