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Selectorama : Rocketship

Rocketship
Rocketship

C’était en 1993, il y a 30 ans déjà. Dustin « Dusty » Reske, compositeur, parolier, guitariste et chanteur, s’associait à la claviériste Heidi Barney, à la bassiste Verna Brock et au batteur Jim Rivas pour donner naissance à Rocketship. De cette collaboration naîtra un an plus tard le mirifique single Hey Hey Girl, inestimable joyau indie pop, qui aura traversé les décennies sans perdre le moindre atome de sa fraîcheur. Et que dire de certains titres de la même époque, comme la merveilleuse I Don’t Know If I’ll Love You Tomorrow, dont on se demande toujours pourquoi elle n’a pas figuré sur un LP… Continuer la lecture de « Selectorama : Rocketship »

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V/A, Latin Freestyle, New York / Miami, 1983 – 1992 (Ace, 2023)

Bob Stanley (Saint Etienne, Cola Boy) réalise depuis quelques années un travail de compilation remarquable pour le label britannique Ace Records. Si certaines s’écoutent d’avantage comme des mixes (76 in the Shade, Paris In the Spring), d’autres se penchent plus spécifiquement sur un genre musical. C’est le cas de Latin Freestyle – New York / Miami – 1983-1992 publiée ces jours-ci. Elle s’attache à définir les contours d’un courant reliant, Madonna à l’electro-funk. La communauté latine (et au delà) se passionne pour les rythmiques de TR-808 et la dance music synthétique. Continuer la lecture de « V/A, Latin Freestyle, New York / Miami, 1983 – 1992 (Ace, 2023) »

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« Javelin » de Sufjan Stevens écouté par Stéphane Auzenet (The Reed Conservation Society)

« Mon amour est une arme jetée dans l’oubli de ton corps. »

Cet album de Sufjan Stevens est à écouter comme un recueil épistolaire. Des lettres d’amour mises en musique. Une histoire au long cours. L’amour de Sufjan ? Un amour perdu ? Disparu ? On a su il y a quelques jours que Sufjan dédiait ce disque à son compagnon décédé. Et le disque prend une autre tournure. Plus profonde, plus intense. La musique et surtout les paroles prennent un sens particulier. Il nous avait habitué avec Carrie and Lowell, 2015 à se livrer complètement. De manière somptueuse. On vit un peu plus à chaque nouveau disque la vie de Sufjan. Depuis toujours, avec lui, il nous invite à incarner ses émotions. Javelin, ou le javelot de l’amour ? Sufjan : Cupidon de la pop ? Continuer la lecture de « « Javelin » de Sufjan Stevens écouté par Stéphane Auzenet (The Reed Conservation Society) »

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Blonde Redhead : « Je me demande régulièrement si je ne déteste pas la musique »

Blonde Redhead
Blonde Redhead / Photo : Charles Billot

Blonde Redhead a beau avoir eu une carrière en dents de scie, il font partie de ces groupes à qui on donne systématiquement une chance à chaque album. Le côté brouillon et référencé des débuts a laissé place progressivement à une musique personnelle et moins dense, dont beaucoup pensent que les sommets sont Misery is a Butterfly et 23. Mais ne rentrons pas dans un débat sur la meilleure période du trio, là n’est pas l’essentiel. Car même lorsque l’on sent que l’inspiration leur échappe parfois, quelque chose d’attachant et d’unique se détache de leurs chansons. La réussite de Sit Down For Dinner, album à la finesse mélodique épatante, est en ce sens une très belle surprise. Continuer la lecture de « Blonde Redhead : « Je me demande régulièrement si je ne déteste pas la musique » »

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Sumday Bloody Sumday

Pour la réédition de Sumday (2003) agrémentée de démos et de raretés, quelques propos d’époque de Jason Lytle et Jim Fairchild aka Grandaddy.

Grandaddy
Grandaddy

Dans la période la plus faste de la discographie de Grandaddy – celle qui a constitué une partie importante de la bande-son du passage au nouveau millénaire – Sumday (2003) occupe une place particulière. Celle d’un troisième album nécessairement plus attendu que ses prédécesseurs avec ce que cela comporte, à chaud, d’impatiences récompensées, d’attentes déjouées et de comparaisons décéptives avec les premiers chocs dont l’intensité ne saurait être égalée. Entièrement confectionné dans le studio de Jason Lytle, le successeur parfois mal aimé de The Sophtware Slump (2000) demeure pourtant, vingt ans après sa sortie, presque aussi essentiel. Un peu plus enjoué, un peu moins audacieux mais tout aussi poignant dans ses tentatives les plus abouties pour entremêler les émotions des humains et les sons des machines. Aujourd’hui réédité dans un luxueux format qui ajoute à la version remasterisée de l’œuvre originelle une série de démos et de raretés – Sumday Twunny (Dangerbird), il mérite sans doute mieux qu’un verdict expéditif, comme l’expliquaient eux-mêmes Jason Lytle et Jim Fairchild, attablés en terrasse quelque part en bas de la rue Lepic. Continuer la lecture de « Sumday Bloody Sumday »

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Half Japanese : The Band That Would Be King

half japanese
Half Japanese

On a eu de la chance, sur les deux dernières décennies, car on a eu l’occasion de pouvoir voir au moins trois fois Half Japanese sur scène (Mofo, Villette Sonique, BBMix), quatre si l’on considère un passage en solo de Jad Fair à l’Espace En Cours. Et là où on a eu de la chance, mais ça ne surprendra personne, c’est qu’aucun concert de Half Japanese ne ressemble au précédent. Et pour ceusses qui ignoraient ou ignoreraient encore de quoi il est question au sujet de cet État dans l’État de l’underground US, c’est un peu comme voir à la fois le Velvet Underground, les Modern Lovers, The Fall et The Pastels. Mais c’est toujours Half Japanese. Groupe unique s’il en est, qui continue de sortir des disques souvent géniaux (le dernier en date Jump Into Love est paru chez Fire Records en juillet) contenant toujours au moins un morceau aussi chérissable que les classiques précédents (The Preventers sur Hear The Lions Roar en 2017) et dont on s’attend à une relecture une nouvelle fois passionnante ce mercredi 20 septembre pour fêter nos cinq ans sur la scène du Glaz’Art. Continuer la lecture de « Half Japanese : The Band That Would Be King »

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Pictures On My Wall : David Markey

Kim Gordon / Photo : David Markey
Kim Gordon / Photo : David Markey

Il est des hommes de l’ombre dont le travail discret mais précieux contribue à édifier la mémoire d’une époque, pour ne pas dire à forger son mythe. Dave Markey est de ceux-là. Ce photographe, documentariste, réalisateur de clips et auteur californien a ainsi œuvré à mettre en images et parfois en mots, plusieurs périodes cruciales dans l’histoire de la musique alternative. Autodidacte né à la fin des années 60, il a tout d’abord été musicien. En sa qualité de batteur des très survoltés SIN 34, il aura été tout à la fois témoin et acteur de cette vague euphorique de punk hardcore qui a déferlé au début des années 80 dans le sud de la Californie. Continuer la lecture de « Pictures On My Wall : David Markey »

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Sparklehorse, Bird Machine (Anti-)

SparklehorseLa première fois, tout était pourtant si simple. Une évidence comme il s’en présentait rarement, même dans une vie d’engouements musicaux naïvement passionnés et sans doute moins imprégnés de ce recul réflexif qui progresse inéluctablement avec l’âge. C’était un mercredi matin, dans les rayons de la FNAC Montparnasse, pendant les grèves de fin d’année de 1995. Il avait donc fallu arpenter quelques kilomètres frisquets depuis Montrouge pour répondre aux exigences du devoir estudiantin – un séminaire maintenu du côté du boulevard Raspail, en dépit du contexte social – tout autant qu’à l’attrait des nouveautés discographiques. J’ai tout oublié de celles que j’étais venu acquérir ce jour-là, si ce n’est qu’elles étaient certainement prescrites – par LE magazine récemment passé au format hebdomadaire ou par LE programme radiophonique fédérateur des enthousiasmes indie. Continuer la lecture de « Sparklehorse, Bird Machine (Anti-) »