Il était grand temps de s’en rendre compte, malgré leur classicisme avoué, les frères Reid n’ont jamais trop été à la traine d’une certaine modernité. Si les saillies de soudards de Psychocandy définissent aujourd’hui un continent entier avec ses réussites (le seul plot MBV fera à lui seul une assez belle guerre coloniale) et ses aberrations, soit tout ce qui en découle depuis le nouveau siècle, peu ou prou, les plus rétrogrades étant paradoxalement les moins couillons. En 1986, alors que le monde faisait mine ou semblent de découvrir que le hip hop et le binaire n’étaient pas forcement antinomiques (Walk This Way), les deux têtes de mort prenaient des notes, utilisant déjà, quand nécessité faisait loi, la beat box sur Darklands et allaient recracher la leçon façon foutre et ciment sur l’excellent Sidewalking (1988) puis tenter, en pure perte (vraiment ?) de faire un clin d’œil glorieux mais tardif à Public Enemy avec Reverence (1992). Continuer la lecture de « The Jesus And Mary Chain, Glasgow Eyes (Fuzz Club) »
Étiquette : The Jesus And Mary Chain
Catégories billet d’humeur
Darklands, 34 ans plus tard.
The Jesus And Mary Chain viennent de clore leur tournée Darklands, section26 y était en famille.
Si on avait dit aux frères Reid, lors des premiers concerts des Jesus and Mary Chain au printemps 1983, qu’ils se produiraient encore sur scène près de quarante ans plus tard, la chose leur aurait certainement semblé tout à fait improbable. On peut même trouver miraculeux que les deux enfants terribles d’East Kilbride soient encore debout aujourd’hui après avoir traversé tant de tempêtes. Les innombrables engueulades allant parfois jusqu’à la violence physique, les récurrentes descentes aux enfers dans les affres de l’alcoolisme et la fatigue engendrée par une vie d’excès en tout genre auraient dû avoir leur peau. La séparation du groupe en 1998 n’aura pourtant été qu’une pause, et depuis leur reformation en 2007, les démons du passé semblent avoir été définitivement exorcisés. En témoignent leur présence régulière sur scène et la sortie de Damage and Joy en 2017, leur premier disque en presque vingt ans.
A écouter : Transmission#68, un entretien avec Jim Reid réalisé par l’équipe de Section26 et Nicolas Sauvage à La Rodia à Besançon lors du passage de la tournée Darklands de The Jesus And Mary Chain.
Catégories interview, transmission
TRANSMISSION#68 : Spéciale The Jesus And Mary Chain
Entretien avec Jim Reid réalisé par l’équipe de Section26 (Christophe Basterra, Étienne Greib, Matthieu Grunfeld et Bertrand Loutte) et Nicolas Sauvage à La Rodia à Besançon lors du passage de la tournée Darklands de The Jesus And Mary Chain.
Catégories 45 tours de confinement
#33 : The Jesus and Mary Chain, April Skies (Blanco Y Negro, 1987)
L’après-midi du samedi ne nous y avait pas vraiment préparé. A peine une annonce discrète, qu’on omit de prendre en compte. Puis le ciel s’est chargé d’un coup et d’un gris métal, lourd et profond, sans pour autant totalement congédier le soleil qui veillait en retrait. Il s’est ouvert en deux, sans brutalité, laissant s’échapper une pluie tiède, limite tropicale, que sans le savoir on appelait de nos vœux. Happy when it rains. Rivalisant avec les nuages, la lumière était dense et électrique, déterminée à régler son intensité sur le White Light White Heat qui s’échappait des enceintes. Ca n’a pas duré, comme de bien entendu. Un arc-en-ciel est apparu, furtif, et la parenthèse s’est refermée. On sait que temps est détraqué, on nous le répète à longueur de journée. Le bleu du ciel, en avril, ça fait des lustres qu’on ne l’a pas vu comme tel. Jamais on n’a été autant bronzé si tôt dans l’année, vieux garçon de plage bedonnant, assigné à résidence.
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Catégories festivals, interview
The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid
Même au nom de la grande déflagration noisy pop qui sauva notre adolescence de la frustration et de l’ennui terminal, on saura gré aux frères Reid d’avoir eu la mesure, le recul et la décence nécessaire pour ne pas avoir tenté de nous infliger une bruyante et vaine tentative vengeresse de type Psychocandy II, la mission. Étrangement familier, mais doté de son propre mystère au-delà d’une nostalgie qu’on peine grandement à évacuer tout à fait, Damage And Joy aura finalement prouvé qu’ils avaient encore quelque chose à nous montrer. Et sur scène, la magie opère encore, sans volonté de nuire mais sachant encore doser et le bruit et l’émotion. Les cris de joie et les yeux embués qu’on a pu voir à la dernière Route du Rock ou à Rock en Seine peuvent en attester. On attend donc encore avec impatience les frères Reid le Vendredi 1er Juin sur la scène Flamingo du This Is Not A Love Song Festival à Nimes, à minuit passé. Continuer la lecture de « The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid »