Accident n’avait pas donné suite à son premier essai publié en 2010. Huit ans plus tard, les cousins Jérémy Monteiro et Laurent Maudoux lui assurent enfin une suite à travers un Dernier Voyage. L’EP est publié par un nouveau label issu, comme quelques autres du terreau fertile de l’indépendance française, d’un très bon blog : Little John’s Pop Life.
Si vous êtes un lecteur assidu de Section 26, et de nos écrits précédents, Beach Youth ne doit pas vous être totalement inconnu. Mon talentueux camarade Xavier Mazure (que trop discret) avait évoqué le groupe caennais dans un Sous Surveillance en décembre 2015 ! Plus récemment, nous nous étions rappelés au bon souvenir de cette double page aux conséquences inattendues dans la chronique du single de The Yetis.
Il y a quatre ans, Marion Brunetto postait Adélaïde, une démo, sur soundcloud. Requin Chagrin, le nom du projet est choisi un peu dans la précipitation. Il dessine pourtant en filigrane les contradictions inhérentes entre le succès et la délicatesse des chansons de Marion. La trajectoire de Requin Chagrin marque en effet par sa singularité : après avoir publié le morceau sur la plateforme d’écoute et envoyé le lien à Laurent Bajon de La Souterraine, il s’en suit un crépitement médiatique aussi fascinant qu’inédit. Continuer la lecture de « Requin Chagrin, Sémaphore (KMS Disques) »
Nous ne nous sommes jamais rencontrés. Mais nos routes se sont déjà croisées. Il y a plus d’une dizaine d’années. J’avais reçu au bureau un petit roman (par le nombre de pages) d’un auteur dont je n’avais jamais entendu parler mais dont le titre, Fanzine, avait suffisamment éveillé ma curiosité pour que je prenne la peine d’en lire les premières pages. J’avais été ensuite incapable de le reposer, le terminant d’une traite, emballé par tout ce qui s’en dégageait : l’histoire, le style, les références, les ascendances… Il y était question “d’émois et de mort, de regards fiévreux et de découvertes, de regrets et d’espoirs”, avec le rock et John Fante en toile de fond. Autant dire que par ici, on n’était pas loin du sur mesure.
Par quel bout le prendre pour le dire ? Des disques écoutés dès leur sortie, ça arrive de moins en moins. Il y a toujours quelque obsession à creuser, toujours du temps pour arriver ici ou là et, avouons-le, une résignation agréable : depuis le moment où j’ai saisi que je n’aurai pas assez d’une existence pour écouter tous les bons disques, voir tous les bons films, lire tous les bons livres etc., la vie s’écoule sous des jours meilleurs.