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Françoise für immer

Françoise Cactus / Stereo Total
Françoise Cactus / Stereo Total

On était très fiers, il y a deux ans, de proposer ce qui restera certainement la mixtape la plus dingue de notre collection, où nous demandons à des artistes de nous donner la clé de leur jardin secret. Stereo Total, ou un amour inconditionnel pour leur pop franco-allemande lofi, électro et punk, leur esprit barré et leur folie constante. Je ne sais pas si la disparition de quelqu’un pouvait me faire plus de peine que celle de Françoise Cactus. Elle était la bonne copine cinglée qui joue de la batterie et braille au micro d’un groupe rock de proximité, dans le sens de la petite formation punk qui vieillit bien, celle qu’on aime retrouver en concert dans de petits endroits improbables tous les deux-trois ans. Celle qui, comme une amitié de lycée indéfectible, ne s’arrête jamais. Il nous reste désormais leurs disques, témoignage indispensable d’une légèreté débridée qu’on ne connaitra peut-être plus comme avant, et cette mixtape en deux faces façon cassette oldschool, où Françoise herself joue au MC en introduisant chaque morceau d’une anecdote forcément piquante. Auf wiedersehen, mademoiselle Cactus, ich liebe dich.


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Gisèle Pape, Caillou (Finalistes)

Gisèle PapeC’est la lumière qui éblouit d’abord, un Soleil Blanc qui emplit tout l’espace et s’étire entre l’oreille et le monde. C’est la lumière d’un petit matin clair, le silence posé sur un bord de route où Gisèle Pape amasse des cailloux qu’elle sème, comme une petite Poucette, pour retrouver son chemin, ou plutôt ce qu’elle nomme dans le titre qui ouvre l’album, Le Chant des Pistes. Partout la terre qui se frotte à l’humanité, la terre malmenée par les hommes et les rêves qu’on piétine, des sujets empreints de gravité et traités avec une légèreté qui n’est qu’apparente, car tout est noir dès qu’on éteint la lumière. Continuer la lecture de « Gisèle Pape, Caillou (Finalistes) »

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Effort solo, intention collective (Arvo Disques)

Arvo veut dire après-midi en argot australien, ce moment où les concerts sauvages fleurissent dans les jardins et les lieux squattés en extérieur à la belle saison. Tout le contraire de la désolation actuelle, où l’on tuerait presque pour entendre un larsen de guitare sur scène. Chez ce label nouveau-né qui prépare quelques sorties cassettes à suivre, on essuie les plâtres avec une compilation dans l’air du temps. Ouverte sur la solidarité au pire moment du désarroi de la crise sanitaire, comme l’ont voulu les deux têtes chercheuses du label. Continuer la lecture de « Effort solo, intention collective (Arvo Disques) »

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City Band, s/t (Bruit Direct)

City Band Bruit DirectÀ 17 ans, on n’aurait jamais eu l’idée de chanter en français.

En revanche à 17 ans (en 1989 donc), on tentait bien de jouer dans un groupe dont les influences se rapprochaient dangereusement de celles de City Band en 2021, le disque est sorti à la fin de l’année, ce n’est pas une raison pour le passer sous silence. 

On entend donc toutes nos mauvaises fortunes adolescentes dans un disque d’aujourd’hui et franchement, ça fout les boules. En bien.

Ils sont tous là : le Velvet, les Feelies, Felt, The Bats, East Village, The Go-Betweens, la belle affaire, la belle équipe.  Continuer la lecture de « City Band, s/t (Bruit Direct) »

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Le club du samedi soir#35 invite le fanzine Parklife

Photo : Matthieu Marmillot

Quand j’ai découvert Parklife 060, quasiment dix ans après sa sortie – c’est vous dire si je suis câblé comme disait Mitterrand -, je ne me doutais pas qu’un second numéro était au programme. C’est en interviewant Mathieu Marmillot, chef d’entrepriseS (Manson’s Child, Parklife, le label et le fanzine, entre autres) de Colmar, cette ville à mi-chemin entre Mulhouse la rebelle exhaltée et Strasbourg la belle endormie, pour la collection Papivole, qu’il m’a donné ce scoop. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir#35 invite le fanzine Parklife »

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Un Cœur en hiver – Anne Plantagenet, Hand Habits, Claude Sautet

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Maria Casarès
Maria Casarès

C’est Enrique Vila-Matas, je crois, qui avait l’habitude d’écrire un court récit portant sur une ville qu’il ne connaissait pas. Il écrivait avant d’aller se rendre sur place et ensuite comparait les deux visions. C’est une belle et vieille coutume que je partage avec l’auteur barcelonais. L’intuition vient se greffer aux stéréotypes. La réalité déçoit parfois ou subjugue rarement. C’est un équilibre fragile, assez poétique, entre pensée magique et rationalité. Continuer la lecture de « Un Cœur en hiver – Anne Plantagenet, Hand Habits, Claude Sautet »

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Ellah A. Thaun reprend « Take Ecstasy With Me » de The Magnetic Fields

C’est la Nouvelle Lune en Verseau, aujourd’hui. Je n’y connais fichtre rien, contrairement à Pauline Nunez, mais c’est un élément qui compte pour Nathanaëlle-Eléonore, le visage et la voix derrière le nom d’Ellah A. Thaun. Après le très sombre double album Neuromantique et sa suite, le disque électronique Neuromancienne sortis l’an dernier, elle brouille encore un peu plus les cartes avec les séries Oracle, toujours enregistrées en moins de 24 heures, liées à un transit astral ou tirage de son tarot. Selenological: The Oracle V est un EP de reprises de The Magnetic Fields, dont elle nous offre un titre : Take Ecstasy With Me, extrait du très bel album Holiday, que Stephin Merritt a sorti en 1994. Continuer la lecture de « Ellah A. Thaun reprend « Take Ecstasy With Me » de The Magnetic Fields »

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Section Sixteen #12 : Anna, 9 ans.

Qu’écoutent réellement nos kids ?

Logo : Gabrielle B.

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la douzième mixtape de cette série, concoctée par Anna, 9 ans.

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