Pour qui s’engagerait pour la première fois dans l’œuvre pléthorique de Billy Childish – plus de 100 albums publiés à ce jour ! –, il paraît difficile de savoir par quel bout commencer. Le plus simple reste de se procurer l’excellente compilation Archive From 1959 – The Billy Childish Story, comprenant une cinquantaine de titres du maître de Chatham, extraits des albums des innombrables groupes dans lesquels il n’a eu de cesse de s’incarner : The Pop Rivets, The Milkshakes, Thee Headcoats, The Buff Medways, The Musicians of the British Empire, Thee Mighty Caesars et j’en passe. Mais en guise d’initiation, rien ne remplace bien sûr l’écoute d’un album de Billy Childish dans son intégralité. Pour ma part, c’est avec In Germany des Milkshakes que j’ai connu mes premiers élans d’enthousiasme pour le roi du garage rock anglais, et ce disque me semble être une très bonne introduction possible à son œuvre. Continuer la lecture de « The Milkshakes, In Germany (Wall City Records, 1983) »
Étiquette : Lieu : Angleterre
Catégories selectorama
Selectorama : Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators

This Year Approximately, le très convaincant nouveau single de Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators est apparu sur la toile il y a deux mois déjà, mais nous avions envie de demander à Caroline McChrystal et Darren Lockwood – leaders du groupe – de sélectionner quelques titres chers à leur cœur. Le couple basé à Leeds- n’en est pas à son premier coup d’essai : avec The Manhattan Love Suicides, groupe formé en 2006, ils avaient enregistré une quantité remarquable de hits à la fois bruitistes et mélodiques dans la lignée de The Jesus and Mary Chain période Psychocandy, des Primitives et des premiers singles pop de My Bloody Valentine, devenant l’une des formations anglaise les plus stylées de cette époque. Continuer la lecture de « Selectorama : Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators »
Catégories sunday archive
Moose, …XYZ (1992, réédition Cherry Red en 2009)
Enfin. Son heure est sans doute venue. Parce que, voyez-vous, il existe toujours une deuxième chance pour des disques de cette envergure, ayant joué un rôle déterminant, anticipant les tendances, qu’elles soient rétro ou novatrices. …XYZ, donc. Album à la fois fondateur et passerelle futuriste, passeport rétroactif et pierre angulaire esthétique, au parti pris d’un culot que l’on n’a peut-être toujours pas mesuré à sa juste valeur. Et véritable déclaration d’intention d’une formation qui cherche alors encore une stabilité. Ils sont deux à tenir les rênes de cette aventure. Deux garçons déjà presque trop vieux pour aspirer à devenir de ces pop stars dont la Grande-Bretagne raffole – ils frôlent la trentaine – et un tantinet dilettantes – ceci expliquant sans doute cela. Kevin J McKillop et Russell Yates se sont rencontrés à la toute fin des années 80 et travaillent dans l’un de ces magasins de disques d’occasion qui émaillent Londres. Autant dire l’endroit rêvé pour parfaire sa culture et réviser ses classiques. Continuer la lecture de « Moose, …XYZ (1992, réédition Cherry Red en 2009) »
Catégories interview
The Boo Radleys : « Pour notre retour, on fuit la pression »

Beaucoup s’interrogent sur la pertinence du retour des Boo Radleys. Est-ce un affront de reprendre le nom du groupe et de sortir un nouveau single en l’absence de leur compositeur et tête chercheuse Martin Carr ? D’autres l’ont fait avant eux, avec plus ou moins de succès. Que ce soit par nostalgie ou par nécessité. Si toutes ces questions animent la sphère indie, on ne peut pas dire qu’il en soit autant pour le groupe. Tous ont des familles et un job qu’ils ne souhaitent pas quitter. Leur seule obsession semble être de rejouer ensemble sur scène et de passer un bon moment. Ce plaisir est-il palpable à l’écoute du single du retour, A Full Syringe And Memories Of You ? Continuer la lecture de « The Boo Radleys : « Pour notre retour, on fuit la pression » »
Catégories blindtest, sunday archive
Blind Test : Electronic

Lorsqu’au début de l’année 1999 on retrouve Bernard Sumner et Johnny Marr dans une salle de conférence plutôt impersonnelle d’un hôtel parisien, on n’a même pas pris conscience qu’Electronic a déjà dix ans d’âge… C’était l’été 1989, le deuxième ou troisième été de l’amour, et la nouvelle avait défrayé la chronique – deux musiciens surdoués unissaient leurs talents pour ce que d’aucuns imaginaient comme un fantasme : “Les guitares des Smiths et les synthés de New Order”. Oui, mais non. L’affaire allait être un peu plus complexe que cela, mais entre nous, tout aussi géniale. Continuer la lecture de « Blind Test : Electronic »
Catégories selectorama
Selectorama : White Flowers

Il existe de nombreux groupes ultra-référencés qui ne révolutionneront jamais l’histoire de la musique. Plaisir coupable ou non, certains ont pourtant un fort potentiel addictif. White Flowers est l’un d’entre eux. Le jeune duo de Preston a visiblement usé les œuvres de Robin Guthrie et Kevin Shields, ce qui ne les a pas empêché d’ajouter une profondeur, une sensibilité et surtout un sens de la mélodie qui leur est propre. Ces dernières vous accrochent pour ne plus vous lâcher. Leur beauté vaporeuse vous entraîne dans un univers où mélancolie rime avec béatitude. La maturité du son doit probablement aux mains expertes de Jez Williams de Doves qui a produit et enregistré Day By Day dans son studio de Manchester. On imagine malgré tout le duo pointilleux et attaché au moindre détail. C’est, avec le chant impeccable de Katie Drew, ce qui fait la force de l’album et le rend si convaincant et addictif. White Flowers restera sans doute un secret bien gardé. Laissez-vous guider par leur Selectorama pointu. Il vous donnera une bonne idée de leur univers. Si vous y adhérez, ce secret risque fort de devenir également le vôtre. Continuer la lecture de « Selectorama : White Flowers »
Catégories replay
Good Sad Happy Bad, Shades (Textile Records)
Pour une formation aussi habituée à la transmutation, la réapparition de Micachu & The Shapes sous le nom de Good Sad Happy Bad (entamée dès 2016 pour ceux qui suivent) donne presque l’impression d’une évolution naturelle. Ayant toujours préféré faire valdinguer son centre de gravité, passant tout naturellement de projet semi-solo électronique maniaque à organisme punk flou à trois têtes, le groupe formé par Mica Levi, Raisa Khan et Marc Pell n’a fait que dériver tête baissée vers l’incertain et le vaporeux au fil des années (avec quelques merveilles en chemin, comme ce Never en 2012, niché haut dans notre top décennal). Et ce retour inattendu derrière un patronyme chipé au titre de leur dernier album sorti en 2015 (et avec une personne de plus dans l’équipe, CJ Calderwood au saxophone) est donc l’occasion rêvée pour eux d’être autre chose, ailleurs, différemment, encore une fois. Continuer la lecture de « Good Sad Happy Bad, Shades (Textile Records) »
Catégories mardi oldie
The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company)
Crock of Glod, A Few Rounds With Shane McGowan, le documentaire consacré à l’inénarrable et génial leader des Pogues nous avait particulièrement tapé dans l’œil lors de la dernière édition du festival FAME en févier dernier. Dans ce récit de la vie chaotique de McGowan, réalisé d’une main de maître par Julien Temple, on avait pu apprécier l’évocation des débuts musicaux trop souvent ignorés du trublion irlandais. Car avant les Pogues, il y a eu The Nipple Erectors (littéralement les « dresseurs de tétons »), rapidement rebaptisés The Nips face aux réticences des salles de concert à programmer un groupe affublé d’un tel nom. Oscillant entre punk, big beat, power pop, garage rock et rockabilly, les Nips ont pondu quelques titres parfaitement percutants qui nous donnent un bel aperçu de l’ambiance musicale de la scène londonienne de la fin des années 70. Et c’est un réel plaisir de retrouver MacGowan dans un contexte différent de celui des Pogues et de constater que son énergie, sa coolitude et son authenticité étaient déjà entièrement présentes dès le début. Continuer la lecture de « The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company) »