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Doves, Constellations For The Lonely (EMI North)

Doves, Constellations For The LonelyComme certains peintres ont connu plusieurs “périodes” dans leur parcours artistique, la RPM canal historique (et seulement celle-ci) a connu plusieurs époques, que l’on peut lier de manière à peu près arbitraire aux différentes adresses connues par la rédaction. L’époque liée au 8, boulevard de Ménilmontant reste sans doute l’une des plus riches et des plus abracadabrantesques – de la machine à café du couloir aux toilettes, des murs qu’on dresse pour partager l’open-space en bureaux un 1er mai, des cendriers qui ne désemplissent jamais aux rencontres de mondes différents – outre la RPM, l’espace abritait un magazine de ciné (Repérages, cousin avec lequel nous partagions bien trop de marottes pour laisser les portes fermées), de hip-hop (Radikal), de BMX (Cream), de société (Tribeca75) et une régie publicitaire 2.0. De notre côté, nous avions érigé avec une certaine désinvolture la subjectivité, les déjeuners et les apéritifs aux rangs d’arts majeurs et si nous comptions certainement nos sous, nous ne comptions pas nos heures. Continuer la lecture de « Doves, Constellations For The Lonely (EMI North) »

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Freeez, Southern Freeez (1980, Pink Rythm)

En France, nous connaissons Freeez surtout pour son immense classique electro-funk / freestyle IOU, sorti en 1982 et produit par Arthur Baker (Afrika Bambaataa, New Order). Beaucoup ignorent toutefois les débuts de cette attachante formation. Figure de proue de la riche scène brit-funk, Freeez pratique une musique organique dansante, dopée au jazz. Le groupe naît au nord de la capitale anglaise quelque part en 1978. Dans l’esprit  punk/DIY de l’époque, Freeez monte même son propre label (Pink Rythm). Le premier album sort chez eux, deux ans plus tard, en 1980. Continuer la lecture de « Freeez, Southern Freeez (1980, Pink Rythm) »

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The Jam, In The City (Polydor, 1977)

Dans le panthéon du rock britannique, The Jam aura toujours une place de choix, quelque part entre les Kinks, les Who, Madness, XTC et Blur. Peut-on trouver plus Anglais que ceux-là ? Bien avant la Cool Britannia, The Jam ont défendu un héritage, sans non plus se faire une entorse cervicale, à force de regarder dans le rétroviseur. Ces trois-là avaient déjà tout dès leur premier album, le fantastique In The City en 1977, le début d’une carrière aussi exemplaire qu’éphémère. En six ans, The Jam publie six albums. Les 80s démarrent à peine (1982) que le groupe tire déjà sa révérence, laissant des armées d’apprentis faces inconsolables. The Jam est presque un art de vivre à lui tout seul. Continuer la lecture de « The Jam, In The City (Polydor, 1977) »

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Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings)

oasisIl faut certainement être six pieds sous terre pour ne pas être au courant, Oasis a annoncé son retour sur scène en 2025. Une tournée anglaise a été organisée, mais le site Ticketmaster n’a pas tenu le choc… Et des milliers de fans se retrouvent dans le même état que le public de Rock En Seine en 2009 : frustré. Pour pallier à cela, Oasis sort une édition remasterisée de son quatrième album sorti à l’aube du millénaire, Standing on the Shoulder of Giants (2000, Helter Skelter). Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Continuer la lecture de « Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings) »

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Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage

Terry Hall
Terry Hall / Photo : DR

On connait l’immense talent du bonhomme. Son brelan de livres dédiés à trois des artistes britanniques qui ont chanté / chantent (presque) mieux que quiconque un quotidien désœuvré / fantasmé  (rayez la mention inutile) est un corpus de référence pour toutes celles et tous ceux qui se sont amourachés un beau jour de la pop britannique. Alors, pour transformer cette main en carré d’as et après avoir tout raconté des aventures musicales et mélodiques de Paul Weller, Damon Albarn et Morrissey, Nicolas Sauvage avait bien sûr l’embarras du choix. Comme souvent (toujours ?), c’est son cœur qui l’a emporté sur la raison – mais après tout, quoi de plus normal pour cet incurable romantique. Son dévolu, il l’a donc cette fois porté sur Terry Hall – entre autres parce que comme beaucoup, il a été je crois particulièrement touché par la disparition subite du chanteur un dimanche de décembre 2022 ; entre autres parce que comme certains, il est fasciné depuis longtemps par cette figure de l’ombre d’une scène britannique en perpétuelle (r)évolution depuis plus de quarante ans, (r)évolution menée par des artistes qui avaient / ont une assez sainte horreur de la répétition. Ce que Hall, au gré de diverses incarnations et collaborations, de quelques ratés mineurs et surtout d’une série chefs d’œuvre majeurs – mais bien sûr souvent ignorés, en particulier dans nos contrées –, a su incarner avec une élégance assez époustouflante. Continuer la lecture de « Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage »

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Dennis Morris, l’homme qui tombe à PIL

John Lydon, extrait de la session du premier album de Public Image Limited, 1978 / Photo : Dennis Morris
John Lydon, extrait de la session du premier album de Public Image Limited, 1978 / Photo : Dennis Morris

Comme souvent avec moi, tout commence par une anecdote. Ou plutôt un souvenir. Un souvenir assez précis, pourtant vieux d’un tout petit plus de trente ans. Le souvenir d’une première fois, la première fois à New York, dans les frimas du mois de janvier 1994 (ou peut-être décembre 1993 – j’ai un léger doute) : neige un peu partout, la silhouette de Manhattan qui se découpe sur un fond gris anthracite, froid à couper au couteau, fumée qui s’échappe des gobelets en carton…

Depuis quelques mois, je suis pigiste à Rock and Folk dont la rédaction en chef a été confiée en début d’année 1993 à Philippe Manœuvre, déjà un peu star mais pas encore nouvelle. Il a un nom, un passé à la télé, à la radio et dans la presse écrite. On ne dirait pas comme ça mais il connait aussi bon nombre de ses collègues britanniques qui comme lui, ont vécu aux premières loges l’irruption du punk et l’éclosion de l’après-punk. Alors, il en met certains à contribution. Il embauche ainsi le photographe Dennis Morris, qui de plus vit à l’époque à Paris… Continuer la lecture de « Dennis Morris, l’homme qui tombe à PIL »

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Tim Keegan & The Personals, Vide Grenier (Meek Giant)

Vide Grenier Tim KeeganDes fragments de plusieurs passés épars. Des souvenirs déjà usés – plus ou moins – mais ouverts à la réappropriation active. Un bric-à-brac hétéroclite dont la seule cohérence réside dans le fait d’avoir appartenu, à un moment ou à un autre, à une même vie. On ne peut qu’être sensible à tout ce qui fait ainsi le charme ineffable des vide-greniers. Tim Keegan aussi qui expose ici au grand jour onze bribes, trop longtemps enfouies, de ses décennies consacrées au noble artisanat du songwriting. Onze chansons, donc, ébauchées entre 1988 et 2024, parfois évoquées au détour d’un concert mais jamais encore enregistrées. Deux guitares, une basse et une batterie suffisent à en constituer l’unité en les inscrivant résolument dans cette tradition toute britannique qui s’ancre formellement dans les références aux modèles transatlantiques – Reed, Dylan, Cohen pour ce qui est de la Sainte Trinité. Continuer la lecture de « Tim Keegan & The Personals, Vide Grenier (Meek Giant) »

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Ten CC, How dare you! (1976, Mercury)

Ten CC, How dare you! Quand Théophile Gauthier théorise L’art pour l’art en 1834 en préface de son sulfureux roman Mademoiselle Maupin, il est loin d’imaginer que 142 ans plus tard un groupe de crétins britanniques en tireront Art for art’s sake, l’exceptionnel single porteur de leur grand-œuvre de 1976, le bien nommé How dare you!.

Et, en effet, Comment osent-ils sortir ça ?, serait-on tenté de dire… L’année précédente, 10 cc, le groupe en question, dans sa mancunienne idiosyncrasie, a fait péter le hit-single international avec I’m Not in love, slow trompe-braguette à faire passer le My Love de McCartney (dont il est le négatif parfait) pour la Marche de Radetzky, mais qui n’a pourtant rien à voir avec son cœur de métier habituel : soit un Bordello pop inconnu des services d’immigration. La chausse-trape se referme alors aussi rapidement que les royalties tombent. Nœud gordien. Un dernier pour la route ? Euhhhhh… Non. On va TENTER AUTRE CHOSE.
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