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Ceci n’est pas une chronique du nouveau Pulp

Pulp / Photo : Rough Trade
Pulp / Photo : Rough Trade

Ceci n’est pas une chronique de More. Car j’aurai besoin de plus de temps pour découvrir ce qui s’annonce comme l’une des meilleures nouvelles de cette première partie de 2025, qui, admettons-le à nouveau, est malheureusement qualifiable de à chier à bien des égards. Alors lorsqu’une chose vous apporte un peu de joie, il faut prendre le temps de l’apprécier. On ne cesse de parler du nouvel album de Pulp en termes d’années et d’anniversaires, car on se revoit à 16 ans il y a 30 ans en juillet à l’Olympia. Il y a 24 ans à la Cigale au festival des Inrocks. D’autres, plus chanceux – mais souvent plus vieux, héhé, vous parleraient du festival des Inrockuptibles avec Blur et Lush. Chaque fan hardcore peut vous citer le moment où il ou elle a attendu avec impatience la sortie du nouvel album de son groupe ou artiste de prédilection. Cela ne s’applique pas uniquement à Pulp, bien entendu, car cette effervescence est commune. Populaire. Continuer la lecture de « Ceci n’est pas une chronique du nouveau Pulp »

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Stereolab au-delà du temps

Hier soir au Trianon à Paris, l’heure s’est arrêtée.

Le Trianon à Paris juste avant le concert / Photo : Stereolab
Le Trianon à Paris juste avant le concert / Photo : Stereolab

L’année prochaine, Stereolab aura 35 ans. Et nous aussi : nous sommes nés avec ce groupe, avec son premier disque, et nous avons grandi avec lui. Avant eux, le vide. Le concert du 4 juin au Trianon en est une preuve ultime : on s’est rarement senti aussi vivant face à un groupe qui nous regarde autant que nous le regardons – et semble nous écouter lui aussi. Sur cette scène, Stereolab joue des morceaux venus de tout son répertoire, et ils ont entre eux comme des airs de continuité et de constance, hors de tout repère temporel. Continuer la lecture de « Stereolab au-delà du temps »

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The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)

The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)L’arrivée de ce coffret est un miracle. Michael Head a toujours mené la vie dure à une industrie du disque qui lui a pourtant tendu les bras… Il a toujours refusé d’ouvrir le coffre-fort des Pale Fountains et a autorisé des rééditions de Pacific Street (1984) et de …From Across the Kitchen Table (1985) sans aucun inédit donc sans grand intérêt. Depuis le démantèlement des Pale Fountains en 1985, les fanatiques de la période bénie de Michael Head se contentent d’une trentaine de morceaux et de deux pochettes de disques. La publication de The Pale Fountains : The Complete Virgin Years chez Cherry Red Records met donc fin à une famine qui dure depuis plus de trente ans. Continuer la lecture de « The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records) »

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Stereolab en français dans le texte

Prévu le 23 mai, le retour du groupe bicéphale franco-britannique a quelque chose de rassurant pour les gens de ma génération, un groupe revenu de beaucoup de choses, l’underground des débuts, la mise en place de son propre vecteur de diffusion, la signature sur Elektra, les vents, les tournées interminables, les marées, les changements de personnel… Et puis Stereolab est devenu un pilier, écouté bien au-delà de ses cercles de départ, une référence signée 4AD, sur Warp (les pionniers des années 90 ont le choix, c’est ça ou Domino), une prestance et une constance dans des musiques à la fois pop et irriguées par toutes sortes de choses (musiques brésiliennes, allemandes, britanniques, avant-garde, library, easy, uneasy listening, passé, présent…). Continuer la lecture de « Stereolab en français dans le texte »

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Paul Collins (The Nerves, The Beat) : « Les gens nous prenaient pour des extra-terrestres »

Paul Collins période The Nerves / Photo de presse
Paul Collins période The Nerves / Photo de presse

Le roi de la power-pop. C’est à la fois le titre d’un album – King Of Power Pop! (2010) donc – et, surtout, un statut chèrement conquis et désormais difficilement contestable. En quelques années décisives – moins de dix en réalité – Paul Collins a contribué, davantage encore que la plupart de ses potentiels concurrents au trône, à façonner les contours parfaitement dessinés d’une musique vive, mélodique et indémodable. A rebours à peu près complet de toutes les tendances d’une époque où dominaient encore les digressions musicales complaisantes. D’abord avec The Nerves : en compagnie de Jack Lee – disparu il y a tout juste deux ans – et Peter Case, il a enregistré et publié en toute indépendance quatre des titres les plus importants de l’histoire. Ensuite avec The Beat, dont le premier – et, en grande partie, le deuxième – album demeure un des jalons les plus parfaits d’un rock classique et épuré, à la fois moderne et profondément ancré dans l’histoire des décennies qui l’ont précédé. A l’occasion d’une série de concerts entièrement consacrés à cet héritage majeur, il a consenti à partager quelques souvenirs des batailles passées. Continuer la lecture de « Paul Collins (The Nerves, The Beat) : « Les gens nous prenaient pour des extra-terrestres » »

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Henry Badowski, Life Is A Grand (A&M, 1981 – rééd. Caroline True)

Henry Badowski Life Is A GrandOn croit parfois connaître. Un peu, sans prétention. On se résigne même à ce que, au fil des ans ou des décennies, l’exploration maniaque et quasi-exhaustive des tréfonds des tiroirs de tous les catalogues les plus obscurs de l’histoire de la pop par d’innombrables labels d’archéologues en épuise inévitablement les ressources limitées. Après tout, comment la loi implacable des rendements esthétiques décroissants ne s’appliquerait-elle pas à l’exhumation de ces supposés trésors cachés qui finissent par décevoir, de plus en plus souvent ? Et puis, un beau jour, on tombe sur la réédition d’un album entier de 1981 dont on n’avait jamais – mais vraiment jamais – entendu la moindre note, dont on ignorait jusqu’à l’existence, et dont on n’attendait pas nécessairement autre chose qu’un vague intérêt documentaire et historique sur une période qu’on pensait labourée jusqu’à la roche. Pourtant, dès la première écoute, on ressort convaincu que cette passion musicale qui continue de mobiliser une part ridiculement excessive de l’existence – et de grever, au passage, les budgets dans des (dis)proportions totalement irrationnelles – n’est pas vaine puisqu’elle a permis de dénicher un album qui – c’est certain – restera tout prêt des oreilles et du cœur pour toute la vie à venir. Life Is A Grand est de cette trempe-ci et c’est presque miraculeux. Continuer la lecture de « Henry Badowski, Life Is A Grand (A&M, 1981 – rééd. Caroline True) »

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Clara Mann, Rift (The state51 Conspiracy)

Clara MannLes grandes douleurs ne sont pas toujours muettes ; elles sont parfois chantées. Comme son titre l’indique, le premier album de Clara Mann s’apparente à l’exploration attentive des fissures et des béances : celles qui accompagnent la fin d’un amour ou encore celles qui l’ont précédé alors même qu’on feignait encore d’ignorer l’imminence du précipice. « It only hurts from when I wake to when I fade away. » l’entend-on chanter dès l’ouverture : le ton est donné et il n’est guère à la gaudriole. La chute laisse inévitablement des crevasses de souffrance et la jeune autrice britannique, déjà remarquée en première partie d’un concert parisien de Daniel Rossen il y a trois ans, s’emploie à remblayer ses chagrins avec une infinie douceur. Continuer la lecture de « Clara Mann, Rift (The state51 Conspiracy) »

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La course folle de Michael Robert Murphy

Michael Robert Murphy
Michael Robert Murphy / Photo : FB

James Skelly des Coral n’aura jamais décroché la timbale avec son groupe. Les Coral ont, de 2002 à 2006, voulu forcer le sort et ont publié de grands disques qui ont marqué les esprits en Angleterre mais qui n’ont jamais été, au final, un raz-de-marée commercial. Pire, les Coral se sont fait chiper la place de «next big thing » par les Arctic Monkeys. La vie est ainsi faite. Skelly est un garçon éduqué qui sait rendre ce que la vie lui a donné. Il se rappelle qu’en 2006, Noel Gallagher avait hébergé son groupe dans son studio pour l’enregistrement de Roots and Echoes. Il se rappelle aussi que Noel Gallagher a hébergé les Shack sur son label le temps d’un album. Depuis quelques années, James Skelly repère, enregistre et produit des groupes de Liverpool. Et c’est au final avec eux que le succès est vraiment arrivé. Il y a eu les Blossoms, les Lathums… Et il y a aujourd’hui Michael Robert Murphy. Continuer la lecture de « La course folle de Michael Robert Murphy »