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Dave Rowntree : « Mes photos racontent une histoire inédite sur Blur »

Dave Rowntree / Photo : Alain Bibal
Dave Rowntree / Photo : Alain Bibal

Dave Rowntree est sans conteste le membre le plus discret de Blur, mais aussi le plus surprenant. Ne se contentant pas d’une carrière dans la musique, il a en parallèle du groupe exercé le métier d’avocat. Il est également un membre actif du parti travailliste pour lequel il s’est présenté pour différents mandats, mais aussi directeur d’une société d’animation qu’il a créée. Contrairement aux trois autres membres de Blur qui sont loin d’avoir fait profil bas sur leur vie au sein du groupe, que ce soit dans la presse ou à travers des livres, Rowntree était resté plutôt discret jusqu’à la sortie cet été de No One You Know, recueil de photos qu’il a prises pendant les premières années du groupe. Plutôt que de rabâcher des anecdotes entendues mille fois, il a pris le parti de nous raconter des histoires à travers plusieurs sélections de photos évoquant les premières fois du groupe. Continuer la lecture de « Dave Rowntree : « Mes photos racontent une histoire inédite sur Blur » »

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Saint Etienne, International (Heavenly Recordings)

Saint Etienne, comme j’aime le dire, c’est un arc-en-ciel musical, souvent mélancolique, parfois triomphant, par moments euphorique mais toujours optimiste. Ou alors, un cristal dont la couleur varierait en fonction de la lumière.
Écouter Saint Etienne c’est s’ouvrir à un récit qui est le leur – Sarah Cracknell, Bob Stanley, Pete Wiggs -, une récit qui est aussi devenu le nôtre – nous, les enfants de la pop moderne -, un récit qui toujours nous hypnotise, un récit qui nous intrigue par sa délicatesse, par son élégance. Saint Etienne revient avec un nouveau et dernier album – ils l’ont annoncé ainsi, ndlr -, International. J’ai réfléchi pendant des jours à ce que je pouvais en dire, j’ai d’abord écrit des choses sans grand intérêt et puis, j’ai fini par réaliser qu’il me fallait d’abord, parler des deux disques précédents, I’ve Been Trying to Tell You et The NightContinuer la lecture de « Saint Etienne, International (Heavenly Recordings) »

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Histoire de coeur, Lost French Synth-Pop 7’ers & Euro-Bombs 1980-89 (CTR)

« Sauve moi, sauve moi, sauve moi,
de cette machine infernale' »

Où la décennie 80 n’en finit jamais avec son histoire, écrite, réécrite, visée, révisée. Ce coup-ci, c’est le digger britannique John Kertland – sa maison de disques s’appelle CTR comme Caroline True Records – qui la raconte à sa manière via Histoire de coeur, compilation thématique où sont rassemblées une dizaine de chanteuses. Sorties de l’obscurité grâce à leurs chansons synthétiques, elles pratiquent leur art à la croisée des chemins new wave, europop, italo disco, variété voire French boogie (rappelez-vous les deux beaux livres d’histoire de la maison Born Bad). Continuer la lecture de « Histoire de coeur, Lost French Synth-Pop 7’ers & Euro-Bombs 1980-89 (CTR) »

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Brian, Understand (1992, réed. Needle Mythology)

Originaire de Birmingham comme Lawrence, Peter Paphides a écrit sur le rock principalement pour le Times et a également œuvré pour la BBC. En 2019, Peter Paphides a fondé le label Needle Mythology. Évidemment, un label qui porte le nom d’une chanson de Stephen Duffy ne peut publier que des rééditions impeccables. En effet, Needle Mythology nous permet de découvrir des albums passés sous les radars et de faire des économies en se procurant des disques dont les prix sur Discogs sont prohibitifs. Après avoir réédité le somptueux Think Once More – A Journey With… des Montgolfier Brothers, Needle Mythology s’occupe du non moins splendide Understand de Brian. Continuer la lecture de « Brian, Understand (1992, réed. Needle Mythology) »

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Walk like The Clash and sing like The Supremes

La trop brève histoire des Redskins, fers de lance des skins de gauche anglais.

The Redskins / Photo : theredskins.co.uk
The Redskins / Photo : theredskins.co.uk

Je n’arrive plus à me souvenir de la première fois que j’ai entendu The Redskins. Je pense qu’il s’agissait de leur titre Unionize sur une compilation des Peel Sessions par Bernard Lenoir. Mais cela me semble un peu tardif. J’étais allé, encore lycéen, à un concert de SOS Racisme place de la Bastille en 1986, où le groupe s’était produit. Je n’en garde toutefois aucune trace dans ma carte mémoire. Je vous parle d’une époque sans Internet, sans la moindre chance que ce style de musique passe sur la FM ou les grandes ondes (si ce n’est Radio Libertaire, et je n’y mettrais pas ma main à couper). Quant à trouver leur unique album, à part peut-être chez New Rose du côté de Saint-Michel ou à la Danceteria à Cardinal Lemoine (et je ne parle pas des 45 tours), la quête demandait une âme de stakhanoviste impénitent. D’ailleurs, impossible de comprendre comment, ou par quel miracle, leur Peel Sessions – on y revient – a fini dans ma collection personnelle.

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Young Gun Silver Fox, Pleasure (Légère Recordings)

Young Gun Silver Fox PleasureAvec une régularité presque métronomique, à raison d’un album tous les deux ou trois ans, Young Gun Silver Fox fête dix ans de carrière discographique avec Pleasure, sorti le 2 mai dernier, toujours chez Légère Recordings. Derrière ce curieux patronyme, nous trouvons un duo : Andy Platts, le jeune loup britannique et Shawn Lee, le renard argenté étatsunien. Le premier chante (également dans les Mamas Gun) et le second, multi-instrumentiste, arrange. Depuis une décennie, Young Gun Silver Fox explore le son des années 70 et plus particulièrement ce que l’on nomme désormais yacht rock, mais aussi (plus historiquement) AOR, soft rock ou westcoast. Continuer la lecture de « Young Gun Silver Fox, Pleasure (Légère Recordings) »

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BC Camplight, A Sober Conversation (Bella Union)

Natif du New Jersey, Brian James Christinzio aka BC Camplight a tout plaqué au début des années 2000 pour s’installer à Manchester. En quittant son pays natal, il a renoncé à un début de carrière qui commençait à se dessiner avec des apparitions aux côtés de Sharon Van Etten et des War on Drugs. Dans la ville de New Order et d’Oasis, il a trouvé un peu de sérénité et surtout un label, la fidèle maison de Simon Raymonde de Cocteau Twins, Bella Union, qui lui fournit les moyens d’enregistrer des disques et surtout un cadre. C’est important le cadre, surtout face aux chansons de BC Camplight… Continuer la lecture de « BC Camplight, A Sober Conversation (Bella Union) »

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Madness, prince du ska, roi de la pop par Christophe Conte

Madness / Photo : DR
Madness / Photo : DR

Suggs (Graham McPherson de son vrai nom) pose un 45 tours grésillant qui balance Baggy Trousers, version très Tom Waits du Ska Two Tone, et titre emblématique qui condense l’esprit de Madness sur leur second album Absolutely, sorti en 1980. Il esquisse quelques pas de danse, de ceux qu’il a popularisés sur scène ou dans leurs clips à la Monty Python, puis s’arrête, grimaçant, mimant un genou douloureux, avant de s’en aller, l’air satisfait de son espièglerie. Une façon burlesque de souligner qu’il a conscience de son âge, du passé qu’il incarne, et que la nostalgie n’empêche pas l’autodérision. Le documentaire de Christophe Conte est rempli de ces petits moments qui trahissent la difficulté, pour ces gloires nationales So British, de se prendre totalement au sérieux — y compris sur le plan artistique. Pourtant, ils sont immenses. Continuer la lecture de « Madness, prince du ska, roi de la pop par Christophe Conte »