La musique cosmique fit les beaux jours de l’Allemagne de l’Ouest dans les années soixante-dix. Deux épicentres placèrent alors le pays d’Europe continentale sur la carte mondiale des musiques actuelles : l’axe Cologne-Düsseldorf (les deux villes sont séparées par un pont) et Berlin. Du premier ensemble émergea Kraftwerk, Can ou Neu!. De son côté, la future capitale du pays fut le théâtre des expérimentations de Klaus Schulze, Manuel Göttsching , Ash Ra Tempel et bien sûr Tangerine Dream. Les deux scènes furent régies par les mêmes interrogations.
Il faudra bien s’y faire. En dépit de toutes les impatiences, attisées au passage par la luxueuse réédition du chef d’œuvre Neon Golden (2002), le quatuor allemand ne consent à sortir de son silence et de son antre bavaroise de Weilheim qu’au seul rythme imposé par les méandres de son inspiration. 6 ans déjà après la publication de The Devil, You + Me (2008), imprégné par d’ambitieux arrangements orchestraux venus se mêler aux scansions électroniques et aux structures organiques de morceaux, les frères Acher et Martin Gretschmann consentent enfin à nous faire partager le résultat de cette nouvelle séquence prolongée de délibérations expérimentales et de composition collective. Continuer la lecture de « The Notwist : « Accentuer les ruptures de style, les collisions entre les références » (2014) »
Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine
C’est un rendez-vous. Il peut-être pris à l’abri des regards, dans le coin retiré d’un parc ou le long d’une petite plage de galets, abritée du vent. Mais aussi – dans un bus, dans l’intimité d’une chambre – que sais-je encore? Ce rendez-vous est une voix. Cette voix, elle m’accompagne chaque jour, elle devient un besoin. Besoin de l’entendre, de la retrouver. Continuer la lecture de « Je vous salue, Marie – Marie Richeux, The Notwist, Joseph Losey »
Robert Pawliczek, artiste talentueux multi-supports (arts plastiques, peinture, photographie, scuplture, installations) et musicien naviguant entre l’Autriche où il réside, et l’Allemagne où il participe à de nombreux projets musicaux variés (AUTOR, Heavy Metal, Schiach) revient avec son projet solo Bobby Would pour un deuxième album World Wide Worldà paraître chez Low Company le 29 janvier prochain. Après l’excellent et souterrain Baby sorti en 2018 et enregistré en groupe, on se souviendra aussi de leur date à la Pointe Lafayette avec Sex Sux et Jacques Grèle et les Fausses Fuites (Merci Nick), l’alter égo que Robert s’est construit pour déclarer son amour à la mélodie revient avec un album enregistré seul, que l’on pourrait assimiler à une longue balade, intégrant des éléments psychédéliques et mélodiques aux accents country, avec une voix au grain mystique qui plane au-dessus de l’ensemble. Essai transformé, donc. Sehr gut, Bobby !
Une fois n’est pas coutume dans cette rubrique, il s’agit cette fois d’un label et collectif basé à Berlin qui compte dans ses rangs : Denes, Oskar, Anne-Sophie, Julius, Phuong, Martin, Alex, Julia, Jann… qui jouent ensemble ou séparément dans Pigeon, Gilb, Noj, Benzin, Aus, AI, Dee Bee Rich, Die Wande, AG Form, Go Lamborgini Go, Itaca… (Liste non exhaustive)
Quoi ?
Des fanzines et concerts pour commencer dès 2014, mais aussi des sessions vidéos pour les groupes des membres du collectif (Molde, Pigeon ou Mellie récemment)
Quatre samplers digitaux transformés en compilations cassettes avec la crème des groupes allemands, mais aussi étrangers, allant du post punk au hardcore tranchant et cinglant jusqu’à la pop plus expérimentale faite dans sa chambre.
De façon ponctuelle, sortie de quelques EP’s très intéressants (Schanell, Mellie) et LP’s (Liiek, Pallets).
Depuis plus d’une trentaine d’années, Felix Kubin élabore une œuvre parmi les plus iconoclastes de la scène électronique allemande. Creusant une esthétique kraftwerkienne à la théâtralité rétro-futuriste encore plus marquée, son travail a pu s’imposer en jouant sur quelques motifs obsessionnels orchestrés au gré d’une discographie pléthorique et de prestations scéniques joyeusement décalées, comme en à témoigné un passage mémorable au festival BBmix à Boulogne en 2013. Continuer la lecture de « FAME 2020 : Felix in Wonderland de Marie Losier »