Où il sera forcément question de réinvention. Un art qu’ils ne sont pas si nombreux à dominer dans le milieu de la musique moderne. Sans prendre trop le temps de la réflexion, on pense immédiatement à The Beloved, quatuor anglais post-new-wave métamorphosé en duo hédoniste sur un album, le bien nommé Happiness (1990), qui pour avoir tutoyé d’un peu trop près le soleil, n’aura jamais la descendance qu’il aurait été en droit d’espérer. Ou Simian, autre groupe “classique”, adepte d’une pop déstructurée baignée de psychédélisme ouaté auquel peu de gens rendront Justice avant que deux de ses membres, Messieurs James Ford et Shaw, ne se décident à investir dans une Mobile Disco. Aujourd’hui, ces deux-là comptent parmi les producteurs les plus réputés de la planète et leurs noms suffisent à emplir les dancefloors. Et comme le hasard fait parfois bien les choses, dans leurs derniers coups de cœur, ces deux-là citent souvent Chromatics… Continuer la lecture de « Chromatics, Night Drive (2007) »
Étiquette : Label : Italians Do It Better
Catégories bank holiday archive
Twisted Wires, One Night At The Raw Deal (Italians Do It Better, 2009)
On se souvient forcément de la première fois. Surtout de la première fois où on a écouté une production Italians Do It Better. 20 rue du Sentier, dernier étage, un bureau en face de l’entrée, un bureau qui donne sur un balcon. Une personne de confiance qui tend un CD et affirme : “Je crois que ça peut te plaire”. Une boucle, une guitare, une voix et le fantasme qui devient réalité – The Cure aurait enfin découvert le XXIe siècle et embrigadé une femme… À partir de ce moment-là, on a surveillé de près toutes les productions du label américain – et ça continue aujourd’hui. En 2009, on avait pu se procurer ce maxi. On ne savait rien ou pas grand chose. On a écrit ça, vite, parce qu’on n’a pas envie de réfléchir quand c’est un coup de foudre. On fonce, on verra après quoi. Dans le texte qui suit, il y a des erreurs. Des erreurs factuelles – le type s’appelle Richard Durham, Johnny Jewel n’est en fait pas loin (et pour la petite histoire, Twisted Wires a ensuite réalisé un deuxième maxi sept ans plus tard et les deux disques sont compilés sur le CD Half Lives, paru en 2017). Mais pour l’émotionnel, je ne changerais pas une seule virgule. Continuer la lecture de « Twisted Wires, One Night At The Raw Deal (Italians Do It Better, 2009) »
Catégories billet d’humeur
Closer to grey
2 octobre 2019
Le matin, assez tôt, il m’écrit que l’album des Chromatics est en ligne. Il me parle de la reprise de The sound of silence, me dit « je sais que c’est une chanson que tu aimes », il me connaît depuis peu de temps finalement mais il sait déjà ce qui est important.
Je télécharge rapidement l’application Spotify sur mon iphone, mais je m’agace toute seule, je ne parviens à écouter que quelques secondes de chaque morceau, c’est frustrant, je reprends un autre café, en m’énervant. Je ne suis pas quelqu’un de très patient. Il m’envoie un message : « Surveille tes mails, ce sera dans ta boite dans trois minutes ». Continuer la lecture de « Closer to grey »
Catégories chronique nouveauté
Les amours polychromes
« Closer To Grey » des Chromatics
Impressions sur l’album et les premières dates du « Double Exposure Tour »
A une époque lointaine où les robinets digitaux ne déversaient pas encore tous ces flots tiédasses de pop consommable et sans avenir, la sortie d’un album en bonne et due forme faisait figure d’événement. Attentes fébriles, spéculations insensées, fantasmes comblés ou déçus à replacer dans le contexte d’une discographie… Tous ces liens intimes que l’on nouait avec un artiste ou un groupe sur le temps semblaient depuis une bonne décennie totalement révolus au profit de l’instantané, du zapping accéléré, du streaming algorythmé, de la consommation jamais satisfaisante d’une musique consommée comme une fast food dont on n’est, à dessein, jamais rassasié. Avec l’éclosion de son label Italians Do It Better à la fin des années 2000, Johnny Jewel (de son vrai nom John Padget) comptait bien remettre quelques jetons dans une machinerie electro pop qui montrait de sérieux signes d’essoufflement. Naviguant alors sans boussole dans la scène underground de Portland avec ses deux groupes Chromatics et Glass Candy dont le line-up n’était pas encore fixé, Johnny Jewel rêvait de retrouver l’esprit d’indépendance, la sève artistique et l’identité graphique des labels cultes (K Records, Factory, 4AD) qui ont façonné son imaginaire musical jusqu’à l’obsession. Continuer la lecture de « Les amours polychromes »
Catégories playlist
Playlist : Johnny Jewel
Spéciale Chromatics
Johnny Jewel, cerveau fou derrière Chromatics et un certain nombre d’autres formations, à travers 20 titres phare piochés le long de ses vingt ans de carrière. Continuer la lecture de « Playlist : Johnny Jewel »