
Il y a quelque chose de frappant lorsqu’on fait retour sur la musique électronique des années 1990, celle des labels Mille Plateaux, Mego, Scape ou encore Raster-Noton : une forme d’optimisme moderniste, d’élan avant-gardiste, qui résonne aujourd’hui d’une manière résolument mélancolique. Un peu comme les pochettes à partir d’héliophores de la collection Prospective XXIe siècle du label Philips, ou encore ces vielles photos de studios de recherche comme ceux de la WDR ou du GRM, qui témoignent d’un progressisme radical ouvrant sur une forme paradoxale de nostalgie. Méditer sur les futures perdus, sur une utopie au statut spectral, tel pourrait en effet être la signification fondamentale du rétrofuturisme si présent lorsqu’on se penche sur les musiques électroniques de cet âge d’or post-rave. Continuer la lecture de « Les bugs de l’an 2000 »
Exercice périlleux mais défi relevé pour
La réédition d’œuvres oubliées ou considérées comme cultes fait aujourd’hui office de secteur bien identifié de la production discographique. Et ce jusqu’à une certaine forme de saturation, la recherche de la rareté à tout prix, l’exhumation de l’incunable (typique du digger), conduisant parfois plus au dispensable qu’à la redécouverte décisive—une logique qui est trop souvent celle de la surenchère érudite. Reconnaissons dès lors au label états-unien