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Bill Callahan, Solo Residency

Bill Callahan au Café de la Danse à Paris / Photo : RP
Bill Callahan au Café de la Danse à Paris / Photo : RP

Alors que l’on décroche dans les rues parisiennes les derniers vestiges d’Olympiades qu’un leader hors-sol et désavoué peine à voir s’achever, Bill Callahan prend la Bastille pour deux soirs à l’approche de l’automne. Autant dire que la fête est terminée. Sur l’affiche de sa tournée européenne (Paris, Bruxelles, Dublin, Manchester et Londres), un simple mot d’ordre : Solo Residency. Soit un euphémisme de plus pour ce texan qui, même accompagné, semble toujours bien seul sur scène. Avec son allure de comptable – parfois déguisé en cowboy de pacotille – et son regard de serial killer, Callahan ne manque pourtant pas d’humour. Plutôt noir, l’humour. On le sait capable d’emmener son public au septième fiel… Cette fois au plus près de l’os, donc. Continuer la lecture de « Bill Callahan, Solo Residency »

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Bill Callahan, YTI⅃AƎЯ (Drag City)

Ce que je retiendrai du scoutisme, au-delà d’un paquet de nerfs, du savon noir, de l’odeur, à la longue écœurante, des feux de bois et de petites humiliations, c’est que le danger n’est jamais loin et qu’il faut rester à l’affût. Et j’avoue volontiers avoir baissé ma garde à propos de ce sacré Bill. Mais, bien au-delà du confort souvent majestueux que ses disques récents m’ont toujours apporté, la lassitude rentrant peu à peu en ligne de compte, vous n’avez pas idée de mon vrai métier, et l’ennui n’est pas forcément étranger à la félicité. Bien au-delà de ça, dans ces disques jolis, et loués unanimement par les professionnels de la profession, ô combien je m’ennuyais. Parfois, pas toujours (Apocalypse quand même), mais souvent. Mais je restais à l’affût, en vain mais pas toujours. Et aujourd’hui, me voilà bien récompensé.

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Bill Callahan & Bonnie « Prince » Billy, Blind Date Party (Drag City)

Bill Callahan & Bonnie "Prince" Billy Blind Date Party En principe, il n’y a pas, dans le rock, grand-chose de plus vain, ennuyeux et déprimant que l’idée d’un album de reprises. Bien sûr, il existe quelques exceptions, des disques très réussis comme le Nilsson Sings Newman (1970) de Harry Nilsson, le Cover Magazine (2002) de Giant Sand ou le très beau To Willie (2009) de Phosphorescent, mais, dans l’ensemble, l’exercice semble plutôt réservé à des artistes souffrant d’un manque criant de créativité. Et le fait que Will Oldham en soit déjà à son septième opus du genre (en comptant les disques de réinterprétations de ses propres chansons) depuis 2004 en dit malheureusement assez long sur le lent déclin de son œuvre depuis qu’il a adopté le pseudo de Bonnie “Prince” Billy. Pourtant, Will Oldham est également l’un des rares à maîtriser l’exercice. Certains de ses disques du genre, Greatest Palace Music (2004), The Brave and the Bold (2006), enregistré avec Tortoise, ou l’excellent EP Ask Forgiveness (2007), figurent même parmi ses plus belles réussites depuis vingt ans. Continuer la lecture de « Bill Callahan & Bonnie « Prince » Billy, Blind Date Party (Drag City) »

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The Wild Kindness – Joseph Ponthus, Bill Callahan, Will Oldham & Cassie Berman, François Truffaut

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Pok Pok
Pok Pok / Photo : Facebook Joseph Ponthus

J’ai reconnu, tout de suite, dans ton regard bleu – le tourment. Ça brûle, parfois, ce type de regard, cela reste. Et je ne l’oublierai jamais. Tu es donc parti. Aujourd’hui, je me suis baladé au bord de la mer, en Bretagne. Certains oiseaux commencent leur migration, la marée amène ses couleurs mélancoliques – gris ardoise, bleu roi, vert d’eau, beige lessivé et autre corail. Ici, il y a des arbres remarquables, pluri-centenaire, qui nous rappellent que nous ne sommes que de passage. Mais c’est trop violent cette brièveté Joseph, vraiment. Continuer la lecture de « The Wild Kindness – Joseph Ponthus, Bill Callahan, Will Oldham & Cassie Berman, François Truffaut »

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Bill Callahan, Shepherd in a Sheepskin Vest (Drag City)

Il y a des jours où je me surprends à penser que mon idée des années 90 tient toute entière dans la discographie de Smog et je me demande parfois si, en tant qu’auteur et musicien autodidacte, j’ai été plus stimulé par qui que ce soit autant que je l’ai été par Bill Callahan, son art et ses manières brusques. Il aura peut-être représenté pour moi et presque à lui seul ce que le punk aura représenté pour la majorité de mes ainés. Si je pousse un peu, j’irais jusqu’à dire que Callahan a été mon Velvet, mes Rolling Stones, mon Dylan, mon Elvis (je laisse à part Leonard Cohen, qui est mon seul Leonard Cohen, bien que Callahan en soit à mes yeux, j’y reviendrai, l‘un des plus probables jeunes cousins). Continuer la lecture de « Bill Callahan, Shepherd in a Sheepskin Vest (Drag City) »