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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS D’AVRIL 2025

On a forcément envie, le jour où l’on va enterrer une salle de plus (L’International à Paris, qui ferme ce soir), de célébrer le travail assidu de Tom Picton (également label manager de Howlin’ Banana Records, l’un des meilleurs labels rock actuels en France) et Rémi Laffitte (récemment aux commandes de Futur Parlé, fanzine qui posait justement la question « C’est quoi l’Indé ? » dans son premier numéro). Pendant quelques années, avec une équipe motivée, ils ont fait jouer la majeure partie des groupes et artistes de la scène indé locale et internationale. Un travail de fond, de passionnés, qui va sérieusement manquer dans ce paysage parisien en pleine déconfiture. On vous en parlait dans un article récent, trois bars et/ou salles de concert ferment ce printemps. C’est certes dans l’ordre naturel des choses, mais la situation est fragile, et absolument pas soutenue par ceux qui pourraient les aider à ne pas fermer. Une scène qui prouve pourtant chaque mois à travers cette playlist qu’elle a besoin de programmateurs pour les faire jouer, de lieux où ils peuvent s’exprimer sur scène. Et d’un public plus que jamais motivé, qui soutient les initiatives et les salles encore en place. (TS)

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify, et ci-dessous en playlist mixée sur Soundcloud.

NDLR : les playlists créées sur certaines plateformes ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.

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Index For Woking Musik : « Ce sont des bâtiments, des paysages ou des œuvres d’art qui nous influencent »

Index For Woking Musik / Photo : DR
Index For Woking Musik / Photo : DR

Index For Working Musik n’est pas du genre à opter pour la facilité et c’est tant mieux pour nous. Rarement un groupe a réussi à aussi bien trouver l’équilibre entre une musique expérimentale, cérébrale, et la pop. Même si le terme pop ne semble pas être le plus adapté au premier abord, le groupe n’oublie jamais d’écrire des chansons, quitte à les malmener par la suite. Mais Index For Working Musik est aussi un groupe de militants. Tous ont passé l’âge de se consacrer à la musique alors que cette dernière ne leur rapporte rien. On les sent pourtant habités par leur art, animés par une envie de perpétuer une tradition D.I.Y. qui sort de la norme, même si cela leur complique la vie. Dans cette interview, Max Oscarnold, Nathalia Bruno et Edgar Smith (trois cinquièmes du groupe) reviennent longuement sur la réalité d’être des artistes indépendants en 2025. De la difficulté d’organiser une tournée, aux problèmes techniques liés à une volonté de tout contrôler, ils semblent ne jamais vouloir baisser les bras, car ils croient en ce qu’ils créent et veulent le faire vivre. Ce n’est pas pour rien que leur nouvel album Which Direction Goes The Beam est un des plus fascinants de ce début d’année 2025. Continuer la lecture de « Index For Woking Musik : « Ce sont des bâtiments, des paysages ou des œuvres d’art qui nous influencent » »

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Clara Mann, Rift (The state51 Conspiracy)

Clara MannLes grandes douleurs ne sont pas toujours muettes ; elles sont parfois chantées. Comme son titre l’indique, le premier album de Clara Mann s’apparente à l’exploration attentive des fissures et des béances : celles qui accompagnent la fin d’un amour ou encore celles qui l’ont précédé alors même qu’on feignait encore d’ignorer l’imminence du précipice. « It only hurts from when I wake to when I fade away. » l’entend-on chanter dès l’ouverture : le ton est donné et il n’est guère à la gaudriole. La chute laisse inévitablement des crevasses de souffrance et la jeune autrice britannique, déjà remarquée en première partie d’un concert parisien de Daniel Rossen il y a trois ans, s’emploie à remblayer ses chagrins avec une infinie douceur. Continuer la lecture de « Clara Mann, Rift (The state51 Conspiracy) »

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La course folle de Michael Robert Murphy

Michael Robert Murphy
Michael Robert Murphy / Photo : FB

James Skelly des Coral n’aura jamais décroché la timbale avec son groupe. Les Coral ont, de 2002 à 2006, voulu forcer le sort et ont publié de grands disques qui ont marqué les esprits en Angleterre mais qui n’ont jamais été, au final, un raz-de-marée commercial. Pire, les Coral se sont fait chiper la place de «next big thing » par les Arctic Monkeys. La vie est ainsi faite. Skelly est un garçon éduqué qui sait rendre ce que la vie lui a donné. Il se rappelle qu’en 2006, Noel Gallagher avait hébergé son groupe dans son studio pour l’enregistrement de Roots and Echoes. Il se rappelle aussi que Noel Gallagher a hébergé les Shack sur son label le temps d’un album. Depuis quelques années, James Skelly repère, enregistre et produit des groupes de Liverpool. Et c’est au final avec eux que le succès est vraiment arrivé. Il y a eu les Blossoms, les Lathums… Et il y a aujourd’hui Michael Robert Murphy. Continuer la lecture de « La course folle de Michael Robert Murphy »

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The Orange Alabaster Mushroom, Space & Time (2000, Earworm)

The Orange Alabaster Mushroom Space & TimeLe psychédélisme a eu son heure de gloire, pendant quelques saisons, à la fin des années 60. Quelque part entre 1966 et 1969, les groupes se sont épris de mélodies orientales, LSD et autres orgues acides. Depuis, de nombreux candidats ont essayé de retrouver l’alchimie unique de cette époque. Certains de ces héritiers y sont parvenus, par exemple Rain Parade et Dukes of Stratosphear au début des années 80 ou encore The Orange Alabaster Mushroom, quelques temps plus tard. Nous sommes en l’an 2000, pas de bug informatique à l’horizon mais cette drôle de pochette aux couleurs vives, d’un orange pétulant. À première vue, il pourrait s’agir d’un visuel de teknival, tant ce champignon stylisée exsude de substances psychoactives. Une fois la cellule posée sur le vinyle, c’est pourtant une toute autre histoire qui se joue. Continuer la lecture de « The Orange Alabaster Mushroom, Space & Time (2000, Earworm) »

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À Rebours

Retour inespéré de Pulp près d’un quart de siècle après leur dernier album.

Pulp 2025 / Photo : détail de la pochette de "More"
Pulp 2025 / Photo : détail de la pochette de « More » (Rough Trade Records)

Jeudi 10 avril, excitation générale, Pulp est de retour avec un nouveau titre annonciateur d’un album à paraître le 6 juin, 24 ans après We Love Life. Texto cryptique d’un ami (qui a le 06 de Lawrence) « Si jamais tu l’as pas écouté en direct, Candida aimerait jouer dans Tame Impala. Je ne divulgache rien d’autre. » Je comprends immédiatement, mais non, depuis que Lauren Laverne est passée en milieu de matinée sur la BBC6, je n’ai plus le plaisir d’entendre ses invités, venus autant en promo qu’en amis, livrer au vaste monde leurs nouvelles productions. Après The Divine Comedy et Stereolab, sans oublier Miki Berenyi trio, si ces dernières semaines ont évoqué la « grande » période des Inrockuptibles – celle où quiconque portait un costume et savait lire se voyait qualifier de dandy -, on est loin d’une nostalgie nauséabonde.

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Post Scriptum : The For Carnation

The For Carnation / Photo : Bandcamp
The For Carnation / Photo : Bandcamp

Deux ou trois choses d’importance encore… Je viens (avec une aide complice) de réaliser que l’illustration de la pochette était en fait une photo de la piscine intérieure du Hearst Castle, construction mégalomaniaque mais souvent magnifique le magnat de la presse William Randolph Hearst avait fait construire dans les années trente sur les hauteurs californiennes. Qui inspira Orson Welles pour ce que vous savez. Citizen Kane, Xanadu, Rosebud… On pourrait en tracer des lignes.

D’autre part, notre chef suprême vient de retrouver ma chronique originelle du disque parue dans la RPM en Avril 2000. Je n’en changerai même pas une virgule. Continuer la lecture de « Post Scriptum : The For Carnation »

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Richard Thompson, Hard On Me (1999) par Matthieu Grunfeld

Richard Thompson, 1999 / Photo de presse
Richard Thompson, 1999 / Photo de presse Capitol

A l’occasion du passage de Richard Thompson en France pour deux concerts rares – au Printemps de Bourges le samedi 19 et à Paris au Café de la Danse le dimanche 20 – quelques amoureux de son œuvre ont choisi d’évoquer l’un de leur titres favoris d’un répertoire qui s’étale sur plus d’un demi-siècle.

Alors que le siècle dernier touche à sa fin, une page se tourne également dans la longue discographie de Richard Thompson. Avec Mock Tudor (1999), il achève en effet une décennie de collaboration avec Capitol. Et signe au passage ce qui demeure sans doute le meilleur album solo de toute sa longue carrière. Les débats demeurent à ce jour ouverts quant à l’influence plus ou moins néfaste exercée par Mitchell Froom et Tchad Blake sur la production des quatre premiers volets de cette période américaine – d’Amnesia (1988) à You? Me? Us? (1996). Toujours est-il que leur disparition du générique coïncide ici avec un regain manifeste d’inspiration. Continuer la lecture de « Richard Thompson, Hard On Me (1999) par Matthieu Grunfeld »