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Rosalía, LUX (Columbia)

Je ne me serai pas précipité sur ce disque si elle ne m’avait pas envoyé un message m’invitant, de suite, à écouter le dernier album de Rosalía, LUX. Il faut dire que j’avais été effrayé par tout ce que j’avais lu ici et là : chef-d’œuvre, offrande fervente de pop classique avant-gardiste, œuvre néo-classique en quatre mouvements et chantée en treize langues, oratorio exquis pour cœurs chaotiques -, sans parler de son casting de (trop) bons élèves : le London Symphony Orchestra, les collaborateurs de MOTOMAMI Noah Goldstein et Dylan Wiggins, Pharrell Williams, Björk, entre autres -. Pourquoi alors m’infliger ces 18 titres alors même que j’étais complètement passé à côté des trois albums précédents, Los Ángeles, El Mal Querer et MOTOMAMI ? Continuer la lecture de « Rosalía, LUX (Columbia) »

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Un tour de Modestine, avec Sing Sing et Victor Rassov

Modestine (Sing Sing et Victor Rassov) / Photo : Azucena Mahuteau
Modestine (Sing Sing et Victor Rassov) / Photo : Azucena Mahuteau


« Le gligli fait des histoires, le gligli excite »

À la première écoute de Modestine, j’ai senti une excitation monter, pas besoin de s’enterrer pendant un mois avec de l’eau, du pain et un magnétophone pour trouver un sens à tout ça. Non l’envie de partager ma joie s’écrivait facilement : bien sûr, quand j’ai abordé leur cassette Grand dommage, j’en avais quelques clés, parce que j’écoute Arlt, parce que j’échange en MP avec Sing Sing et que sa façon d’aborder le métier de chansonnier nous intéresse toujours. Il a par exemple bien souligné que Modestine est une œuvre musicale à deux, que l’autre face de la pièce, c’est Victor Rassov, poète et musicien aux commandes partagées, plus d’autres invités qui passaient par là, comme Gilles Poizat (qu’on adore ici-bas), Marius Atherton (pareil), Léo Gobin (enchanté !) et la vedette Bertrand Belin. Continuer la lecture de « Un tour de Modestine, avec Sing Sing et Victor Rassov »

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Gelli Haha, Switcheroo (Innovative Leisure)

Switcheroo Gelli HahaGelli Haha est le nom du projet de la musicienne Angel Abaya, une musicienne originaire de Boise, dans l’Idaho, où elle a fait un peu de rock ou de folk-rock. Son album Switcheroo a été enregistré un an et demi peu après son déménagement à Los Angeles, avec Sean Guerin (De Lux) et sorti sur Innovative Leisure, le label d’Hanni El Khatib. Disons le tout de suite, c’est un petit trésor. Un album de synth pop, d’indie pop chatoyant, beau et original. C’est un concentré de mélodies servi par une délicieuse instrumentation inspirée, pour l’essentiel, des années 1980 : effusion de sons de synthés virevoltants et voluptueux qui rappellent Moroder, la synth pop, l’italo disco même, exagérée, extatique. Continuer la lecture de « Gelli Haha, Switcheroo (Innovative Leisure) »

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Michel Cloup Trio, Catharsis en pièces détachées (Ici d’ailleurs)

« T’entends la sirène,
est-ce que tu l’entends la sirène ? »

De la cave d’un kebab à Paris où il jouait sous alias super héros aux commémorations de la maison de disques Lithium il y a quelques années, on peut dire qu’on a construit sans le savoir une relation au long cours : de son côté, la carrière d’un musicien avec ce que ça comporte de péripéties, les groupes du départ, l’adolescence flamboyante, torse bombé, tête tourmentée de doutes plus ou moins cachés, amitiés compliquées obligées, changements violents du jour au lendemain et puis construction pas à pas, au jour le jour d’un métier, le truc du romantisme qui s’évapore pour laisser place aux constats intimes, politiques et collectifs qui vont nourrir le moteur d’une œuvre à nulle autre pareil (sinon quoi), l’entrainant jusqu’à aujourd’hui. De mon côté, la place du mort, enfin du spectateur, de l’auditeur, du groupie, de celui qui toise, qui jauge, qui accumule informations, suppositions, émotions, rejets parfois tel un biographe non officiel, en toute clandestinité. Avec pour point de départ ce transfert originel sans doute : est-ce que cette vie aurait pu être la mienne ? Spoiler, non. Continuer la lecture de « Michel Cloup Trio, Catharsis en pièces détachées (Ici d’ailleurs) »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE NOVEMBRE 2025

Sauter à pieds joints dans les flaques d’eau, c’est bien l’un des seuls plaisirs de cette saison monotone, comme une salle d’attente grisâtre taillée en rampe de lancement pour les excès capitalistes de fin d’année. On en profite pour vous offrir une dernière salve de nouveautés avant cette période faste en rétrospectives et limitée en découvertes. Notre bilan 2025 arrivera d’ailleurs tout juste à temps pour Noël, mais en attendant, voici quelques coups de cœur partagés par notre équipe.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify.

NDLR : les playlists créées sur les plateformes ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.

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Subtle Turnhips débarque sur SDZ Records

Subtle Turnhips / Photo : DR
Subtle Turnhips / Photo : DR

Rien depuis 2019 et leur 45 tours Ras L’bol du Moyen Age, les presque anonymes Charentais de Subtle Turnhips roulent leur bosse depuis 1992 et leur single mythique Fromage à Patou paru sur Black & Noir Records, le label de Eric Sourice des Thugs. Confidentiels en France et reconnus par leurs pairs souterrains Américains ou Australiens, dont deux labels qui ont sortis d’excellents disques (Hozac à Chicago et Homeless à Melbourne). Avec Hum, le seul morceau disponible à l’écoute, c’est immédiat et dur, on sent bien la radicalité qui fait la beauté du groupe. Rare mais libre dans sa musique et ses envies. Une guitare âpre, une batterie qui agresse, on peut penser à un mélange Swell Maps, Brainbombs et Thugs qui fait du bien.

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Mark Tranmer (Gnac / The Montgolfier Brothers) à travers ses disques

Mark Tranmer
Mark Tranmer

Il s’en est passé bien des choses depuis ce jour de novembre 2021 où l’on avait brisé les routines mornes d’un énième jour de confinement au fil de cette conversation à distance avec Mark Tranmer. Quelques dizaines de minutes – forcément trop brèves – pour tenter de dresser un bilan synthétique d’un parcours musical qui s’étend désormais sur quatre décennies et au cours desquelles il avait évidemment été question de The Mongtgolfier Brothers, ce duo essentiel formé avec le très regretté Roger Quigley et qui, le temps de trois albums incrustés à proximité du cœur, avait incarné l’une des formes musicales les plus précieuses de la mélancolie. Continuer la lecture de « Mark Tranmer (Gnac / The Montgolfier Brothers) à travers ses disques »

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Èlg et la Chimie, Immense éboulis rouge (Murailles Music / République des Granges)

Èlg et la Chimie, Immense éboulis rouge (Murailles Music, République des Granges)

« Un wagon bouge à peine,
l’autre wagon fait la fête »

Purée, mais quel disque. Ce sont les premiers mots qui me sont venus très naturellement alors que je jonglais hier entre le semainier de l’arrière-magasin – lister, trouver les liens, agencer les titres pour trouver un sens, un message à l’amie Clara de Paris Banlieue et l’écriture d’un texte sur un autre disque (qui devait prendre place ici mais qui est du coup un peu reporté). La chanson Hypnose brève que j’avais placée dans le peloton de la semaine s’est mise en boucle sans que je m’en rende compte et a interrompu ce petit ballet dominical. Sans doute que je voulais être un peu sûr, c’est plus de 6 minutes quand même, pas vraiment un truc pop. Après cette écoute répétée inattendue, j’ai tout laissé tomber pour visiter le bandcamp d’Èlg et la Chimie. Continuer la lecture de « Èlg et la Chimie, Immense éboulis rouge (Murailles Music / République des Granges) »