On devrait immensément se réjouir et frétiller de gratitude de pouvoir (enfin) assister à un concert de The Loft en 2025, le samedi 20 septembre, lors du Paris Popfest*. Parce qu’en fait cela ne tient qu’à deux singles. Mais pas deux petits singles, attention. Réunis compilatoirement bien après leur sortie, et à au moins deux reprises depuis chez Rev-OLa ou Cherry Red avec un peu plus et pour notre jeune gouverne en 1988 (j’étais en première et je ne m’en suis visiblement toujours pas remis) sous l’intitulé Once Round The Fair The Loft 1982-1985. Une citation des paroles de Up The Hill And Down The Slope, morceau toujours ahurissant dont l’incipit, « My Magpie Eyes Are Hungry For The Prize » titra également la nécessaire, quoique contestée, saga du label Creation sous la plume de David Cavanagh (rip) parue juste à l’aube du nouveau siècle. C’est dire si dans la genèse du label d’Alan McGee la jeune troupe menée par Peter Astor fait office de CNR par rapport à l’histoire officielle qui voudrait qu’à l’origine, hors les têtes de morts d’East Kilbride**, point de salut. T’as qu’à croire. Continuer la lecture de « The Loft, Once Round The Fair 1982-1985 (Creation, 1988) »
Étiquette : année : 2025
Catégories selectorama
Selectorama : SCHØØL

Ecouter ce qu’on a aimé joué par des groupes de maintenant, voilà le point de rupture pour certains qui imaginent ne pas pouvoir laisser la transmission faire son œuvre. On est forcément projeté en arrière en écoutant SCHØØL, mais ce quatuor formé par des membres d’autres groupes (Francis Mallari de Rendez-Vous, Erica Ashleson de Special Friend, Eggs et Dog Park, Jack Moase de Liquid Face et Alex Battez de Marble Arch) arrive à cristalliser l’état adolescent dans toute sa poésie émotionnelle dans ce premier album très réussi où les ballades rock font l’effet d’un scrapbook nineties illustré par quelques collages et dessins d’époque. Et cette projection dans un moment de vie fantasmé est surement le meilleur moyen d’échapper à la cruauté du moment. Comment ne pas résister au plaisir de demander au groupe quels étaient leurs fantasmes musicaux de teenagers… Continuer la lecture de « Selectorama : SCHØØL »
Catégories cover
Robert Robinson & The Connecticut River Band, Albemarle Station (Silver Jews cover)

Lorsqu’en 2019, avec l’ami Baptiste Fick, nous avons mis en chantier la compilation-hommage à David Berman, je me suis rappelé de Robert Robinson, connu alors sous le nom de Sore Eros et dont j’avais jadis chroniqué (pour un mensuel dont seul le nom a subsisté) le magnifique Second Chants (2009). Je n’avais alors aucune crainte quant à la proximité spirituelle de Sore Eros avec son aïeul, mais je demeurais bien curieux de connaître le résultat, car si on peut évidemment parler d’indie rock et de folk pour qualifier les productions de Robert Robinson, il est tout aussi certain que son art s’éloigne très souvent du minimalisme de Silver Jews.
Catégories billet d’humeur
Essentiel ? Logique !
Une brève introduction à Lora Logic, vibrante figure de l’after-punk

On devrait immensément se réjouir et frétiller de gratitude de pouvoir assister à un concert de Essential Logic en 2025, le jeudi 18 septembre, lors du Paris Popfest. C’est peu dire que Lora Logic est une femme-figure de l’after-punk (comme disent les ancien·ne·s) de haut vol, encore trop peu reconnue. Et pourtant, quel accomplissement en l’espace de quelques années (1977-82) : co-fondatrice et membre éphémère d’X-Ray Spex, que serait Oh Bondage! Up Yours! sans ce saxophone qui amorce et soutient sans faillir le courroux de Poly Styrene ?
Catégories disques rares et oubliés
Dusty Trails, id. (2000, Atlantic)
Pourquoi ? Pourquoi, un beau jour, un disque se rappelle-t-il à votre bon souvenir, presque sans crier gare, sans que l’on en sache les raisons exactes ? Pourquoi un disque que l’on a écouté sans doute plus que de raison pendant un temps plus ou moins long, puis remisé (au mieux) au fin fond de sa discothèque ou (au pire) au fin fond d’un carton sans raison a priori valable se pointe-t-il donc, accompagné qui plus est d’une foultitude de souvenirs (plus ou moins incertains) pour mieux redevenir une bande comme originale de notre quotidien ? Continuer la lecture de « Dusty Trails, id. (2000, Atlantic) »
Catégories chronique nouveauté
Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia)
« Les conflits m’épuisent, et me désespèrent,
chacun se pense en noyau de l’univers »
On a du mal à mettre des mots sur l’attirance qu’on éprouve pour les disques de Thomas Pradier. Depuis La nuit au ralenti qui fête ses dix ans cette année, on n’a eu un peu le temps d’y réfléchir, mais c’est toujours un peu mystérieux. Comme on a notre propre histoire, on s’est d’abord dit qu’on tenait en ce jeune homme chic un cousin au Dean Wareham de Galaxie 500, même voix un peu perchée, fragile, même poésie teintée de mélancolie et d’humour léger, mêmes obsessions velvetiennes. A force, on s’en fiche un peu de ce truc de similitudes avec les anglo-saxons qu’on a vénérés, parce qu’à l’heure de ce troisième album, on ne pense plus qu’aux chansons si personnelles du musicien toulousain. Continuer la lecture de « Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia) »
Catégories interview, photos
Dave Rowntree : « Mes photos racontent une histoire inédite sur Blur »

Dave Rowntree est sans conteste le membre le plus discret de Blur, mais aussi le plus surprenant. Ne se contentant pas d’une carrière dans la musique, il a en parallèle du groupe exercé le métier d’avocat. Il est également un membre actif du parti travailliste pour lequel il s’est présenté pour différents mandats, mais aussi directeur d’une société d’animation qu’il a créée. Contrairement aux trois autres membres de Blur qui sont loin d’avoir fait profil bas sur leur vie au sein du groupe, que ce soit dans la presse ou à travers des livres, Rowntree était resté plutôt discret jusqu’à la sortie cet été de No One You Know, recueil de photos qu’il a prises pendant les premières années du groupe. Plutôt que de rabâcher des anecdotes entendues mille fois, il a pris le parti de nous raconter des histoires à travers plusieurs sélections de photos évoquant les premières fois du groupe. Continuer la lecture de « Dave Rowntree : « Mes photos racontent une histoire inédite sur Blur » »
Catégories selectorama
Selectorama : Paris Popfest

A l’heure où à Paris, les lieux de concerts indie se raréfient à vue d’œil (même si Le Chinois à Montreuil a repris de plus belle hier soir, ndlr), les amateurs de pop de l’ombre peuvent toujours compter sur l’équipe infatigable de l’excellent Paris Popfest pour entretenir la flamme. Depuis plusieurs années, Joanny et Emmanuel sont parvenus à faire jouer une grande partie du gratin de l’indie pop canal historique, notamment Amelia Fletcher, White Town, 14 Iced Bears, Miki Berenyi (Lush), Lawrence, Michael Hiscock (ex-The Field Mice, The Gentle Spring), pour ne citer que les premiers me venant à l’esprit. Mais loin de tout passéisme, les deux compères n’ont jamais manqué l’occasion d’inviter les nouvelles pousses du genre, comme Jeanines, Lightheaded, Smashing Times, Roberta Lips ou nos Local Hero Eggs.
Et à voir le programme de l’édition 2025 qui aura lieu au Hasard Ludique les 18, 19, et 20 septembre prochain, on se croirait revenus au temps béni d’Indietracks, le très regretté festival anglais qui a vu passer tous les grands de l’ère C86 et leurs nombreux héritiers. A l’affiche on trouvera les valeurs sûres comme The Loft, Comet Gain, Would-Be-Goods et Essential Logic, mais aussi des formations plus récentes comme les très flyingnunesques Holiday Ghosts, les jeunes The Cords et pléthore d’autres surprises.
On ne dira jamais assez de bien des organisateurs de concerts comme Joanny et Emmanuel, sans lesquels la pop ne trouverait aucun asile et les groupes les plus cools ne pourraient venir répandre la bonne parole. Les deux éternels popkids parisiens viennent aujourd’hui nous parler de leurs chansons préférées. Continuer la lecture de « Selectorama : Paris Popfest »