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Selectorama : Rémi Laffitte (Futur Parlé)

Rémi Laffitte et Cheddar / Photo : Estelle Landry Paré
Rémi Laffitte et Cheddar / Photo : Estelle Landry Paré

Il y a quelques moi à peine, Rémi Laffitte sortait le fruit de près de deux ans de travail sous la forme d’un fanzine aux allures de livre intitulé Futur Parlé, avec pour thème la question cruciale « C’est quoi l’Indé ? », posée à des groupes et labels (41 au total) du coin, et même d’un peu plus loin (Usa, Canada, Angleterre…). Un tour de table détaillé sur l’état des lieux du lien qui nous unit à la musique, en ces temps où le fossé se creuse chaque jour un peu plus entre la précarité des petits et l’ultra-domination des grosses pointures. Avec un point de vue autant intime que professionnel, il recense subjectivement, à l’heure des GAFAM et des plateformes de streaming, ceux qui se battent chaque jour pour que leur art existe. Vaste question, mais exemples précis où Rémi, ancien responsable du label non-profit Atelier Ciseaux pendant 10 ans, défenseur de festivals comme MOFO et Sonic Protest, et programmateur pour la salle L’International récemment fermée, pointe avec justesse toutes ces énergies collectives et individuelles. Voici son histoire à travers quelques morceaux qui ont jalonné son parcours.  Continuer la lecture de « Selectorama : Rémi Laffitte (Futur Parlé) »

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Le mystère Chronophage

Chronophage / Photo : DR
Chronophage / Photo : DR

Quatuor sous estimé mais assidu de Austin, désormais New Yorkais, Chronophage a sorti pas moins de trois albums en six ans. C’est sous la houlette de Donna Allen (excellent projet solo), qu’ils ont tous ensemble repris le chemin des studios, et ont enregistré cet EP de quatre morceaux. Au vu du titre Musical Attack : Communist + Anarchist Friendship, tout laisse à penser que le groupe à des choses à dire sur ce qu’il se passe dans le monde et chez eux chez l’Oncle Sam, mais on n’en sait pas vraiment plus. En guise de biographie, un questionnaire dont on ne sait rien, ni de la personne qui questionne, ni de celle qui répond. Quand aux réponses, elles sont toutes dans la négative, et épaississent encore plus le mystère. Cependant, on retrouve ce sens de la mélodie dont ils nous avaient habitués sur le dernier album. Guitares jangly, batterie qui groove, et voix qui flotte au-dessus. Quatre titres donc, qui sortiront chez l’excellent Post Present Medium le 11 Juillet prochain.


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Robert Forster, Strawberries (Tapete Records)

Robert Forster, Strawberries (Tapete)On trouve encore, parfois, un bonheur ineffable à découvrir les étapes successives de la discographie d’un auteur que l’on aime et que l’on suit depuis l’adolescence. Particulièrement quand elles semblent désormais se succéder comme les phases régulières d’une respiration. Et donc d’une preuve de vitalité artistique – de vie, tout simplement. On se prend ainsi à guetter les moments alternés du souffle. Après la tension contractée et dramatique qui émanait de The Candle And The Flame (2023) – profondément marqué par l’angoisse née de la maladie de sa femme, Karin Baümler –, arrive heureusement le moment de l’expiration relâchée et du soulagement. La chanson qui donne son titre au neuvième album solo de Robert Forster constitue, à cet égard, le seul point de continuité explicite avec les tonalités intimes de l’épisode précédent. Continuer la lecture de « Robert Forster, Strawberries (Tapete Records) »

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Violens, True (Slumberland, 2012)

ViolensLes années 2010 s’éloignent progressivement. Elles partent rejoindre les limbes de nos mémoires, à quelques encablures du changement de millénaire. Le journalisme musical est un exercice particulier, il ne connaît que l’immédiat et le passé, si possible distant d’au moins deux décennies. Que faire des albums perdus dans le purgatoire, entre l’actualité et l’ancien temps ? Intéressons nous aujourd’hui à l’un de ces olibrius, pas assez vintage pour être réhabilité et porté aux nues : True (2012) de Violens. Paru il y a déjà treize ans, il semble plongé dans cet entre-deux où la réhabilitation ne va intéresser que les plus zélés. C’est souvent un tort, tant certains de ces albums sont des disques à chérir, bien au-delà de leur période de création. Continuer la lecture de « Violens, True (Slumberland, 2012) »

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Cuneiform Tabs, Age (W.25th/Superior Viaduct)

Au moins on ne pourra pas leur retirer ça.

La biographie qui accompagne le deuxième album de Cuneiform Tabs est hallucinante de prétention, elle est aussi foutrement alléchante. Car quiconque se revendique des Swell Maps, Syd Barrett, Television Personalities ou, plus proche de nous et d’eux, Cindy Lee* a de quoi nous faire dresser au moins un osselet. Pour ce qui est d’Animal Collective, et je sais d’expérience que pas mal d’entre vous y ont cru jusqu’à l’exégèse (j’ai moi-même tenu une bonne demi-journée**) ça me paraît un peu problématique, mais bon. Du coup excusez du peu mais je ne vais pas me gêner pour citer itou un maximum de références.
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Ceci n’est pas une chronique du nouveau Pulp

Pulp / Photo : Rough Trade
Pulp / Photo : Rough Trade

Ceci n’est pas une chronique de More. Car j’aurai besoin de plus de temps pour découvrir ce qui s’annonce comme l’une des meilleures nouvelles de cette première partie de 2025, qui, admettons-le à nouveau, est malheureusement qualifiable de à chier à bien des égards. Alors lorsqu’une chose vous apporte un peu de joie, il faut prendre le temps de l’apprécier. On ne cesse de parler du nouvel album de Pulp en termes d’années et d’anniversaires, car on se revoit à 16 ans il y a 30 ans en juillet à l’Olympia. Il y a 24 ans à la Cigale au festival des Inrocks. D’autres, plus chanceux – mais souvent plus vieux, héhé, vous parleraient du festival des Inrockuptibles avec Blur et Lush. Chaque fan hardcore peut vous citer le moment où il ou elle a attendu avec impatience la sortie du nouvel album de son groupe ou artiste de prédilection. Cela ne s’applique pas uniquement à Pulp, bien entendu, car cette effervescence est commune. Populaire. Continuer la lecture de « Ceci n’est pas une chronique du nouveau Pulp »

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Section 16 S2 E5 : Gabrielle, 17 ans

Photo : Gabrielle B.
Photo : Gabrielle B.

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? C’est exactement ce que l’on va découvrir avec la cinquième mixtape de cette deuxième saison – et la première réalisée par une des participantes de la saison 1 : elle est l’œuvre de Gabrielle, 17 ans, fille ainée de celui qu’on surnomme à tort le Chef, et surtout autrice du désormais fameux logo de Section16.

AVIS A LA POP.ULATION : Vos enfants aiment la musique (TOUS types de pop moderne) ? Envoyez-nous un mail à section26.popmoderne@gmail.com !

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Stereolab au-delà du temps

Hier soir au Trianon à Paris, l’heure s’est arrêtée.

Le Trianon à Paris juste avant le concert / Photo : Stereolab
Le Trianon à Paris juste avant le concert / Photo : Stereolab

L’année prochaine, Stereolab aura 35 ans. Et nous aussi : nous sommes nés avec ce groupe, avec son premier disque, et nous avons grandi avec lui. Avant eux, le vide. Le concert du 4 juin au Trianon en est une preuve ultime : on s’est rarement senti aussi vivant face à un groupe qui nous regarde autant que nous le regardons – et semble nous écouter lui aussi. Sur cette scène, Stereolab joue des morceaux venus de tout son répertoire, et ils ont entre eux comme des airs de continuité et de constance, hors de tout repère temporel. Continuer la lecture de « Stereolab au-delà du temps »