Pour une fois, l’ampleur presque démesurée de l’hommage vaut à elle seule d’être saluée. Il n’est pas certain que Astronauts (1991) soit le meilleur album de The Lilac Time – ni même le jalon majeur de la première partie de l’existence du groupe, celle qui s’est déroulée entre 1987 et 1991, avant une parenthèse solo longue de huit ans. Pourtant, Pete Paphides a fait fi de ces réserves éventuelles pour consacrer à ce quatrième volume des longues aventures de Stephen Duffy un mausolée digne des plus grand chefs d’œuvre sur son label Needle Mythology : trois volumes, pas moins, contenant une version remasterisée de l’album original, une large ration de démos et une autre d’enregistrements live datant de la même période. Un écrin dispendieux, dont l’architecte assume – revendique même : il faut lire le texte remarquable récemment publié par Paphides sur Medium à propos de ce projet – l’irrationalité des dimensions, érigé par pure passion pour ces chansons et pour se hausser à la hauteur du souvenir qu’en conservent les quelques amoureux, convaincus de leur importance. Trente-trois ans plus tard, Astronauts apparaît encore comme un disque de transition, d’entre-deux. Résolument à côté de son époque, de son label – Creation, donc – et même de son auteur qui, dans plusieurs interviews données au printemps 1991, étale publiquement ses insatisfactions et ses envies de tout abandonner, y compris cet album qu’il envisage d’avorter avant même sa publication. Continuer la lecture de « The Lilac Time, Astronauts Deluxe (rééd. Needle Mythology / Creation, 1991) »
Étiquette : année : 2025
Catégories chronique nouveauté
Chris Eckman, The Land We Knew the Best (Glitterhouse Records)
Les disques de Chris Eckman font toujours un bien fou. Regarder la pochette de The Land We Knew the Best permet déjà de se remémorer les disques des Walkabouts. Le groupe mené par Chris Eckman et Carla Torgerson chantait, dans les années 80, tout haut ce que Seattle fantasmait tout bas. Signés chez Sub Pop dans les années 90, les Walkabouts permettaient aux patrons de ce label d’exprimer leur amour pour l’Americana. Évidemment, tenter de trouver des références aux chansons de Johnny Rivers ou de toute autre héros oublié de cette scène était quasiment impossible sur les disques de Nirvana ou de Tad. Continuer la lecture de « Chris Eckman, The Land We Knew the Best (Glitterhouse Records) »