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Leopardo on the road, de la Suisse aux States

Leopardo / Photo : DR
Leopardo / Photo : DR

Nos Helvètes préférés reviennent avec un quatrième album, sobrement nommé Side A / Side B.  La bande dispersée dans les quatre coins de la Suisse a réussi son pari en s’exportant chez l’oncle Sam. Après une belle première tournée en 2022 pour l’album Malcantone, le groupe à pu tracer la route de l’est Américain. Comme souvent, il est question de rencontre, après un de leur concerts à Brooklyn, quartier de Tom Hyland et de son label Dot Dash, artisan de sorties obscures dont nous avions parlé, avec The Sheaves en tête. Ils décident de travailler ensemble sur la sortie du nouvel album. Léopardo à la facilité déconcertante de sonner pop en gardant du grain et en explorant l’héritage de groupes tels les Country Teasers, Slapp Happy ou le Performing Ferret Band. Pour preuve, en première écoute, Ile D’Ogoz, un coin de terre sur le lac de la Gruyère ou Romain allait fumer ses dernières clopes et divaguer dans ses pensées. Une belle balade inspirée, tantôt country, tantôt acide, dans un clip perché réalisé par Elias Gamma.

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Nina Garcia, Bye Bye Bird (Ideologic Organ)

Nina Garcia, Bye Bye Bird (Ideologic Organ)Il existe une lignée de guitariste improvisteur.ice dont la confrontation avec l’ instrument renvoie à quelque chose de l’ordre de la corporéité : Fred Frith, Glenn Branca, ou encore David Grubbs. Assurément, Nina Garcia appartient à cette filiation. Depuis une dizaine d’années avec Mariachi, son projet le plus emblématique, mais aussi avec Maria Bertel ou Arnaud Rivière (Autoreverse), elle explore les limites de l’instrument iconique des esthétiques électriques : la guitare, appréhendée avec un radicalisme qui la rattache au minimalisme noise − pour aboutir à une sorte de post-no wave fondamentalement mutante. Continuer la lecture de « Nina Garcia, Bye Bye Bird (Ideologic Organ) »

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Ici et maintenant

Now / Photo : DR
Now / Photo : DR

Après avoir fait le récent éloge du dernier single des Sharp Pins dans une borne d’écoute Section 26 pas plus tard que la semaine dernière, on tire à nouveau notre chapeau à Calvin Johnson, grand gourou de K Records, pour avoir eu le flair d’héberger le groupe Now sur son label-caverne d’Ali-Baba. En l’attente de l’album Now Does the Trip à venir en mai prochain, nous pouvons nous délecter à l’avance du premier single In Pathécolor, à travers lequel le trio semble avoir conjugué la joyeuse naïveté des premiers Pastels avec l’esprit du psychédélisme des rives de la baie de San Francisco qui les a vu naître. Continuer la lecture de « Ici et maintenant »

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je ferme les yeux

À propos d’Hypnogram de Thurston Moore, extrait de Flow Critical Lucidity (Daydream Library)

Porquerolles / Photo : Sébastien Berlendis
Porquerolles / Photo : Sébastien Berlendis

J’avance le départ d’une journée, je quitte à la hâte la maison du Radar à côté du sémaphore dans les hauteurs de l’île de Porquerolles. Depuis le Cap d’Arme, je prends le temps de saluer, comme chaque matin, l’étendue bleue qui s’allonge et scintille —sans doute jusqu’aux côtes africaines. Malgré la lourdeur du sac, je descends en courant les premiers lacets, coupe à travers les champs d’oliviers. Continuer la lecture de « je ferme les yeux »

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Selectorama : Dodi El Sherbini

Dodi El Sherbini / Photo : Ph. Lebruman
Dodi El Sherbini / Photo : Ph. Lebruman


« J’ai niqué le feu arrière »

On est bien avancé quand on dit que Dodi El Sherbini a sorti il y a quelques mois l’un des disques les plus beaux de 2024. La preuve Ave César nous accompagne un peu plus chaque jour, faisant son trou en même temps que le mystère s’épaissit un peu plus autour de sa nature. On tenterait bien de définir cet objet insensé, mais il est bien difficile de le décrypter, notamment à travers des paroles à la poésie folle, mélange de tournures raffinées truffées de mots, comme des résidus de langage urbain publicitaire ultra contemporain, d’argots de réseaux qui citeraient des classiques de la littérature. Une vraie langue pendue personnelle magnifique portée par une sorte de chanson soul qui groove, avec la voix abîmée de gentleman cramé qu’il faut. Continuer la lecture de « Selectorama : Dodi El Sherbini »

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Gary Louris, Dark Country (Thirty Tigers)

Qu’écrire de l’amour qui va et qui dure ?  Il n’est pas toujours aisé d’apporter une réponse satisfaisante – et, surtout, artistiquement convaincante – à cette interrogation aporétique lorsque l’on a choisi de creuser le sillon de son œuvre dans un registre musical qui, depuis ses origines, semble le plus adéquat pour évoquer les élans des premières passions adolescentes, l’intensité inégalable du coup de foudre ou les phases terminales et tempétueuses des déchirements. Bien moins pour célébrer, à tout juste soixante-dix ans, la sérénité apaisée de l’attachement réciproque au long cours. Pour une chanson, le couple tranquille n’est pas nécessairement un bon sujet : pas assez de vagues, de reliefs douloureux pour que l’on trouve un compte quelconque à écouter celui qui raconte calmement ses histoires de trains quotidiens qui ne cessent d’arriver à l’heure. Et pourtant, pour paraphraser ce brave Alfred, les chants d’amour les plus murs sont parfois les plus beaux. Et ceux de Gary Louris provoquent de purs sanglots. Continuer la lecture de « Gary Louris, Dark Country (Thirty Tigers) »

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Pierre Gisèle va t’aider à t’en sortir

Pierre Gisèle
Pierre Gisèle / Photo : id.

On avait rencontré la musique de Pierre Gisèle il y a 3 ans, au détour d’un petit EP bricolé dans le bouillon de culture bordelais aux alentours de Th da FreakOpinionTeeth et du label Flippin’ Freaks. Pierre Gisèle, groupe et pseudo à la fois, derrière lesquels Ornella, jeune musicienne, se démenait pour faire connaître sa folk lo-fi habitée par les mots d’ici, super bien envoyés avec des propos tenant à la fois d’un romantisme adolescent et d’une conscience politique intimement chevillée au corps. Elle nous avait fait penser à l’école K Records des années 1990 par cette débrouillardise qui te fait t’approprier plein de styles sans te démonter ou à l’école néo folk (allez, « anti ») du NYC des années 2000, par cette façon nonchalante de chanter tous les sujets de la vie (et même le foot). Continuer la lecture de « Pierre Gisèle va t’aider à t’en sortir »

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Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings)

oasisIl faut certainement être six pieds sous terre pour ne pas être au courant, Oasis a annoncé son retour sur scène en 2025. Une tournée anglaise a été organisée, mais le site Ticketmaster n’a pas tenu le choc… Et des milliers de fans se retrouvent dans le même état que le public de Rock En Seine en 2009 : frustré. Pour pallier à cela, Oasis sort une édition remasterisée de son quatrième album sorti à l’aube du millénaire, Standing on the Shoulder of Giants (2000, Helter Skelter). Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Continuer la lecture de « Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings) »