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Bar Italia, Tracey Denim (Matador Records)

Bar Italia

Il est un nom qui ne cesse de résonner ces dernières années dans l’underground londonien : Dean Blunt. Musicien hybride aux influences rock et hip hop, producteur prolifique légitimé par des albums unanimement acclamés (notamment Black Metal, en 2014) et des collaborations au sommet (avec A$AP Rocky sur Testing, en 2018), il est aussi à la tête de World Music, un label autour duquel gravitent d’autres noms plus énigmatiques, souvent découverts en featuring des propres titres de Blunt. Parmi eux, Joanne Robertson, Inga Copeland mais aussi NINA, entendue récemment sur le mélancolique single Slur ; alias de Nina Cristante, membre avec Jezmi Tarik Fehmi et Samuel Fenton – issus du duo grunge Double Virgo – de Bar Italia, groupe couvé par World Music depuis maintenant trois ans et deux albums (Quarrel en 2020 et Bedhead en 2021). Des connexions loin d’être anecdotiques, qui s’entendent plus que jamais sur Tracey Denim, le troisième album du trio ; le premier chez les légendaires Matador Records.

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Et puis, j’ai écouté Brûlée, le nouvel album de Cabane

Ecoute de l'album "Brûlée" de Cabane aux Vinzelles à Volvic / Photo : Olivier De Banes
Ecoute de l’album « Brûlée » de Cabane aux Vinzelles à Volvic / Photo : Olivier De Banes

Ça commence par des mots, ceux de Thomas Jean Henri venu nous présenter ce qui va suivre. J’écris les mots qui me captent : la mémoire, le souvenir, la trace et puis cette phrase « les morceaux qui s’effacent » à laquelle je colle, une autre phrase, la mienne, « mais qui resteraient dans nos cœurs ». Il s’éloigne, se place derrière nous et nous laisse avec les chansons de Brulé(s) et cette question : pourquoi un disque ? Continuer la lecture de « Et puis, j’ai écouté Brûlée, le nouvel album de Cabane »

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Dropkick, The Wireless Revolution (Sound Asleep/Rock Indiana)

DropkickThe Wireless Revolution n’est sorti que depuis quelques jours et le constat s’impose avec la même évidence implacable qu’à l’accoutumée : il est déjà devenu difficile d’écouter autre chose que ces chansons incrustées tout près du cœur. Pourtant, en dépit de cet intitulé trompeur qui évoque ironiquement le Grand Soir technologique, rien n’a vraiment changé dans l’univers désormais délicieusement familier d’Andrew Taylor. Les guitares, les mélodies, les harmonies vocale : rien que l’essentiel, tout l’essentiel. S’agit-il pour autant d’un simple bilan récapitulatif des nombreux épisodes précédents – quatorze pour la seule discographie de Dropkick, sans compter les digressions conséquentes en solo ou avec The Boys With The Perpetual Nervousness ? Continuer la lecture de « Dropkick, The Wireless Revolution (Sound Asleep/Rock Indiana) »

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Lael Neale, Star Eaters Delight (Sub Pop)

Lael NealeNombreux sont les artistes qui, après avoir réalisé un ou deux albums remarquables, ne tiennent pas la distance et, abandonnés par l’inspiration, perdent leur magie, tombant dans la banalité. Lael Neale semble avoir suivi le chemin inverse. Alors qu’en 2015, l’Américaine avait signé un premier disque pop-folk honnête mais trop conventionnel à mon goût, sa rencontre avec le producteur Guy Blakeslee, six ans plus tard, avait été salvatrice. De cette première collaboration était né l’album Acquainted with Night, signé chez Sub Pop, disque dont la texture sonore et les arrangements avaient donné à la musique de la Californienne d’adoption une identité esthétique nettement plus intéressante. Continuer la lecture de « Lael Neale, Star Eaters Delight (Sub Pop) »

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Cindy, maintenant.

Cindy, avec Karina Gill (au centre), le 3 Mai 2023 à Paris / Photo : Mathieu Zazzo
Cindy, avec Karina Gill (au centre), le 3 Mai 2023 à Paris / Photo : Mathieu Zazzo

A la fin, se rapprocher de la scène, tout devant, pour voir du plus près possible le groupe, qui vient d’annoncer qu’il jouerait là maintenant son dernier morceau de la soirée. Tout jusqu’ici, s’était déroulé comme dans un rêve et il fallait, avant que ça ne s’achève, être proche pour être certain, en se postant au plus intime possible, de la véracité de tout ceci, comme pour se frotter à l’air même du groupe. C’est que, durant une petite heure, depuis l’entrée dans cette salle située, dissimulée presque, au fond d’un bar de Ménilmontant, rue Oberkampf, et puis durant tout le set du groupe, quelque chose s’est cristallisé. Continuer la lecture de « Cindy, maintenant. »

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Ryder The Eagle, lonesome cowboy

Ryder The Eagle
Ryder The Eagle

Ryder the Eagle, c’est le projet solo d’un jeune globe-trotter français d’origine toulousaine, ancien membre de The Dodoz  et Las Aves, aujourd’hui domicilié à Mexico City, qui s’est produit à peu près partout, de Los Angeles à Zagreb en passant par Londres ou Paris. Ce lonesome cowboy utilise sans pudeur sa musique comme une sorte de journal intime pour tous, lui permettant d’exorciser ses déboires sentimentaux avec un lyrisme qui ne peut laisser indifférent. Avec trois titres-phares, Die on My Bike, Wounded Bird et American Dream, ce crooner-vagabond insolemment doué a montré qu’il savait écrire des morceaux d’une rare beauté, voués à s’installer en nous pour ne plus en sortir. Mais ce garçon ne se contente pas d’être un très bon songwriter, il s’impose aussi comme un impressionnant performer. Continuer la lecture de « Ryder The Eagle, lonesome cowboy »

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Superviolet, Infinite Spring (Lame-O Records)

supervioletÉchappé des Sidekicks, Steve Ciolek prend à son compte les résolutions sonores de Wilco et vient troubler notre printemps avec son premier disque solo. Avant d’évoquer Superviolet, il faut parler du cas Sidekicks, le groupe défunt de Ciolek. Originaire de l’Ohio, le groupe est passé, pour ainsi dire, sous les radars de pas mal de monde. Et pourtant… Produits par Phil Ek ou John Agnello, hébergés chez Epitaph, les Sidekicks avaient pas mal de choses à dire et auraient pu faire concurrence aux Shins s’ils avaient vraiment choisi leur route. Continuer la lecture de « Superviolet, Infinite Spring (Lame-O Records) »

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The Umbrellas : pluie d’amour sur San Francisco

The Umbrellas
The Umbrellas

Ces parapluies-là ne viennent pas de Cherbourg mais de San Francisco. Un nom de groupe étonnant car il ne doit pas pleuvoir bien souvent en Californie, berceau de The Aislers Set, Neutrals, Tony Molina ou The Reds, Pinks and Purples. Mais c’est plutôt du côté des influences musicales très repérables qu’il faut chercher. Car comme certains d’entre nous avaient déjà pu le remarquer dès la sortie de leur premier disque Maritine E.P. en 2020 et à l’écoute de leur premier album éponyme paru en 2021, c’est de la bruine du Royaume-Uni que le cœur de ce quatuor est empli, plus que du soleil de la côte Est américaine. Continuer la lecture de « The Umbrellas : pluie d’amour sur San Francisco »