Les messages dans les boites à courriels reviennent petit à petit, le monde se réveille endolori, ankylosé mais ébloui par le soleil. Ce mois-ci, notre playlist revêt de nouveaux attributs. Le player jukebox (appelez ça comme vous voulez) commenté par notre équipée sauvage dans l’article ci-dessous ; et une version mixtape juste au-dessus de ce texte, puisque le confinement a prouvé que vous aimiez ce format où l’on pousse nonchalamment sur play à l’heure de l’apéritif. Nous rajouterons également des liens pour la consulter sur des plateformes de streaming, si vous nous le demandez gentiment. En attendant, voici nos 26 mini coups de cœur de ce joli mois de mai, avec tous les liens bandcamp des artistes et albums pour bien vous perdre dans les méandres de la toile. Enjoy.
01. Gum Country, Tennis (I Feel OK)
Après Somewhere, un premier single addictif, les canadiens dévoilent le second extrait de leur premier album à paraître le 19 juin. Avec Courtney Garvin (The Courtneys) au chant et Joo-Joo Ashworth, le leader de Froth, à la production, l’affaire s’annonce sensass. (CG)
02. Jorge Elbrecht, Tuesday Morning
Revoilà Jorge Elbrecht qui, en plein confinement, nous livre un avant-goût de son futur album sous le nom de Presentable Corpse. Après plusieurs disques sous d’autres alias comme Coral Cross et Gloss Coma, il nous rappelle au bon souvenir de Violens. (XM)
03. The Cool Greenhouse, Life Advice
Après une serie d’EP’s très réussis, les Cool Greenhouse reviennent le 29 mai avec un premier album que l’on attend de pied ferme. Life Advice regroupe tous les éléments d’une belle chanson pop, mention spéciale au chant et clavier qui y ajoutent quelque chose d’hypnotique. Attention, les sorties du groupe partent comme des petits pains… (VDPJ)
04. Crack Cloud, Ouster Stew
Repoussé plusieurs fois, Pain Olympics est enfin annoncé pour le 17 juillet. Le premier véritable album du groupe canadien se dessine dans la lignée de la compilation. La formation protéiforme semble en effet toujours aussi à l’aise dans le post-punk tordu et arty. (AGF)
05. Kate NV, Plans
Alors que la sortie de son nouvel album Room For The Moon se précise (le 12 juin), Kate NV continue sa série de singles impeccables avec Plans, faisant vrombir une new wave aux mélodies éparpillées – à chaque break, une surprise – sur le pas d’une ligne de basse angulaire qui invite à la danse toute en retenue – pieds au sol, bras en bataille. (EV)
06. Yumbo & Tenniscoats, Shiroimono
Yumbo & Tenniscoats réunis pour un titre issu sur la compilation Morr Music, Minna Miteru, qui sonde avec bonheur la scène souterraine japonaise. On en reparle très vite. (RS)
07. Aksak Maboul, Fratrasie pulvérisée
Les hérauts de l’éclectisme expérimental-pop de haute tenue (dont Marc Hollander du label Crammed) reviennent à nouveau en 2020 entourés d’amis anciens et nouveaux pour brasser encore et toujours les genres poétiques et musicaux avec brio. Ici, par exemple, c’est en duo chanté que Julien Gasc et Véronique Vincent tâtent la muse et chatouillent les pieds des vers dans cette charmante Fatrasie pulvérisée. (PN)
08. Suzy Cachemire, Inadaptée
Extrait de la première compilation d’un nouveau label monté par Jaromil Sabor, Safe In The Rain, ce titre est une très bonne surprise, quelque part entre la France Gall des sixties et Stereolab, avec un soupçon de Brigitte Fontaine. (AGF)
09. The Woolen Men, Alley Cat
The Woolen Men est sans doute l’un des groupes les plus sous-estimés de la scène indé actuelle. Depuis bientôt dix ans, la bande de Portland enchaîne les albums impeccables (Post, paru en 2018, était particulièrement frappant), et au vu de l’efficacité de ce nouveau single, cela ne semble pas prêt de s’arrêter. (CG)
10. Pop Crimes, Don’t Look Back
Ce titre de Pop Crimes est un autre extrait de la compilation Safe In The Rain. Le chant et l’accent quelques peu approximatifs trahissent la nature impromptue de l’enregistrement initial, mais l’excellente composition et les arrangements aux effluves presque country-rock amènent le groupe parisien dans un registre inattendu et charmant. (AGF)
11. eGgs, Guess What
eGgs nous délecte d’un 3 titres (dont un qui ressemble à un voeu de silence) enregistré sur 4 pistes. Guess What, rapide et concis, chant mélancolique et flemmard… En définitive, un beau morceau qui peut rappeler certains classiques du genre. (VDPJ)
12. Pure X, Middle America
Les Austinites continuent de noyer leur nostalgie dans le delay et la distorsion. C’est tout ce qu’on aime. (CG)
13. Fontanarosa, Dawn
Projet solo de Paul Verwaede passé trop souvent sous les radars. Prenez une guitare désinvolte et un chant aérien le tout enregistré à la maison, que demander de plus ? Sûrement la cassette paru le 29 Mai chez S.K Records et Howlin Banana Records. Sous Surveillance à venir ! (VDPJ)
14. Happyness, Vegetable
Si vous aimez Ulrika Spacek, ou disons Radiohead (cela devrait rassembler plus de monde, nous moins), écoutez Happyness. Vous voudrez ensuite sans doute, à votre tour, faire passer le mot. (CG)
15. Jerry Paper, Cholla
Un nouvel album de Jerry Paper <3 (AGF)
16. Chicano Batman, Color My Life
Ecouté par hasard, ce titre qui ouvre le quatrième album du quatuor de Los Angeles donne envie de boire une bière fraîche au soleil, faire du vélo (après la bière), retrouver ses amis pour faire les andouilles, et écouter Ween. Parfaitement de circonstance. (PR)
17. Walt Disco, Cut Your Hair
Les glam punks écossais flamboyants savent torcher un tube, Cut Your Hair en est un bel exemple. « In terms of references when recording, we were listening to so much female, queer pop and dance music, we wanted the tempo and whole feel of the song to get people moving. Not only do we love this music but we also want to be a band for 2020 and the future, so we wanted to move away from the sounds of the new wave bands that inspired our formation and songwriting.” A suivre ! (CM)
18. Das Das, Nein Nein Nein
On ne sait que peu de choses à propos des berlinois Das Das, si ce n’est que leur synth punk à tendance Neue Deutsch Welle est sacrément efficace et donne envie de secouer la tête ! (VDPJ)
19. Horrid Red, Brazen Altars
On vous a récemment parlé de Glenn Donaldon à l’occasion de son dernier disque sous le nom de Vacant Gardens. Inusable, Il reviendra au mois de juillet avec Horrid Red, son projet de post punk teutonne. L’album Radiant Life est écoutable et en précommande ici. (XM)
20. Arca, Time
Étonnement apaisé, ce deuxième single d’Arca en amont de son quatrième LP, KiCk i. Après la profession de foi Nonbinary, Time se révèle être une discrète berceuse synthétique au rythme lancinant, jouant sur le crescendo en sourdine sans jamais pour autant se défaire de sa mélancolie des petits matins : claviers aux lueurs pales, caresses vocales incertaines, marche vacillante aux portes de l’épuisement satisfait. (EV)
21. Amour Courtois, Fais ce qui te plaît
Amour Courtois est le projet de Joseph Sanderichin, musicien que nous avons pu croiser à la basse au coté de François Club (il a d’ailleurs co-signé trois morceaux de l’album Cobra). En attendant un EP prévu sur le nouveau label Beagle Records, voici un premier morceau (et clip) offrant un angle intéressant sur la chanson française grâce à une voix grave singulière. (AGF)
22. Simili Gum, d’un coup 26
Simili Gum sort Pacifyer, son premier EP officiel, avec son e-pop déstructurée et synthétique, cloud rap intime, chanson miroir. (RS)
23. Girls Rituals, Pixar
Ressortant des placards l’alias Girls Rituals deux ans après le génial I’m Desperate, Devi McCallion ramasse une poignée de petites morsures electroclash intimes et anxieuses dans un nouvel album au titre-programme : Crap Shit. Une nouvelle effusion de sang et de sanglots, à l’énergie viscérale, toujours à deux doigts de l’accident industriel, par l’une des voix les plus intenses et les plus précieuses de notre époque. (EV)
24. Standing On The Corner, Angel (Life and Death of the Earth in the Key of F)
Resté discret depuis sa géniale mixtape Red Burns en 2017, le collectif new-yorkais Standing On The Corner revient aux affaires en pleine pandémie avec un single mélancolique dédié à « la vie et la mort de la Terre ». La recette est inchangée : un hybride instable et en perpetuelle liquéfaction de hip-hop sous morphine et de jazz fantomatique, enfumant les sens jusqu’à ce que plus rien n’ait d’importance. (EV)
25. Stephen Mallinder, Cool Down
Réédition de l’album Pow Wow (paru en 1982) de Stephen Mallinder, qui fut la moitié de Cabaret Voltaire, avec à la clé une vidéo « sparse and clean … and a bit weirdly unsettling » pour le titre Cool Down. (CM)
E-XCE-LLENT ! Merci !