A force de l’écouter distiller, au fil d’une discographie pléthorique, les hommages multiples à ses nombreux héros et maîtres, on avait fini par oublier que, paradoxalement, Paul Weller n’avait encore jamais publié d’album entièrement composé de reprises. Une omission aujourd’hui réparée grâce à cette série de 12 covers, enregistrées dans une atmosphère qui fleure bon la décontraction et la bonhomie au Studio 150 d’Amsterdam. Et si, comparé aux flamboyances de ses deux dernières créations solitaires, Illumination et surtout Heliocentric, le résultat relève forcément davantage de l’anecdote que de l’œuvre majeure, il n’en demeure pas moins que cette sélection plus ou moins inattendue finit par composer un panorama fragmenté, mais captivant, d’influences pas toujours évidentes. Nulle trace, par exemple, des inévitables monuments de la culture mod, si souvent visités par Weller qu’ils semblaient s’imposer d’eux-mêmes. Négligeant ainsi ses amours de jeunesse, The Who ou The Small Faces, pour cause d’usure et de lassitude prématurées, il puise ici l’essentiel de ses références dans deux sources bien distinctes qui colorent ce portrait en blanc et noir. D’un coté, la tête, représentée par le classicisme bon teint du songwriting folk avec ses inébranlables figures paternelles (Bob Dylan, Neil Young), et ses cousins éloignés (Gordon Lightfoot). De l’autre, les jambes, qui trouvent à s’agiter au son d’obscures pépites northern soul (If I Could Only Be Sure de Nolan Porter) ou de tubes disco plus consensuels (Thinking Of You de Sister Sledge, superbement réinterprété). Au total un album aussi dispensable et plaisant qu’une compilation de b-sides. Mais celle-ci, Weller l’a déjà publiée…
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L’interview collégiale de Lee Hazlewood
Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de rencontrer une légende vivante. Un personnage culte. Un génie de la musique pop, rock, country, j’en-passe-et-des-meilleures. Et ne perdez pas de temps à essayer de rayer l’une de ces mentions. Elles sont toutes exactes. Quoique… Peut-être un peu en dessous de la vérité. Lee Hazlewood, donc. Ni un poète, ni un idiot, ni un minable. Un producteur, compositeur, arrangeur intelligent, malin et drôle qui a fondé son premier label, Viv Records en… 1955. Un type dont les chansons, au ton souvent bien plus ironique qu’il n’y paraît, ont été reprises, au fil des âges, par Elvis Presley, Dusty Springfield, Dean Martin, Einstürzende Neubauten, The Jesus And Mary Chain, Slowdive ou Robbie Williams.
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