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J Mascis, Elastic Days (Sub Pop)

Certains albums résonnent dès la première écoute comme des classiques instantanés. Nul besoin de se les approprier, la familiarité est installée. De la chambre au bureau, ils s’invitent et, mis au défi du quotidien, se révèlent : soit comme les bons paris pressentis, soit comme des emballements éphémères. Quelques semaines après sa sortie chez Sub Pop, Elastic Days semble bel et bien être l’un de ces albums-réconfort difficiles à déloger des platines. Continuer la lecture de « J Mascis, Elastic Days (Sub Pop) »

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Machines #3 : microKORG, maxi populaire.

Il y a douze ans, le 8 novembre 2006, le jeune Dorian Concept poste sur YouTube une vidéo totalement amateur, filmée n’importe comment, avec tout le charme que cela comporte. « Fooling Around On Microkorg » a circulé très vite, et ceux qui ricanaient hier ont bien dû reconnaître que la performance soulful et vrillée sur le petit synthé de Korg avait de quoi surprendre. 700 000 vues plus tard (à la fois si peu et beaucoup !), dans la désormais longue histoire de la bécane, l’Autrichien a, sans le savoir, posé un des jalons d’une aventure en cours d’écriture.

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Le flou et la transparence

Lawrence, Felt
Lawrence, captation d’image extraite d’une vidéo YouTube de Felt « Why Do I Cry » (Live London 04/12/1985)

De même que Bernard Noël a jadis postulé qu’il y avait l’écriture du voile et celle du dévoilement, de même on peut dire qu’il y a deux façons de produire un disque : la réaliste, la non réaliste. L’une vise à donner l’illusion que les musiciens sont dans la pièce, l’autre que la musique ne vient pas d’instruments joués, mais d’un « quelque part » qui serait comme le rêve de la chanson soudain magiquement rendu à notre oreille : ainsi de la lumière sur une toile de Turner, qui paraît sans rapport avec la réalité matérielle des pinceaux… Continuer la lecture de « Le flou et la transparence »

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Les jours où le soleil se couche à 17 heures.

Les gens rouspètent, soufflent, s’impatient. Vivement le printemps… Ah bon ? Le printemps ne serait pas grand chose sans l’hiver. Sans ces jours qui semblent passer en accéléré tant le soleil disparait aussi vite qu’il était venu. Mais quand la nuit s’installe, c’est autre chose. Le temps attend – quoi, on ne sait pas ou l’on ne veut pas savoir. L’hiver, ce n’est pas une saison en enfer. C’est une saison où certaines chansons prennent une autre dimension. Une saison où les rêves attendent d’être vécus… Une saison où il faut (savoir) prendre le temps. Et en musique, c’est toujours mieux. Toujours.

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Spectrum, Highs, Lows, and Heavenly Blows (Silvertone Records)

SpectrumL’impact de Spacemen 3 n’est aujourd’hui plus à démontrer. Celui de ses suites et projets parallèles non plus, qui, de Spiritualized (Jason Pierce) à Experimental Audio Research, en passant par The Darkside ou Slipstream, n’ont pas manqué d’incarner à la perfection un certain underground noise planant et space rock ‒ véritable chaînon manquant entre un axe The Jesus and Mary Chain / My Bloody Valentine et tout un pan avant-rock US (Jim O’Rourke, Tortoise , etc). Continuer la lecture de « Spectrum, Highs, Lows, and Heavenly Blows (Silvertone Records) »

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Stimulator Jones, Exotic Worlds And Masterful Treasures (Stones Throw)

Esthétique Super 8, couleurs pastels délavées par le soleil, le vidéoclip de Give My All, de l’américain Stimulator Jones (chez Stones Throw) exhale la Californie de toutes les pores de sa peau hâlée. Le groove, tout aussi indolent, finit de nous convaincre que ce jeune homme habite quelque part entre San Diego et Los Angeles… Continuer la lecture de « Stimulator Jones, Exotic Worlds And Masterful Treasures (Stones Throw) »

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Joseph Fisher, Chemin Vert (Microcultures)

Joseph FisherQuand un musicien dépasse la quarantaine – le temps passe vite, me répétait ma grand-mère – plusieurs chemins s’ouvrent alors : se reposer sur ses lauriers et refaire pour la cinquantième fois le même disque, explorer inlassablement tous les autres moyens d’expression et loisirs créatifs qui s’offrent à lui (cinéma, peinture, poterie, couture), ou raccrocher les gants pour balancer ses avis éclairés sur les réseaux (à propos d’autotune, de la pop française, du rap, de Macron…) Il peut aussi se décider à sortir un premier disque, comme ça, pour le plaisir, mais pas que, parce que l’urgence peut se ressentir à tout âge, pas sous la même forme qu’à 17 ans, c’est sûr, mais pas moins puissante. Continuer la lecture de « Joseph Fisher, Chemin Vert (Microcultures) »