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Toy : “Se rapprocher au maximum de qui tu es, c’est l’objectif lorsque tu fais de la musique.”

quotidien pop moderne since 1991

La réédition d’œuvres oubliées ou considérées comme cultes fait aujourd’hui office de secteur bien identifié de la production discographique. Et ce jusqu’à une certaine forme de saturation, la recherche de la rareté à tout prix, l’exhumation de l’incunable (typique du digger), conduisant parfois plus au dispensable qu’à la redécouverte décisive—une logique qui est trop souvent celle de la surenchère érudite. Reconnaissons dès lors au label états-unien Dark Entries le mérite de ne pas céder à cette forme de facilité, et de toujours nous proposer un choix impeccable dans ses parti pris éditoriaux. Fondé en 2009 par Josh Cheon, on lui doit notamment les redécouvertes d’Eleven Pond, Zwischenfall, de certains disques de The Neon Jugment ou encore de superbes compilations du Patrick Cowley compositeur de BOF porno gays. Un catalogue cohérent qui couvre cette sphère underground 70’s/80’s croisant disco, post-punk, synthpop ou encore proto-house.
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Les Inrockuptibles n°9, novembre-décembre 1987, pages 16-17.
« Chilly Willy », The Chills par Jean-Daniel Beauvallet.

1987. À peine débarqué du collège, je glande dans la cours de mon nouveau lycée, le Lycée Courbet, au centre-ville de Belfort. Mon ami Raphaël, qui m’avait fait découvrir Etienne Daho et Tears For Fears, me signale qu’un nouveau magazine propose une interview de Terence Trent d’Arby, qui cartonne, cette année-là, avec son tube Wishing Well. Depuis Michael Jackson, qui m’a scotché avec Beat It, Billie Jean et Thriller, je me trouve une passion pour les chanteurs noirs et funky qui éveillent en moi quelque chose d’inédit, une envie de danse, et sans doute de baise – ça sera pour bien plus tard. Car James Brown, Prince et toute sa clique sont associés dans mon esprit pubère à l’émission Sex Machine des deux gogoles de la télévision française, Dionnet et Manœuvre, qui avaient ouvert en grand mes sept chakras, après des préliminaires délivrés quelques années auparavant par la playmate de Coco Boy. Terence Trent d’Arby, donc, est ma nouvelle passion. Continuer la lecture de « Papivole #1
– Mes histoires avec la presse musicale, 1978-2018
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Lorsqu’en 2016, je prétendais que Eyes On The Lines était le meilleur album de tous les temps de l’année paru ce mois-ci et encore, pfiou, bien au-delà, on me fit volontiers passer pour un candide de première catégorie.
Non seulement Steve Gunn venait de signer son premier album véritablement électrique (et sur un gros label – Matador – qui plus est, le faquin, le traître, le parvenu), mais de plus, j’avais probablement vaqué à mes occupations lorsque l’homme s’était produit en de nombreuses occasions dans notre bonne capitale sous les bonnes auspices de l’ami Maxime Guitton, plus en tant que digne représentant surdoué d’une école acoustique qui irait de John Fahey à David Grubbs.
Bref, j’étais complètement à côté de la plaque, je n’en restais pas moins ébahi.
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Pour mieux fêter cette année les 30 Ans d’Elefant Records (petit label madrilène devenu grand, dirigé par l’infatigable Luis Calvo, soutenu depuis toujours par Montse Santalla), Section26 va multiplier cette année les articles racontant les destinées improbables de certains artistes, disques et autres petites choses liées à la passion musicale. Il était a priori impensable de ne pas commencer cette série par Le Mans, qui fut longtemps le groupe totémique de la structure ibérique. Continuer la lecture de « Elefant 30 : Le Mans »
L’internet gentiment utopiste et DIY des débuts a laissé sa place aux écoles de commerce. La presse culturelle numérique en a évidemment souffert, mais il reste toujours quelques grappes de résistances, notamment en France (saluons nos collègues de Novorama, Soul Kitchen, Les Oreilles Curieuses, Benzine, Pop News, Pop is on Fire, Foutraque, etc). Il y a des disques qui donnent envie de se battre pour les faire découvrir aux autres, tant ils semblent à nos yeux importants et bons, et se confondre avec les fréquences de battement de notre époque. Continuer la lecture de « Jerry Paper, Like a Baby (Stones Throw) »

Après le Mellotron, clavier mythique des années soixante, faisons un bond dans le temps en 1987 et évoquons l’un des meilleurs sampleurs jamais créés : l’E-MU SP-1200. Si ses caractéristiques (notamment la taille de mémoire) peuvent prêter à sourire en 2019, la machine a marqué durablement son époque et au-delà, devenant l’une des références incontestables du sampling. Convoquons ainsi l’esprit d’une machine culte du Hip-Hop Boom Bap, dont les séquences hantent de nombreux hits, y compris dans des registres moins attendus…
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