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Transmission #10 — Robert Forster & The Go-Betweens

Spéciale Robert Forster & The Go-Betweens
Émission du 27 janvier 2019.
Avec Thomas Schwoerer, Xavier Mazure, Matthieu Grunfeld et Fred Paquet du Pop Culture Shop.

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Quiet art – Quelques souvenirs autour des Go-Betweens

Australie, 1989 / Photo : Florence Dyan

C’est le 15 août. Un mardi. Je m’en souviens, car sur l’une des photos prises ce jour-là dans le hall de l’aéroport de Roissy, deux amis et moi (je suis le seul à partir), tout sourire dehors, posons fièrement avec un exemplaire de France Football (c’était le jour de parution du magazine). Partir ? Oui, pour l’Australie, avec un couple – couple qui se défera pendant le voyage aller, mais tout s’est bien passé. Une idée qui nous était venue pendant l’année universitaire, après avoir rencontré deux Australiennes à Paris (Alicia et Carolyn – entre nous, j’étais plus Carolyn, mais j’appris plus tard que j’aurais dû être plus Alicia). Pour moi, ça tombait bien. Car j’étais en pleine période australienne. The Saints, The Aparments (qui n’ont sorti alors qu’un seul album), The TriffidsThe Church, Crime & The City Solution, Nick Cave & The Bad Seeds et tout en haut de mon affiche, The Go-Betweens.

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Selectorama : Tôle Froide

Tôle Froide
Tôle Froide / Photo : Alexander Van Pelt

Il y a un an, nous chroniquions dans le fanzine Mushroom l’excellente cassette des Lyonnaises de Tôle Froide. Depuis le mini-album a été réédité, il y a quelques mois, en vinyle par AB Records, Et Mon Cul C’est Du Tofu? (Stratocastors) et Le Turc Mécanique (Balladur, Oktober Lieber). Une occasion unique de redécouvrir la pop électrisante de Pauline, Morgane et Leslie, pont aussi étonnant que grisant entre post-punk et variété française. Nous sommes ravis d’avoir pu les convier à un Selectorama à leur image : précis, mêlant classiques aux  hérauts de l’underground actuel. Si leur concert qui devait avoir lieu ce samedi 25 janvier est malheureusement annulé, on espère les revoir bientôt à Paris où elles sont plutôt rares, hormis une date qu’elles avaient partagé avec un autre groupe que nous adorons : En Attendant Ana.

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Domenique Dumont : “On préfère que les gens interprètent ce qu’ils entendent”

Domenique Dumont
Domenique Dumont / Photo : Ansis Starks
avec le fanzine Langue Pendue

Difficile d’imaginer un groupe aussi étrange et mystérieux que Domenique Dumont. Leur musique sautillante, légèrement psychédélique, à la douceur aquatique, envahit immédiatement l’espace tout en posant des énigmes : cette voix féminine chante en français mais un français sur lequel le voile des sens est posé. On y distingue des expressions, des mots très jolis, très chauds, qui semblent nous appeler du fond d’un tunnel. Une musique de fond, voilà, c’est ça, une toile qui protège de la lumière, et qui nous empêche de saisir ce qui se passe dans la réalité, qui nous isole. Continuer la lecture de « Domenique Dumont : “On préfère que les gens interprètent ce qu’ils entendent” »

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Dance to the Music #1 : Northern Soul

Le public du Wigan Casino.

À la fin des années quatre-vingt dix, par l’intermédaire du Big Beat, je me suis intéressé du haut de mes seize ans à la dance music électronique (House, Jungle, Breakbeat, UK Garage, etc). Le mélange de rock et de breakbeats samplés m’a permis de sauter le pas, et introduit à d’autres esthétiques électroniques avec lesquelles le Big Beat partage quelques points communs. Quelques années plus tard, j’ai découvert les Nuggets qui m’ont plongé dans le rock sixties. Dès lors, je n’ai eu de cesse de tenter de relier ces deux points apparemment opposés… mais pas du tout, en fait. Si les choses ont énormément changé grâce à internet (l’éclectisme est devenu la nouvelle norme), il n’a pas toujours été bien vu d’aimer et défendre la dance music, en particulier il y a une quinzaine d’années. Contrairement au rock, notamment celui des albums concepts des années 60-70, la dance music a toujours assumé avoir une vocation utilitaire : être la bande-son des soirées alcoolisées (et d’autres substances plus ou moins légales) à la recherche de l’autre ou en tout cas de l’oubli de soi. Cette dimension fonctionnelle est souvent vue comme un défaut, probablement parce qu’elle éloigne la musique de cette vision du créateur inventant ex-nihilo. A mes yeux, c’est l’inverse. Comme pour toutes les contraintes (le format chanson en est une autre, par exemple), les gens brillants arrivent à voir au-delà et s’en servir pour créer des disques somptueux. Afin de tester l’idée et le format, la Northern Soul s’est imposée à moi comme une évidence, elle, qui est à l’intersection de mon intérêt pour les sixties et la dance music.

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Toy : “Se rapprocher au maximum de qui tu es, c’est l’objectif lorsque tu fais de la musique.”

Toy
TOY / Photo : Steve Gullick
C’était en décembre 2016, au Nouveau Casino, que nous les avions vu à Paris pour la dernière fois. Le quintet de Brighton, propulsé en 2011 par The Horrors, venait de nous gratifier d’un troisième LP, Clear Shot, leur plus riche en date, confirmant une audace qui n’allait pas tarder à les placer au-dessus de leurs aînés. C’est désormais chose faîte avec Happy in the Hollow, attendu le 25 janvier chez Tough Love RecordsUlrika Spacek, Part Time ou Girls Names complétant l’écurie du label londonien au bon goût difficile à égaler. Un ouvrage frappant par la variété des influences qui le composent. L’esprit krautrock, évidemment, dicte toujours la conduite : rythmiques hypnotiques et abondance de synthétiseurs portent la voix rassurante de Tom Dougall. Ce sont ces incursions nouvelles du côté de l’acid folk et de la surf qui, en occasionnant les plus belles réussites de l’album (The Willo, You Make Me Forget Myself), le hissent sur un autre palier. J’ai retrouvé Tom Dougall, chevelure ombrageuse et regard fuyant, accompagné de Max Oscarnold, bassiste de The Proper Ornaments dernièrement recruté, dans un bar du XIIe. Derrière la timidité du leader s’est très vite dévoilée une verve de passionné. Ensemble, ils se sont livrés sur leurs aspirations et leur quête ultime en tant que musiciens : la recherche de leur identité propre.

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Stratis, New Face (Dark Entries)

Stratis, New FaceLa réédition d’œuvres oubliées ou considérées comme cultes fait aujourd’hui office de secteur bien identifié de la production discographique. Et ce jusqu’à une certaine forme de saturation, la recherche de la rareté à tout prix, l’exhumation de l’incunable (typique du digger), conduisant parfois plus au dispensable qu’à la redécouverte décisive—une logique qui est trop souvent celle de la surenchère érudite. Reconnaissons dès lors au label états-unien Dark Entries le mérite de ne pas céder à cette forme de facilité, et de toujours nous proposer un choix impeccable dans ses parti pris éditoriaux. Fondé en 2009 par Josh Cheon, on lui doit notamment les redécouvertes d’Eleven Pond, Zwischenfall, de certains disques de The Neon Jugment ou encore de superbes compilations du Patrick Cowley compositeur de BOF porno gays. Un catalogue cohérent qui couvre cette sphère underground 70’s/80’s croisant disco, post-punk, synthpop ou encore proto-house.

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Papivole #1
 – Mes histoires avec la presse musicale, 1978-2018


Les Inrockuptibles n°9, novembre-décembre 1987, pages 16-17.
« Chilly Willy », The Chills par Jean-Daniel Beauvallet.

Les Inrockuptibles Jean-Daniel Beauvallet Illustration : Pauline Nuñez
Illustration : Pauline Nuñez

Les inrockuptibles Jean-Daniel Beauvallet The Chills1987. À peine débarqué du collège, je glande dans la cours de mon nouveau lycée, le Lycée Courbet, au centre-ville de Belfort. Mon ami Raphaël, qui m’avait fait découvrir Etienne Daho et Tears For Fears, me signale qu’un nouveau magazine propose une interview de Terence Trent d’Arby, qui cartonne, cette année-là, avec son tube Wishing Well. Depuis Michael Jackson, qui m’a scotché avec Beat It, Billie Jean et Thriller, je me trouve une passion pour les chanteurs noirs et funky qui éveillent en moi quelque chose d’inédit, une envie de danse, et sans doute de baise – ça sera pour bien plus tard. Car James Brown, Prince et toute sa clique sont associés dans mon esprit pubère à l’émission Sex Machine des deux gogoles de la télévision française, Dionnet et Manœuvre, qui avaient ouvert en grand mes sept chakras, après des préliminaires délivrés quelques années auparavant par la playmate de Coco Boy. Terence Trent d’Arby, donc, est ma nouvelle passion. Continuer la lecture de « Papivole #1
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