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Léonore Boulanger chez Eva Pritsky

Léonore Boulanger
Léonore Boulanger / Décalcomanie : Jean-Daniel Botta

À flanc d’église, Ménilmontant. On fume devant, on fume dedans, des cigarettes, des vraies. Les bières sont tirées du pack, vite rafraîchies, décapsulées pour 2,50 euros. Chez Eva Pritsky légendaire bar-brocante, 5 rue d’Eupatoria, le concert va commencer. J’inspecte la scène bricolée à même le sol, au centre baroque des objets de bazar : un arbuste de câbles maigres, quelques micros, un clavier Nord pour adultes, un Casio pour enfants, une rutilante guitare demie-caisse mal branchée dans un minuscule ampli-basse, quelques pédales tombées du camion, des jouets… Jean-Daniel Botta gesticule au comptoir face aux indigènes et sourit patiemment à celui-là qui regrette que le concert ne soit pas assuré par le groupe de punk qu’on ne sait pas qui avait promis. Et kurde en plus. Du punk kurde, ça promettait d’être pas mal. Remarque, il a vu la balance, et c’est peut-être bien punk un peu aussi votre machin, qu’il concède. Continuer la lecture de « Léonore Boulanger chez Eva Pritsky »

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Young Gun Silver Fox, AM Waves (Légère Recordings)

Young Gun Silver FoxPas un jour ne passe sans que l’un d’entre nous annonce son départ des réseaux sociaux. La démission de facebook devient l’une des nombreuses figures de styles du monde contemporain, une manière d’affirmer aux yeux des autres sa singularité. Reconnaissons être tous plongés dans une certaine lassitude vis à vis de l’application (ou du site) du géant américain ; la spontanéité des débuts a laissé place à une communication resserrée et contrôlée pas toujours propice à découvrir et échanger avec les autres. Mais parfois des limbes, surgit l’inattendu. Continuer la lecture de « Young Gun Silver Fox, AM Waves (Légère Recordings) »

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Transmission #16 — Spéciale Ambient japonaise

Spéciale Ambient japonaise.
Émission du 5 mai 2019.
Avec Thomas SchwoererXavier Mazure et Amo Vaccaria (Amosphere).

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The Cure, 
Disintegration (Polydor/Universal)

Les 30 ans du dernier grand album de The Cure

The CureMais comment en est-on arrivé là ? En à peine plus de dix ans, les choses ont incroyablement changé pour The Cure. Né de l’urgence du punk, devenu emblème post-existentialiste (la faute d’Albert Camus), le groupe a vite évolué au gré des humeurs et aspirations d’un leader qui commence par se chercher (un album rose, une compilation américaine) avant de trouver. Trouver une voie (et voix) sonique qu’il s’empresse d’explorer de fond en comble dès les premiers soubresauts de la décennie quatre-vingt. Continuer la lecture de « The Cure, 
Disintegration (Polydor/Universal) »

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Rouge, Impair et Plank

« Mon père, Conny Plank, révolutionnaire du son » de Stefan Plank et Reto Caduff

Conny Plank
Conny Plank dans sa cuisine.

Conny Plank : The potential of noise, traduit en français par Arte sous le titre Mon père, Conny Plank, révolutionnaire du son, est enfin diffusé ce vendredi 3 mai par la chaîne franco-allemande, un an après avoir été présenté en France lors du festival Musical Écran à Bordeaux. De facture assez classique, ce documentaire a été co-réalisé par son fils, Stefan Plank et le suisse Reto Caduff. Une aubaine pour tous ceux qui sont familiers du plus grand producteur musical allemand de l’après-guerre (Giorgio Moroder est italien) comme pour les curieux d’en savoir plus sur cette figure tutélaire pop rock au sens large, hélas disparue en 1987 à l’âge de 47 ans.

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Weyes Blood, Titanic Rising (Sub Pop / PIAS)

Weyes BloodDe la musique d’usage

Pourquoi déposer ou insérer un disque sur ou dans sa platine ? Pourquoi sélectionner sa pochette dans le flow d’un appareil numérique ? Parce que nous avons envie de l’écouter. Parce que nous éprouvons suffisamment longtemps l’envie suffisamment forte d’en faire usage. Une envie qui seule procure l’énergie de choisir ce disque, lui et aucun autre, lui et pas le silence, lui et pas le bruit, pour nous accompagner les dizaines de minutes à venir. Un disque est une compagnie. Continuer la lecture de « Weyes Blood, Titanic Rising (Sub Pop / PIAS) »

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The Pearlfishers, Love And Other Hopeless Things (Marina Records)

the pearlfishersC’est l’un de ces instants où le plaisir rare des retrouvailles se mêle à la tristesse du deuil puisque la publication de ce neuvième album de The Pearlfishers – le premier depuis cinq ans ; le second depuis 2007 – coïncide avec l’annonce quasi-simultanée de la fermeture de la belle maison hambourgeoise qui abritait avec fidélité et bienveillance David Scott et ses camarades. Marina Records s’apprête malheureusement à mettre la clef sous la porte et l’on se prend à regretter d’avoir trop souvent considéré comme un acquis secondaire l’existence de cette institution qui a largement contribué à entretenir la flamme d’une pop classique et mélodieuse, révélant au passage quelques talents en marge de leur époque – Brent Cash, pour n’en citer qu’un – tout en préservant ses liens privilégiés avec les vétérans de la scène indie écossaise (Malcolm Ross, Michael Head) pour lesquels elle a souvent constitué un ultime refuge. Scott fait partie de ceux-là et c’est un juste retour des choses qu’il offre à ses protecteurs, en guise d’oraison funèbre, un feu d’artifice musical de très haute tenue. Continuer la lecture de « The Pearlfishers, Love And Other Hopeless Things (Marina Records) »

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Piroshka, jeudi 25 avril à Paris

Piroshka
Piroshka / Photo : Eric Perez

« Oh la la, je ne t’aurais jamais reconnu ! », me lance la compagne d’un ami perdu de vue depuis vingt et quelques années, alors qu’à ses côtés, leur fille arbore du haut de ses dix ans le tee-shirt rouge d’un groupe que j’ai côtoyé plus que de raison (mais c’était pour de bonnes raisons). Entre nous, je ne sais pas très bien comment j’aurais dû prendre la remarque – mal, sans doute. Mais entre nous, toujours, nous n’étions pas là pour ça – prendre mal les choses. Quelques minutes auparavant, mes amis et moi étions accoudés au bar du pub le Backstage, lieu voisin du Moulin Rouge et de La Machine (l’ancienne Locomotive où deux membres du groupe que nous allions voir ce soir avaient joué à la fin du siècle dernier), et qui tout au fond, dissimule une salle de concert vraiment bien fichue, pouvant sans doute accueillir pas loin de 300 personnes. Elle n’est pas bondée ce soir-là, et c’est sans doute un peu décevant. Car ce n’est pas un soir tout à fait comme les autres. Continuer la lecture de « Piroshka, jeudi 25 avril à Paris »