Spéciale Lispector.
Émission du 6 octobre 2019.
Présentée par Thomas Schwoerer et Étienne Greib
avec Lispector
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Minizine spécial Marché des labels indépendants 2019
Ce fut sans doute la question la plus souvent posée par les visiteurs du Marché des Labels Indépendants auxquels nous étions venus offrir, il y a tout juste un an, une première édition de ce mini-fanzine rédigée dans l’urgence et assemblée avec les moyens du bord. « C’est le guide de tous les labels qui sont présents aujourd’hui ? » Déjà, nous nous creusions la tête pour tenter d’expliquer en peu de mots que, oui, un peu. Mais aussi que non, ou pas tout à fait. Pour se rapprocher davantage de notre vérité, il fallait commencer par embringuer le flâneur, parfois impatient, dans notre petite histoire. Résumer d’abord, sans que la synthèse nous trahisse, ce qu’était Section26, cette curieuse assemblée aux contours variables unie autour d’une passion commune pour certaines lubies musicales et d’une volonté collective d’écrire ce que ces disques et ces chansons nous inspirent. Puis ajouter, si le temps du dialogue n’était pas trop compté, que nous assumions, non sans fierté, une forme de subjectivité dans les sélections et les choix sans laquelle il n’était point, selon nous, de partage possible. « Et cette année alors ? » De guide exhaustif, il ne saurait toujours être question et les amateurs de balayage tous azimuts façon wiki-labels en seront, une fois de plus, pour leurs frais – minimes, au demeurant, puisque que la chose reste gratuite. Comme nous tentons de le faire chaque jour sur notre site, nous avons choisi d’attirer l’attention du lecteur sur quelques labels et quelques artistes chéris, ceux qui nous tiennent à cœur. Dans notre parcours de cœur, nous avons tenté de maintenir l’équilibre qui nous est cher entre l’évocation du passé et l’actualité passionnante des renouvellements incessants. Au fil des pages, finalement, c’est peut-être un peu de notre vision de l’indépendance que l’on peut lire.
Ni état des lieux de ce premier quart de XXIe siècle, ni texte à valeur historique. En quelques pages, faits et une poignée d’anecdotes, juste l’envie de rappeler que l’indépendance, en musique et parfois ailleurs, c’est peut-être avant tout un état d’esprit. Continuer la lecture de « Indie Commandements »
Sur un forum de Belle & Sebastian, je découvre son nom et une adresse e-mail, on est aux alentours de 2001 / Je la contacte pour sortir en France son disque Human Problems & How to Solve Them (celui avec l’image du cheval sur du papier millimétré) avec mon label Antimatière / Julie est d’accord / Je viens à Paris pour discuter avec mon distributeur Chronowax. C’est Jérôme Mestre qui me reçoit et qui me passe un savon pendant une demi-heure : on ne peut pas travailler comme ça, la pochette souple en plastique transparent, l’absence de code barre… mais finalement il veut bien le faire / Continuer la lecture de « Lispector without a map »
Après bientôt 20 ans passés à écrire des chansons, à bourlinguer à travers le monde dans une sorte de « neverending tour », mais aussi à réaliser incessamment dessins et B.D., Jeffrey Lewis aurait pu se lasser, s’émousser ou tout simplement se ranger des voitures. Pourtant, à l’écoute de son nouvel album, on constate que l’éternel adolescent new-yorkais déborde toujours autant d’inspiration et de créativité. Depuis ses débuts avec The Bundles en 2001 – groupe dont faisait partie la légendaire Kimya Dawson des Moldy Peaches – jamais Jeffrey ne paraît avoir baissé le niveau d’exigence de ses textes et de sa musique, ni renoncé à son éthique anti-folk faite d’absence de compromis, de complète sincérité et de coolitude. Continuer la lecture de « Jeffrey Lewis & The Voltage, Bad Wiring (Don Giovanni Records / Moshi Moshi Records) »
En japonais, le terme 歳時記 [Saijiki, littéralement chronique d’une année] désigne une liste réunissant un ensemble de kigo, des mots ou phrases associées aux saisons et utilisés dans les haïkus. À chaque période et mois de l’année est associé un corpus de termes correspondants, systématiquement inclus pour préciser la temporalité du poème. Fin avril, on évoquera ainsi les fleurs de cerisiers (sakura), comme dans ce haïku de Bashō datant du 17e siècle :
tant et tant de choses / samazama no
me reviennent à l’esprit / koto omoidasu
fleurs de cerisiers / sakura kana
Les cigales occupent le mois de juillet tandis que les grenouilles sont l’apanage de février et mars. La lune symbolise elle l’automne tout entier. Le saijiki forme ainsi une sorte de dictionnaire du temps qui passe et de ce cycle en perpétuel mouvement. Un calendrier d’idées. Le fourmillement de la nature en quelques lieux communs. Continuer la lecture de « 3776, 歳時記 [Saijiki] (Natural Make) »
Après trois albums, une poignée de singles et de EPs (dont un split avec Andrew Younker), Foliage publie en cette fin septembre son dernier ouvrage, Take. Formé dans la banlieue de San Bernadino, à 100 km à l’Est de Los Angeles, il s’agit avant tout du projet solo de sa tête pensante, Manuel Joseph Walker. Ce teenager fanatique de Johnny Marr et du rap US nous partage depuis 2015, avec l’aide d’une guitare et d’un ordinateur, sa vision de l’indie pop lo-fi. Continuer la lecture de « Foliage, Take (Z Tapes) »
Toujours, ces deux chansons ont formulé un surgissement. A Spasso et Ancora Tu. Deux étoiles gigantesques coincées dans une mappemonde décidément trop réduite. Elles venaient là, à traîner, magnifiquement leur mélancolie, leur paroi de calcaire glacée de mistral. Calcaire trop blanc, musique trop belle. Quel surgissement à chaque fois que ces deux chansons, avançant avec indolence, dans le R/O/C/K/Y de The Married Monk, formant comme une rêverie renouvelée. C’est un disque tavelé de rancœur, de douceur, de funambulisme et de mille autres aspects étincelants ou pas. Continuer la lecture de « Fabio V. »