Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

Hicks & Figuri, Navaja (Herzfeld)

Il y a deux automnes, au fin fond d’une vallée des Vosges du nord, dans une petite maison ouverte au quatre vents, le grand frère avait organisé un festival, à quelques mètres de vaches, les mammifères les plus pacifiques de la terre, qui paissaient, en silence… Il y avait aussi des saucisses qui grillaient dans un coin bar, tenu par les vieux parents, des enfants qui partaient en exploration, et quelques groupes (celui du grand frère donc, celui du cousin), un DJ qui vidait sans le vouloir la piste de danse et même une projection de film d’horreur à une heure du matin, devant laquelle tout le monde s’endormait. Une histoire de famille. Continuer la lecture de « Hicks & Figuri, Navaja (Herzfeld) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , ,

LuneApache, Onironautes (Toolong Records)

Nous connaissions Toulon pour sa rade, ses marins, ses bars ou son équipe de rugby (le stade Mayol, le muguet, les frères Herrero, tout ça), la ville héberge aussi une scène rock active et, semble-t-il, passionnante. Toolong Records, un micro-label installé à Toulon, témoigne de cette vivacité : le catalogue de la jeune maison de disques (qui débute aux alentours de 2014) comporte une demie douzaine de références, parmi lesquelles Twin Apple, Skyers ou El Botcho. LuneApache, mené par le magnétique Anthony Herbin, ex-membre du duo Boreal Wood, permettra peut-être au jeune label de se faire un nom au delà des cercles initiés. Continuer la lecture de « LuneApache, Onironautes (Toolong Records) »

Catégories billet d’humeurÉtiquettes , ,

Nos années cassette #1

Photo : Christophe

Quand Section 26 m’a demandé à la fin de l’année dernière quel serait mon espoir pour 2019, j’ai spontanément répondu : “voir Tears For Fears en concert”. J’ignorai totalement que le groupe tournerait en 2019, et l’excitation de cette découverte a rapidement été modéré par la découverte du prix du billet. Mais surtout : ce que j’attendais de Tears For Fears (à savoir qu’ils rejouent l’intégralité de leurs deux premiers albums) allait-il correspondre à ce que j’allais voir sur scène ? J’ai hésité jusqu’au dernier jour, et j’ai préféré ne pas confronter mon rêve à la réalité. Le lendemain, par curiosité plus que par regret, j’ai tapé “Tears For Fears Bercy 2019” sur Youtube, et j’ai découvert qu’un spectateur avait filmé pas loin de 45 minutes du concert. J’ai donc pu avoir une idée de ce que j’avais raté. En 1985, Youtube n’existait pas et j’avais trouvé un autre moyen de jeter une oreille sur le concert que le groupe avait donné la même année au Zénith. Continuer la lecture de « Nos années cassette #1 »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

Fontaines D.C., Dogrel (Partisan/PIAS)

Une fois n’est pas coutume, il sera d’abord question de l’ultime chanson de l’album inaugural de Fontaines D.C., du calme après la tempête, de Dublin City Sky, parenthèse apparemment apaisée entre la Nico de Chelsea Girl et les héros The Pogues. Chez les plus grands, le dernier titre d’un album annonce souvent la suite sur le prochain. Mais en attendant confirmation (ou démenti sous forme d’exploration psyché-tropicale-ragga-électropop-je-ne-sais-quoi), comment ne pas succomber immédiatement et sans réserve aux dix hymnes, entre pop à guitares et réminiscences post-punk, qui précèdent ? Continuer la lecture de « Fontaines D.C., Dogrel (Partisan/PIAS) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, Victoire Chose (Teenage Menopause)

Ils sont une infime partie de ma collection de disques, ceux qui ont le privilège d’accompagner mes siestes, rares mais précieuses, quand le sommeil me gagne en début d’après-midi, qu’il fait soleil et que je peux m’allonger sur le lit, les portes du balcon grandes ouvertes sur les arbres qui bordent le parc en face de la chambre. Je m’assoupis dans un semi sommeil, tandis qu’ils deviennent la bande-son de mes errements chimériques, tandis que je flotte entre deux mondes.  Continuer la lecture de « Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, Victoire Chose (Teenage Menopause) »

Catégories playlistÉtiquettes , , , ,

Playlist Expo Electro : Pionniers & Pionnières par Jean-Yves Leloup

Expo Electro : Pionniers & Pionnières par Jean-Yves LeloupExercice périlleux mais défi relevé pour Jean-Yves Leloup, commissaire de l’exposition Electro, qui a présenté le fruit de deux années de travail au public de la Philharmonie de Paris. Un parcours qui prend le parti de s’éloigner des quelques balises chronologiques plantées en ouverture pour s’aventurer vers des zones plus sensorielles, aux recoins lumineux et aux souvenirs diffus. Nous lui avons demandé de choisir quelques titres emblématiques placés le long de ce chemin, dont voici une première boucle temporelle : celle des prémices il y a presque un siècle, des expérimentations, de la recherche, puis des premières créations, dans les années 70.

Catégories fanzines

10 labels indépendants pop moderne

Minizine spécial Convention des labels indépendants 2019

 minizine 10 Labels indépendants pop moderne

Édito

Au-delà du cynisme de rigueur moquant chaque année les tentations mercantiles et de plus en plus grossières d’un Disquaire Day friand d’opérations commerciales souvent initiées par de gros labels, cette convention montée par le Point Éphémère s’affirme petit à petit comme le rendez-vous incontournable des labels indépendants, structures aussi fragiles que sensationnelles. En dehors de trop rares événements (Marché des Labels Indépendants, Villette Sonique), les occasions de faire découvrir cette foisonnante scène underground en format tir groupé aux passionnés de musique sont aussi rares que précieuses.  Continuer la lecture de « 10 labels indépendants pop moderne »

Catégories interviewÉtiquettes , ,

Steve Gunn – Macadam cowboy

Steve Gunn
Steve Gunn

De passage à Paris, pour un concert au Petit Bain, Steve Gunn a pris le temps d’évoquer un peu la genèse de The Unseen in Between, son onzième album, mais aussi son parcours singulier de guitariste folk qui, après s’être longtemps inscrit dans les sillages abstraits de musiciens comme John Fahey ou Jack Rose, a fini par trouver sa propre voie et se met, sur le tard, à apprivoiser des formes d’écritures plus simples et accueillantes.
Depuis 2016, Steve Gunn se trouve dans une position un peu étrange. Signé chez Matador pour Eyes on the Lines, son dixième album, ce guitariste new-yorkais, grand admirateur de John Fahey et Sandy Bull, s’est affranchi d’un coup de la confidentialité relative dans laquelle son œuvre semblait végéter depuis presque dix ans. Désormais plus en vue, grâce à l’envergure internationale de son nouveau label, Steve Gunn vend plus de disques, voit tout un nouveau public se presser aux guichets de ses concerts et se retrouve régulièrement interrogé dans les pages des grandes titres de la presse rock anglo-saxonne (Mojo, Uncut, The Wire, etc). Pour autant, il n’est pas certain que ce quadra originaire de la banlieue de Philadelphie se retrouve complètement dans son nouveau rôle de figure montante du rock indépendant américain. Déjà parce que sa discographie foisonnante suffit à rappeler qu’il n’a rien d’un débutant et qu’il se pose même, plutôt, comme un artiste accompli et à l’identité très forte. Et ensuite parce que, contrairement à son ami Kurt Vile, qui fait le bonheur du même label Matador depuis une petite dizaine d’années, Steve Gunn ne donne pas le sentiment d’avoir jamais été véritablement attiré par la lumière des projecteurs. Continuer la lecture de « Steve Gunn – Macadam cowboy »