
Chez Herzfeld, qui fêtera bientôt ses 20 ans, après avoir longtemps tracé un chemin folk donnant vers le Grand Est, on aime désormais aussi jouer avec les concepts et les genres établis. Récréation jonglait avec les références comme des classiques jetés en l’air, juste pour voir le bruit qu’ils feraient en retombant par terre. Tänzmachine II s’est formé sur l’idée d’une compilation de groupes fictifs, abandonnée en 2022. Revoici le duo désormais incarné par Léo H. Godot (Ex-Sinaïve, Récréation) à la musique et Marie Lagabbe (Récréation) au chant, avec un petit tour de piste d’Olivier Stula (A Second Of June, Récréation et Vaillant, bientôt de retour sur LP) à la sitare. Le résultat prend la forme d’une incroyable épopée kraut de près de 17 minutes, où l’on imaginerait bien cette voiture sur l’autoroute dans le clip prendre une envolée totalement cosmique, quittant la terre et ses pays énoncés, et célébrant funestement la fin des Nations. Message personnel à son auteur : jouez-nous cela sur scène avant de partir hanter les caves d’affinage.

On croit parfois connaître. Un peu, sans prétention. On se résigne même à ce que, au fil des ans ou des décennies, l’exploration maniaque et quasi-exhaustive des tréfonds des tiroirs de tous les catalogues les plus obscurs de l’histoire de la pop par d’innombrables labels d’archéologues en épuise inévitablement les ressources limitées. Après tout, comment la loi implacable des rendements esthétiques décroissants ne s’appliquerait-elle pas à l’exhumation de ces supposés trésors cachés qui finissent par décevoir, de plus en plus souvent ? Et puis, un beau jour, on tombe sur la réédition d’un album entier de 1981 dont on n’avait jamais – mais vraiment jamais – entendu la moindre note, dont on ignorait jusqu’à l’existence, et dont on n’attendait pas nécessairement autre chose qu’un vague intérêt documentaire et historique sur une période qu’on pensait labourée jusqu’à la roche. Pourtant, dès la première écoute, on ressort convaincu que cette passion musicale qui continue de mobiliser une part ridiculement excessive de l’existence – et de grever, au passage, les budgets dans des (dis)proportions totalement irrationnelles – n’est pas vaine puisqu’elle a permis de dénicher un album qui – c’est certain – restera tout prêt des oreilles et du cœur pour toute la vie à venir.
On a forcément envie, le jour où l’on va enterrer une salle de plus (
Les grandes douleurs ne sont pas toujours muettes ; elles sont parfois chantées. Comme son titre l’indique, le premier album de 
Le psychédélisme a eu son heure de gloire, pendant quelques saisons, à la fin des années 60. Quelque part entre 1966 et 1969, les groupes se sont épris de mélodies orientales, LSD et autres orgues acides. Depuis, de nombreux candidats ont essayé de retrouver l’alchimie unique de cette époque. Certains de ces