Il faut toujours parler d’Oasis. De toute façon, tous les chemins mènent à Noel Gallagher. Quel est le rapport entre Madrid, le nouvel album de Nev Cottee et Manchester, la ville de Nev Cottee ? Noel Gallagher ? Bingo. Un peu d’histoire. Au début des années 2000, Noel Gallagher fait du hors-piste et décide de fonder un label, Sour Mash. Avant de signer Shack pour son ultime disque, il recrute les Proud Mary dont fait partie Nev Cottee. On pense évidemment aux Rolling Stones en écoutant les morceaux de ce groupe (toujours plus ou moins actif si on en croit Internet) mais à l’époque tout le monde en pense forcément du mal car Oasis est alors en pleine traversée du désert. Et avoir un disque signé sur le label de Noel Gallagher, produit par Gem Archer… Avec une promotion assurée par les frères Gallagher, c’était l’échec assuré. Et ce le fut. Nev Cottee quitta l’aventure pour on ne sait quelle raison et disparut des radars.
On n’attendait donc rien de cet Anglais doté d’un certain charisme. Mais rien. On attendait peut-être un grand disque d’Oasis, un chef-d’oeuvre des Coral, un nouvel album de Shack… Rien de cela n’est arrivé. Nev Cottee est toutefois revenu dans nos vies. En 2013, sans prévenir, Cottee est réapparu avec Stations. Se plaçant sous le haut patronage de Lee Hazlewood, ce disque permettait de trouver un chemin entre Sergio Leone et les singles de Spiritualized. Stations ne fut pas un coup d’essai mais plutôt le coup d’envoi d’une suite de disques impeccables marquée par la voix nicotinique de Cottee et qui nous a tous fumés. Occupant le même couloir qu’un certain Richard Hawley, il a réussi à prendre le large en chaussant les crampons de Scott Walker.
Produit par Mason Neely (un garçon ayant travaillé avec Sufjan Stevens et Saint Etienne), Madrid reprend les fascinations de son auteur (Lee Hazelwood et les bandes originales de Morricone). Plus ensoleillée que leurs ainées, les chansons de ce disque sont évidemment portées par la voix de crooner de leur auteur et offrent une relecture magnétique. Cottee fait du Cottee. Les onze morceaux de ce (court) disque conviendront à tous les fans du Monsieur. Et aux autres. Par conséquent, ce serait dommage de passer à côté de Cottee…
