
Regard d’acier, d’acier fragile où se reflètent ombrages et lumières sans disgrâces. Dans l’iris, l’éclat morne d’une vie trop courte ; on en demande toujours trop au regard. Souvent porteur d’une interaction vive, le regard est un témoin du secret. Le regard de Pascale Ogier que l’on fixe sur la couverture de ce beau livre est orné d’une patine d’or sur fond noir. Dorures d’une icône et arrière-plan étalé de sombre pour signifier une noirceur digne et une tristesse d’absolu. Style prononcé d’une époque où les colonnes antiques venaient se fendre sous des néons criards ; entre les rires et les excès, les maladies ne s’annonçaient pas et emportaient les jeunes gens, durement. Le romantisme se cajolait de nappes synthétiques. Elli et son menton anguleux de porcelaine ondulait sa grâce entre les mélodies glacées d’un Jacno, fringuant de son allure aristocrate et décatie. Imparable jeunesse burinée de beautés sans crevasses, et juste cernées comme il faut.
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Il aura donc fallu quelques mois avant d’oser traduire en paroles les sentiments de fascination et d’instabilité éprouvés à la découverte de ce premier album composé par le multi-instrumentiste brésilien
Où cette histoire nous mènera ? C’est la question que j’aurais dû poser à
La Bible, pas celle achevée d’imprimer par
Environ six mois après
J’étais à peu près sûr de ne pas avoir jeté « jeté » ces premiers mails reçus le 18 septembre 2017, à une époque où j’avais la tête ailleurs. Je n’avais donc pas tout à fait réagi comme il se devait à la nouvelle – comme il se devait ? Faire des bonds de cabri dans le salon, ressortir tous les disques des personnes concernées (une vingtaine de disques au total), déboucher une bouteille de vin (Rioja, merci), passer une nuit blanche à tout réécouter et tirer quelques plans sur la comète. Pour résumer, depuis Londres, un ami un peu perdu de vu — mais beaucoup croisé dans les années 1990 – m’annonçait la naissance d’un nouveau projet avec sa compagne. Cette nouvelle, en fait, je l’attendais depuis plus de deux décennies.
Une fois de plus, sans qu’on ne parvienne jamais à en percer les mystères, les flux musicaux transatlantiques semblent avoir miraculeusement franchi les océans pour resurgir, au mépris de toute cohérence géographique, au beau milieu des hautes terres écossaises. C’est en effet depuis une improbable enclave américaine édifiée en plein Glasgow qu’