Parfois la découverte d’un disque passe par un innocent e-mail de la (ou du) RP en charge de la promotion d’un disque, en l’occurrence ici, pour Jules de Julien Chang. Pas forcément un message personnalisé d’ailleurs, un simple nom cité en vrac dans une liste d’inspirations pique la curiosité du pigiste. Entre deux forfanteries sur le nombre de vue sur youtube du clip ou des extraits de la chronique dans Pitchfork, nous croisons une description éveillant un soupçon d’intérêt, souvent par sa simplicité et son honnêteté. Comment ne pas être interpellé par : « ses influences se situent aussi bien du côté de Georges Martin que de Quincy Jones et Dr Dre ? » Continuer la lecture de « Julien Chang, Jules (Transgressive) »
Catégorie : chroniques
Catégories chronique réédition
Section 25, Always Now (Factory Benelux)

Des pylônes électriques en rase campagne, le reflet d’un visage atterré, une rythmique butée mais libre, une basse obsédante, lourde comme un nuage déversant ses miasmes sur un chenal de tungstène, une guitare fractionnée et des êtres humains presque normaux, extrêmement concentrés, qui n’ont déjà cure (sic) de l’uniforme cold-wave. Visible en ouverture de la VHS A Factory Video, parue en 1982 sous la référence FACT 56 avant qu’on ne la découvre religieusement quelques années plus tard, le clip de New Horizon de Section 25 nous aura presque autant marqué que sa ligne de basse pétrifiante, aussi énigmatique qu’emblématique. Des moutons, de la roche noire, trois types moins sinistres que prévu donc, et déjà des collines à perte de vue. Les mêmes collines que l’on retrouvera trois ans plus tard sur la pochette de From The Hip (1984), un album qui bénéficie de la production de Bernard Sumner, faisant entrer sur le tard Section 25 au panthéon des pionniers de la dance moderne. Continuer la lecture de « Section 25, Always Now (Factory Benelux) »
Catégories chronique réédition, interview
Contes d’Hoffman
Réédition de « Meggido », premier album de Lauren Hoffman

Lauren Hoffman fait partie des chanteuses iconiques de mon adolescence, dont la photo était punaisée au mur de ma chambre, à côté de celles de Kim Deal, Kim Gordon, Kazu Makino et Chan Marshall. Il aurait été presque criminel de ne pas célébrer, en retard mais en grandes pompes, la réédition de ce petit bijou de l’indie rock qu’est Meggido, sorti en 1997- réédition en vinyle « tout analogique » s’il vous plaît ! Continuer la lecture de « Contes d’Hoffman »
Catégories chronique nouveauté
KG, Jesus weint Blut (Herzfeld)
Retranscription d’une conversation par messenger avec KG, 2 septembre 2019.
Moi : Salut KG, merci pour ce beau moment musical samedi, c’était juste parfait. Dans la foulée, j’ai écouté ton disque qui débute par un éclat de rire (pour moi) et se termine dans les larmes (ce morceau magnifique Un autre demain). Du coup, mon papier écrit avant d’écouter le disque ne correspond plus vraiment, ce qui est en fait très rassurant, j’ai dû presque tout jeter…
KG : Oh flûte alors, ta chronique en aveugle ! Tu me la feras lire quand même ? Oui, c’était une bien chouette soirée, tous les amis étaient là, ça faisait plaisir. Continuer la lecture de « KG, Jesus weint Blut (Herzfeld) »
Catégories chronique nouveauté
Anthony Reynolds, A Painter’s Life (Rocket Girl Records)
Dès l’instant où j’ai entendu ma voix répondre « oui », je savais que j’avais fait une erreur. Pourtant, l’attaché de presse a eu la gentillesse de m’accorder une seconde chance : « Et donc, tu en es sûr, on peut organiser l’interview après le concert ? »
Bruxelles, 2002. C’est peut-être le printemps. Anthony Reynolds est le chanteur du groupe Jack, qui sort un troisième et dernier album au titre génial (The End Of The Way It’s Always Been), avec une chanson promise à l’éternité (With You I’m Nothing). Pour couronner le tout, l’histoire voit le jour sur le label belge ressuscité Les Disques du Crépuscule, alors, dire qu’on est proche de la perfection relève du pléonasme. Continuer la lecture de « Anthony Reynolds, A Painter’s Life (Rocket Girl Records) »
Catégories 45 tours, chronique nouveauté
Première : Joseph Black, Wildest Dreams
On s’étonnera toujours du relatif insuccès de Joseph Black. Sous Surveillance avec son premier projet Honeydrum, single du mois de mai 2014 avec sa chanson Minha Menina et élu troisième meilleur album de cette même année toujours sous le nom de Donovan Blanc dans la RPM, on a eu le temps de ruminer nos espérances et nos frustrations. L’an passé, il a aussi fait paraître Northern Exposure, une jolie cassette parue sur le petit label Chill Mega Chill. Depuis, l’ami Joseph a décidé de mettre les petits plats dans les grands et de peaufiner avec un soin obsessionnel son nouvel album. Continuer la lecture de « Première : Joseph Black, Wildest Dreams »
Catégories billet d’humeur, chronique nouveauté
Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7)
Sixième épisode : Two Hands

(Lire l’épisode précédent ici)
Écrire comme activité peut se vider facilement, s’asphyxier sans peine : il suffit de ne pas vouloir être lu. Ou de croire donner à lire, en ne donnant qu’à l’inaccessible, au plus éloigné : un service de manuscrits, un comité de lecture, un visiteur de blog inexistant, une idole, quelqu’un qui ne répond pas, et j’en passe.
Et d’oublier que toute écriture est une inscription, une présentation de ce qui n’est pas là – soi, dont il faut savoir faire le deuil. On ne sera pas là quand on sera lu, et on ne lira que des absents. Je ne vais pas développer tout ce qu’il y a d’affaires de deuil à régler là-dessous, mais il peut s’agir d’une des nombreuses raisons qui font que l’on écrit, vraiment, ou non : accepter d’avoir maille à partir avec ça.
Ça peut effrayer, à bon droit. Ça calme parfois même les bavardages. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7) »
Catégories billet d’humeur, chronique nouveauté
Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (5/7)
Cinquième épisode : Not

(Lire l’épisode précédent ici)
Le 31 juillet, Thomas chez Section26 me transfère le lien inattendu vers le prochain album de Big Thief.
Boum. Disque à paraître en octobre, la même année donc que U.F.O.F. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (5/7) »