Le disque de commande, ou plus précisément de résidence pourrait devenir un genre à part entière dans les prochaines années. Plutôt réservée aux arts plastiques, aux vidéastes ou aux écrivains, la résidence est devenue en effet un moyen pour les musiciens de préparer des concerts ou de futurs enregistrements dans de bonnes conditions. Ce glissement témoigne, d’un côté, de la nécessité pour les groupes de trouver des moyens de subsistance complémentaires aux concerts et à la vente de disque et de l’autre, de la nécessité pour les institutions (les fameuses SMAC notamment) de se diversifier et de rendre visible leurs actions auprès de leurs tutelles, communales ou régionales. Voilà pour la tambouille. Continuer la lecture de « Kcidy, Kcidy a dit (Another Record, Le Confort Moderne, Le Pop Club Records) »
Catégorie : chroniques
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Guerilla Toss, What Would The Odd Do? (NNA Tapes)
Une décennie que Guerilla Toss se démène dans son coin, ne sachant jamais tout à fait où mettre le curseur entre noise rock mal fagoté et art pop cinglé. Recruté chez DFA en 2015 où il a déjà signé une poignée d’albums, le groupe américain est exceptionnellement de retour sur son label originel NNA Tapes pour un EP cinq titres aux allures de nouvelle réinvention. La porte d’entrée idéale pour ceux qui avaient raté les chapitres précédents. Et il faut dire que What Would The Odd Do? donne terriblement envie de (re)faire connaissance avec le quintet, celui-ci balançant coup sur coup une série de missiles dance-punk irrésistibles et farfelus. Continuer la lecture de « Guerilla Toss, What Would The Odd Do? (NNA Tapes) »
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Pastel Coast, Hovercraft (autoproduit)
Après un EP et un single , voici enfin le premier album de Pastel Coast. La pochette d’Hovercraft fait immanquablement penser à celle d’Atlas de Real Estate. La ressemblance n’est pas que visuelle : incontestablement, le groupe français partage avec ses camarades américains un certain panache pour la pop à guitares lumineuse et cristalline. Le vent marin, le sable immaculé de la Côte d’Opale imprègnent les chansons et celles-ci nous parviennent en une succession de vagues ondulantes. Continuer la lecture de « Pastel Coast, Hovercraft (autoproduit) »
Catégories chroniques, sunday archive
The Style Council, Our Favourite Shop (Polydor)
Lorsqu’en 1982 Paul Weller décide de saborder The Jam alors au sommet de sa gloire, il laisse une nation orpheline. Car depuis la toute fin des années 1970, il est bien plus qu’une simple pop star. Il est devenu, même s’il aime à s’en défendre, le porte-parole de toute une génération. Lui seul est parvenu à ce point à traduire un quotidien morose pour mieux le transcender. Engagé, exalté, il est un jeune homme modèle et respecté. Pour ses chansons. Ses opinions. Ses prises de position. Il incarne le mythe de celui qui a réussi, un working class hero auquel tout le monde rêve de ressembler. Mais c’est avec suspicion que l’on guette outre-Manche la suite de ses aventures. D’autant que le principal intéressé clame haut et fort qu’il veut donner libre cours à de nouvelles aspirations. Que traduit le nom qu’il a choisi pour tenter de les concrétiser, The Style Council, un nom à des années lumières de ses origines prolétaires… Continuer la lecture de « The Style Council, Our Favourite Shop (Polydor) »
Catégories livres
Paul Weller : Modern Life is british
Autour de « Life From A Window, Paul Weller et L’Angleterre Pop » (Camion Blanc), son auteur Nicolas Sauvage évoque ses dix morceaux préférés du chanteur anglais.

Il est des disques dont on se souvient très bien du jour où on les a achetés. Par exemple, je me souviens très bien du jour où j’ai acheté The Gift (1982) de The Jam. Pourtant, même s’il s’y trouve l’une de mes compositions préférées de Paul Weller (Carnation, bien sûr), ce n’est pas mon album favori du trio, encore moins de l’homme. Mais je me rappelle très bien l’avoir acheté un samedi après-midi, chez un disquaire de Versailles, celui qui était situé dans la contre-allée de l’avenue de Saint-Cloud, à quelques pas de mon collège. Continuer la lecture de « Paul Weller : Modern Life is british »
Catégories chronique nouveauté
Balladur, La Vallée Étroite (Le Turc Mécanique)
Depuis une demi-douzaine d’années, Balladur enchante les salles de concerts et autres squats avec un live unique en son genre, placé au milieu du public, avec un set-up plutôt léger constitué de machines, guitare et micros. En un sens, Balladur est une expérience qui dépasse le cadre classique du concert où le spectateur est passif. L’ensemble évoque ainsi tout autant, si ce n’est plus, les fêtes traditionnelles comme les musiques de processions dans les villages thaïlandais (Phin Prayuk). La musique du duo de Villeurbanne traduit, à bien des égards, la recherche de communion et de partage au cœur de la démarche du groupe. Continuer la lecture de « Balladur, La Vallée Étroite (Le Turc Mécanique) »
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Maison Neuve, Vivi (Sauvage Records)
« Nos rêves ont expiré comme nos poèmes de lycée »
Derrière ses allures de gentleman doux et courtois, Guillaume Faure dissimule une âme sombre et tourmentée qu’il apaise en enregistrant inlassablement des disques depuis une vingtaine d’années sous le nom de Maison Neuve, qui recouvre aussi un groupe, garde rapprochée de ses obsessions. Je l’avais rencontré au milieu des années 2000, en invité surprise de Lispector pour un concert que nous avions organisé pour elle à Strasbourg. Guillaume, emmitouflé dans un long manteau noir en laine, avait joué un set tout simple avec sa guitare acoustique aux cordes de nylon. C’est encore avec Lispector qu’il explore le format étrange de split album en 2006, puis fait paraître via Talitres son album Joan en 2011. Continuer la lecture de « Maison Neuve, Vivi (Sauvage Records) »
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Pleasure Principle, S/T (Born Bad Records)
Pleasure Principle, principe de plaisir en français, évoquera, selon ses centres d’intérêt, un concept de psychanalyse popularisée par Freud, un album de Gary Numan ou un film pornographique avec le seul et l’unique Titof. Si l’ hommage au musicien anglais de synth-pop semble le plus logique, imaginer que le groupe de Paul Speedy Ramon soit à la croisée des trois a quelque chose de réjouissant. L’homme, derrière ce projet, est aussi présent que discret dans la scène underground française. Il traîne ses guêtres depuis une dizaine d’années, souvent derrière les fûts, pour de nombreux excellents groupes (Dolipranes, Skategang, Bryan’s Magic Tears, La Secte du Futur, Marietta etc.). Son projet, Paul Ramon l’a développé dans son coin, depuis 2015. Continuer la lecture de « Pleasure Principle, S/T (Born Bad Records) »