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Daniel Darc, Amours Suprêmes (Water Music)

Via son label Water Music, Frédéric Lo – l’homme par qui Daniel Darc a ressuscité une dernière fois en 2004 avec l’immortel Crèvecœur – offre aujourd’hui au parfois discuté Amours Suprêmes – deuxième et dernier chapitre de ses aventures musicales avec l’auteur de Paris ou Je Suis Déjà Parti – une nouvelle vie en format digital. L’occasion était trop belle pour ne pas demander à l’amateur (de vin, de rock, de littérature, de vélo – dans le désordre, bien sûr) Michel Valente de rejoindre Section 26.

– Christophe Basterra

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Stratis, New Face (Dark Entries)

Stratis, New FaceLa réédition d’œuvres oubliées ou considérées comme cultes fait aujourd’hui office de secteur bien identifié de la production discographique. Et ce jusqu’à une certaine forme de saturation, la recherche de la rareté à tout prix, l’exhumation de l’incunable (typique du digger), conduisant parfois plus au dispensable qu’à la redécouverte décisive—une logique qui est trop souvent celle de la surenchère érudite. Reconnaissons dès lors au label états-unien Dark Entries le mérite de ne pas céder à cette forme de facilité, et de toujours nous proposer un choix impeccable dans ses parti pris éditoriaux. Fondé en 2009 par Josh Cheon, on lui doit notamment les redécouvertes d’Eleven Pond, Zwischenfall, de certains disques de The Neon Jugment ou encore de superbes compilations du Patrick Cowley compositeur de BOF porno gays. Un catalogue cohérent qui couvre cette sphère underground 70’s/80’s croisant disco, post-punk, synthpop ou encore proto-house.

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Le flou et la transparence

Lawrence, Felt
Lawrence, captation d’image extraite d’une vidéo YouTube de Felt « Why Do I Cry » (Live London 04/12/1985)

De même que Bernard Noël a jadis postulé qu’il y avait l’écriture du voile et celle du dévoilement, de même on peut dire qu’il y a deux façons de produire un disque : la réaliste, la non réaliste. L’une vise à donner l’illusion que les musiciens sont dans la pièce, l’autre que la musique ne vient pas d’instruments joués, mais d’un « quelque part » qui serait comme le rêve de la chanson soudain magiquement rendu à notre oreille : ainsi de la lumière sur une toile de Turner, qui paraît sans rapport avec la réalité matérielle des pinceaux… Continuer la lecture de « Le flou et la transparence »

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Spectrum, Highs, Lows, and Heavenly Blows (Silvertone Records)

SpectrumL’impact de Spacemen 3 n’est aujourd’hui plus à démontrer. Celui de ses suites et projets parallèles non plus, qui, de Spiritualized (Jason Pierce) à Experimental Audio Research, en passant par The Darkside ou Slipstream, n’ont pas manqué d’incarner à la perfection un certain underground noise planant et space rock ‒ véritable chaînon manquant entre un axe The Jesus and Mary Chain / My Bloody Valentine et tout un pan avant-rock US (Jim O’Rourke, Tortoise , etc). Continuer la lecture de « Spectrum, Highs, Lows, and Heavenly Blows (Silvertone Records) »

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Psychocandy, l’âge du Christ

The Jesus and Mary Chain, PsychocandyAu détour des réseaux sociaux, j’ai appris hier que Psychocandy, le premier album de The Jesus And Mary Chain (ex-aequo, je crois, avec I Love You But I’ve Chosen Darkness dans la course au titre du meilleur nom de l’histoire) fêtait ses trente-trois ans. Avec un passé où se croisent une éducation judéo-chrétienne et quelques années de Fac d’histoire, la référence m’a paru suffisamment savoureuse pour que je rallume mon vieil ordinateur professionnel afin de retrouver quelques lignes que j’avais dû écrire au sujet de ce disque que j’avais reçu en 1985 (l’année de mon bac et d’autres petites choses un peu plus importantes) comme un uppercut en plein ventre – même si deux singles et le concert parisien des Bains-Douches (oui, j’avoue, j’en étais) avaient annoncé la douleur. Visiblement, je n’étais pas resté suffisamment sur mes gardes… Trente-trois ans plus tard, ces chansons, ces larsens, ces rythmiques spectoriennes, ces mélodies inusables, ces photos n’ont pas pris une ride. La claque reste la même. Et j’en redemande.

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Catherine Ribeiro + Alpes, N°2, Âme Debout, Paix (Anthology Recordings)

Catherine Ribeiro + Alpes, N°2, Âme Debout, Paix (Anthology Recordings)À l’heure où plusieurs petits labels hexagonaux (Souffle Continu, Replica, Caméléon, Born Bad, Monster Melodies…) font revivre avec enchantement quelques-unes des plus belles perles de la France underground, c’est un label américain – Anthology Recordings – qui s’attaque à la réédition des premiers disques de Catherine Ribeiro et Alpes. C’est à un gros poisson auquel se confronte la filiale de Mexican Summer. Continuer la lecture de « Catherine Ribeiro + Alpes, N°2, Âme Debout, Paix (Anthology Recordings) »

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Daniel Darc – Bill Pritchard, Parce Que (PIAS)

Daniel Darc Bill Pritchard
Vinyle original de « Parce Que » / Photo C. Basterra

La dernière fois que j’ai écrit sur ce disque, c’était il y a dix ans, dans les colonnes d’une revue qu’on aurait aujourd’hui préféré savoir disparue – je suis définitivement pour le droit de choisir sa mort plutôt que le maintien en vie à tout prix : un peu de dignité, quand même. Je pestais alors contre la médiocrité de la réédition : un simple CD emballé dans un vulgaire boitier cristal, loin d’être à la hauteur de ce disque rare – au propre comme au figuré puisque le vinyle original était une édition limitée à 3 000 exemplaires. Mais nous sommes d’accord : qu’importe le flacon… L’autre soir, en réécoutant l’album et en lisant un commentaire d’Etienne Greib sur les réseaux sociaux (“Je l’ai donc acheté une troisième fois” – ou un truc dans ce goût-là), je me suis rendu à l’évidence d’un claquement de doigt  : je n’ai pas beaucoup d’albums dans ma discothèque qui conservent exactement le même impact sur moi alors que je les ai (ré)écoutés à trois périodes distinctes de ma vie. Tout en gardant bien sûr une tendresse particulière et des souvenirs très précis de la première fois – on se souvient toujours de la première fois. Continuer la lecture de « Daniel Darc – Bill Pritchard, Parce Que (PIAS) »

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The Posies, Frosting On The Beater (Omnivore Recordings)

The PosiesQui sont les Posies à l’heure où sort leur troisième album ? Une sorte d’anomalie dans un courant et une époque qui surfe sur la révolution Nevermind pour ne surtout pas trier le bon grain de l’ivraie. Il y a trop d’argent et de drogues en jeu. On vous passera la liste des containers entiers de la déchetterie que furent aussi ces années-là, mais s’il est bien un disque à réécouter sans a priori en gardant le souvenir d’une fanitude commencée là et largement confirmée depuis (Blood/Candy en 2010, chaudement conseillé), c’est bien Frosting On The Beater, véritable tour de force power pop d’une rentrée 1993 qui en comptait pourtant d’autres, ramenant le sceptre et le spectre de Big Star aux nouvelles générations, le récemment réévalué Thirteen du Teenage Fanclub en tête. Continuer la lecture de « The Posies, Frosting On The Beater (Omnivore Recordings) »