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Daniel Darc – Bill Pritchard, Parce Que (PIAS)

Daniel Darc Bill Pritchard
Vinyle original de « Parce Que » / Photo C. Basterra

La dernière fois que j’ai écrit sur ce disque, c’était il y a dix ans, dans les colonnes d’une revue qu’on aurait aujourd’hui préféré savoir disparue – je suis définitivement pour le droit de choisir sa mort plutôt que le maintien en vie à tout prix : un peu de dignité, quand même. Je pestais alors contre la médiocrité de la réédition : un simple CD emballé dans un vulgaire boitier cristal, loin d’être à la hauteur de ce disque rare – au propre comme au figuré puisque le vinyle original était une édition limitée à 3 000 exemplaires. Mais nous sommes d’accord : qu’importe le flacon… L’autre soir, en réécoutant l’album et en lisant un commentaire d’Etienne Greib sur les réseaux sociaux (“Je l’ai donc acheté une troisième fois” – ou un truc dans ce goût-là), je me suis rendu à l’évidence d’un claquement de doigt  : je n’ai pas beaucoup d’albums dans ma discothèque qui conservent exactement le même impact sur moi alors que je les ai (ré)écoutés à trois périodes distinctes de ma vie. Tout en gardant bien sûr une tendresse particulière et des souvenirs très précis de la première fois – on se souvient toujours de la première fois. Continuer la lecture de « Daniel Darc – Bill Pritchard, Parce Que (PIAS) »

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The Posies, Frosting On The Beater (Omnivore Recordings)

The PosiesQui sont les Posies à l’heure où sort leur troisième album ? Une sorte d’anomalie dans un courant et une époque qui surfe sur la révolution Nevermind pour ne surtout pas trier le bon grain de l’ivraie. Il y a trop d’argent et de drogues en jeu. On vous passera la liste des containers entiers de la déchetterie que furent aussi ces années-là, mais s’il est bien un disque à réécouter sans a priori en gardant le souvenir d’une fanitude commencée là et largement confirmée depuis (Blood/Candy en 2010, chaudement conseillé), c’est bien Frosting On The Beater, véritable tour de force power pop d’une rentrée 1993 qui en comptait pourtant d’autres, ramenant le sceptre et le spectre de Big Star aux nouvelles générations, le récemment réévalué Thirteen du Teenage Fanclub en tête. Continuer la lecture de « The Posies, Frosting On The Beater (Omnivore Recordings) »

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The Posies, Failure (Omnivore Recordings)

The PosiesInconscience ou provocation ?  Culot pur et simple ou plutôt absence presque totale de sens du timing  et des modes ? Difficile, un quart de siècle après les événements, de rendre compte de la curieuse combinaison d’ingrédients susceptible d’expliquer la naissance d’un groupe au patronyme de chochottes – les bouquets de fleurs, sérieusement ! – et aux accents résolument pop à Seattle, alors même que les premiers frémissements du grunge commencent tout juste à s’y faire sentir. Continuer la lecture de « The Posies, Failure (Omnivore Recordings) »

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Teenage Fanclub, Thirteen / Howdy ! (Creation / Sony)

Teenage FanclubVous l’aurez compris, Songs From Northern Britain (1997) fait une sorte d’unanimité au sein de la rédaction, et nous avons laissé le regard neuf et fougueux d’Alexandre Gimenez Fauvety prendre le soin de vous en parler. Cependant, on ne saurait passer sous silence ce qui fait aussi le piment et les contradictions de cette série Ô combien bienvenue de rééditions, celui de la réévaluation, de la remise à plat et de l’éventuelle redécouverte. Continuer la lecture de « Teenage Fanclub, Thirteen / Howdy ! (Creation / Sony) »

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Teenage Fanclub, Songs From Northern Britain (Creation Records)

La coterie pop est en émoi depuis quelques semaines. Pas moins de cinq albums de Teenage Fanclub réédités dans les règles de l’art (mastering supervisé par le groupe, artwork des disques originaux, etc…) Surtout, il ne s’agit pas de n’importe quels albums. Cette assertion a certes peu de sens quand il s’agit des Fannies (ont-ils fait un mauvais disque ?) mais là, Sony a sorti les grosses cartouches : les albums majeurs de la formation écossaise publiés entre 1991 et 2000, soit leur zénith artistique. Continuer la lecture de « Teenage Fanclub, Songs From Northern Britain (Creation Records) »

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François de Roubaix, Le Saut de l’Ange / R.A.S. (Transversales Disques)

L’œuvre de François de Roubaix (1939-1975) fait désormais partie des figures consacrées par toute une constellation de musiciens et artistes contemporains, au même titre que celle de Jean-Jacques Perrey, par exemple. A l’écart ou dans les marges de l’avant grade « officielle » et de son ambition radicalement moderniste, certains pionniers et expérimentateurs ont en effet pu façonner dès les années 1960/1970 les coordonnées esthétiques d’une pratique de l’électronique désormais omniprésente. Continuer la lecture de « François de Roubaix, Le Saut de l’Ange / R.A.S. (Transversales Disques) »

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V/A Technicolor Paradise, Rhum Rhapsodies & Other Exotic Delights (Numero Group)

Technicolor ParadiseL’exotica est pour les nostalgiques d’un monde qui n’a jamais existé. La bande sonore pour rêver de contrées sauvages et mystérieuses en restant bien au frais dans un salon climatisé, un martini à la main et un peignoir sur le dos. Les musiciens américains qui jouent cette musique ne savent eux-mêmes pas grand-chose des terres australes qu’ils évoquent. Quelques-uns ont bien servi dans la guerre du Pacifique ou en Corée, mais la plupart n’ont jamais franchi aucune frontière. Ils tirent leur inspiration d’illustrations de pulps, de photos du National Geographic (dans le meilleur des cas) ou de films d’aventures de série B. Continuer la lecture de « V/A Technicolor Paradise, Rhum Rhapsodies & Other Exotic Delights (Numero Group) »

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David Bermude

David Berman
David Berman

Je viens d’une génération musicale qui s’est heurtée trop violemment au réel. La génération qui a gaspillé ses poètes, comme le disait Roman Jakobson. Jason Molina bouffé par l’alcool, Mark Linkous régurgité violemment par les stupéfiants, tout comme Elliott Smith – voilà des ruines ensorcelantes. Jeff Buckey noyé et perdu dans les eaux du Mississippi ? Ah ! Quel triste inventaire. Il demeure pourtant des vivants, des grands vivants, qui ont choisi, eux, de disparaître. David Berman s’est réfugié, sans compromission, dans le secret. Il est un modèle. Continuer la lecture de « David Bermude »