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Renz, Les sapins de la nuit (autoproduction)

“L’ambiance? Quelle ambiance? Y’avait plus d’ambiance au bout d’une heure… Le mystère? La magie? On s ‘engueule presqu’à chaque fois, et en général, il pleut. Pas toujours? Ah bon. C’était quand? J’ai aucun souvenir.”

Évidemment, nos routes ne cessent de se croiser depuis presque vingt ans maintenant à Strasbourg. On a travaillé pour le même label, joué dans des groupes ensemble et on exerce la même profession, à la même médiathèque, dans le même département, Musique & Cinéma. On se connaît pas mal, je crois. Comment en serait-il autrement ? Après ça, est-il possible d’avoir une distance nécessaire pour porter ne serait-ce qu’un avis éclairé sur ce qu’il enregistre ? Pas vraiment. Mais on s’en fiche. Continuer la lecture de « Renz, Les sapins de la nuit (autoproduction) »

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Pop Filter, Donkey Gully Road (Bobo Integral/Spunk Records)

POP FILTERA l’origine, il y avait donc The Ocean Party. Ce groupe australien d’indie-pop approximative qui s’est inscrit, pendant sept années – de 2011 à 2018 – dans le sillon commun qu’il a contribué à tracer en compagnie de The Twerps, The Goon Sax ou Dick Diver pour ne citer que les moins inconnus. Plus prolifique que la plupart de ses camarades – huit albums et même davantage, si l’on inclut les productions marginales et dispersées de cassettes et autres singles – le groupe possédait la particularité d’abriter pas moins de six songwriters répartis géographiquement entre Melbourne et Wagga Wagga. En 2018, le plus jeune d’entre eux est brutalement décédé d’un kyste au cerveau et la première partie de l’histoire s’est achevée. C’est dans ce contexte dramatique que Pop Filter a fini par resurgir, toujours aussi prolixe. Continuer la lecture de « Pop Filter, Donkey Gully Road (Bobo Integral/Spunk Records) »

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Deerhoof, Love-Lore (autoproduit)

Love-Lore DeerhoofC’est une constante rassurante de l’existence : quoiqu’il arrive, il y a toujours un disque de Deerhoof qui vient de sortir. Et privé de ses habituelles tournées mondiales, le groupe a été fort occupé cette année : un live, une compilation de raretés, et, au printemps dernier, leur album Future Teenage Cave Artists, sympathique retour aux affaires du quatuor après une légère traversée du désert – et encore, à peine un désert, plutôt un terrain vague. Mais avec leur second LP de 2020, Love-Lore, sorti en totale indépendance fin septembre, c’est sans aucun doute l’une de ses plus incroyables démonstrations de force que balance comme si de rien n’était Deerhoof, sa plus belle réussite depuis des lustres (Breakup Song en 2012, plus loin que ça si vous faites la fine bouche). Et c’est un… album de… reprises ?!? Continuer la lecture de « Deerhoof, Love-Lore (autoproduit) »

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Good Sad Happy Bad, Shades (Textile Records)

Good Sad Happy BadPour une formation aussi habituée à la transmutation, la réapparition de Micachu & The Shapes sous le nom de Good Sad Happy Bad (entamée dès 2016 pour ceux qui suivent) donne presque l’impression d’une évolution naturelle. Ayant toujours préféré faire valdinguer son centre de gravité, passant tout naturellement de projet semi-solo électronique maniaque à organisme punk flou à trois têtes, le groupe formé par Mica Levi, Raisa Khan et Marc Pell n’a fait que dériver tête baissée vers l’incertain et le vaporeux au fil des années (avec quelques merveilles en chemin, comme ce Never en 2012, niché haut dans notre top décennal). Et ce retour inattendu derrière un patronyme chipé au titre de leur dernier album sorti en 2015 (et avec une personne de plus dans l’équipe, CJ Calderwood au saxophone) est donc l’occasion rêvée pour eux d’être autre chose, ailleurs, différemment, encore une fois. Continuer la lecture de « Good Sad Happy Bad, Shades (Textile Records) »

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Jack Name, Magic Touch (Mexican Summer)

Nombreux sont, ces temps-ci, les amoureux séparés. Les amoureux confirmés, ou ceux qui n’ont pas eu le temps de se l’avouer. Pour tromper l’isolement imposé par leur mère, les sœurs Lisbon, dans une scène inoubliable du Virgin Suicides de Sofia Coppola, dialoguent avec les garçons en chansons, le téléphone contre la platine. Todd Rundgren chante  Hello, it’s me et Gilbert O’Sullivan, en la voix des adolescentes, soupire : Alone again, naturally. Sur Magic Touch, Jack Name est cette âme esseulée au bout du fil. A la place du tourne-disque, sa guitare, mais avec une même urgence à rétablir, par la musique, une certaine proximité.

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Star Feminine Band, s/t (Born Bad)

star feminine band« La musique, c’est notre affaire, la musique, c’est notre boulot »

Ce ne sera pas manquer de respect à ce collectif de jeunes femmes du Bénin que de laisser à d’autres, beaucoup plus savants et éclairés, le soin de développer l’histoire précise et le contexte géographique et culturel de la création de ce disque. Je pense notamment au brillant texte de Jacques Denis pour le site Pan African Music, agrémenté d’un entretien approfondi avec André Balaguemon, professeur et ange gardien de tout ce petit monde. Le Star Feminine Band est le fruit d’un accompagnement dans le cadre d’une école de musique, dans le village de Natitingou au nord du pays. Dans un carcan socio pédagogique qui pourrait se révéler étouffant, elles ont généré une musique d’une liberté et d’une simplicité qui donne le sourire, tout en véhiculant une énergie juvénile, comme un bain de jouvence. Continuer la lecture de « Star Feminine Band, s/t (Born Bad) »

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La Récré, Ne Penser à Rien EP (BMM)

Un peu plus d’un an après un excellent EP chroniqué ici-même, La Récré, le duo formé par Émile Sornin (Forever Pavot) et Cédric Laban, (Isaac Delusion) revient aux affaires avec Ne Penser à Rien. Ils retrouvent à nouveau le label Black Milk Music (Fat Badgers, M.A. BEAT!…) Le groupe affine ici encore d’avantage sa formule punk jazz, selon la description bandcamp des intéressés. Du punk, les Français ont gardé la liberté de ton et cette capacité à se défaire des conventions. Leur musique est certes ancrée dans le jazz, mais ne se contente pas de réciter les fondamentaux. La simplicité d’Absolument Rien n’a, par exemple, rien d’austère. Continuer la lecture de « La Récré, Ne Penser à Rien EP (BMM) »

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Le Chevalier de Rinchy, Espace Reggae Révolution (Le Vilain Chien)

Le Chevalier de RinchySorti en janvier dernier sur Le Vilain Chien, il n’est jamais trop tard pour parler de ce classique immédiat et intemporel qu’est Espace Reggae Révolution, le second album du Chevalier de Rinchy, faisant suite à Mes Plus Belles Chansons d’Amour, paru en 2007. Entre les deux, il y a eu également le CD-R aujourd’hui introuvable Jingles, Interludes et Dimanche Minuit (2009), rassemblant nombre de jingles que Guillaume a dû composer quand il travaillait pour la publicité (il a aussi été acteur dans certaines d’entre elles). Ce nouveau disque du Chevalier propose ici vingt titres au cœur d’une trilogie impossible : l’espace, le reggae et la révolution. Vingt titres qui prennent le temps de s’étirer davantage que sur le précédent, car on y trouve cette fois des chansons quasi entières, avec des couplets, des intros, des ponts, et des refrains. Continuer la lecture de « Le Chevalier de Rinchy, Espace Reggae Révolution (Le Vilain Chien) »