
A chacun ses obsessions … Il est donc (encore) question d’une sorcière, des limbes, et de ces disques capables de distendre l’âme dans un flottement pour mieux la remodeler. Nora Keyes est une vieille connaissance de ma discothèque, une des plus exotiques et intimes. Seul un véritable mystère peut engendrer ce paradoxal mélange de familiarité et d’étrangeté, des années après. Or, comme une belle histoire commence toujours par une rencontre…
Monolithe effréné d’ultraviolence ultrasensible,
Notre époque semble être une succession d’événements anxiogènes ne nous laissant guère de répits. Trump, Brexit, Paris à la croisée des flashballs et des voitures cramées… Les étoiles s’alignent pour remettre en cause les fondements de nos existences pacifiques. Au delà de ces événements qui nous touchent tous, il y a nos soucis personnels, ceux au fond plus difficiles à évoquer que les maux de notre temps. Au carrefour de nos vies, plus ou moins accidentées, la musique agit souvent comme un pansement à l’âme, de ceux capables de nous aider à affronter les turpitudes triviales comme les plus confuses.
Vingt-cinq ans d’existence, un premier album il y a dix-neuf ans, six autres depuis : les Français de Tahiti 80 sont désormais des briscards de la pop indépendante hexagonale, de ceux capables de traverser et résister aux différentes modes. Imaginez-vous, certains lecteurs et lectrices de cette chronique (probablement égarés) n’étaient potentiellement pas nés quand
En matière de musique comme en toute chose, l’évidence ne s’impose pas toujours avec la brutalité instantanée du coup de foudre. Elle finit parfois par surgir au terme d’un cheminement tortueux, parsemé d’erreurs et de doutes. En l’occurrence, tout a commencé par une première rencontre manquée lorsque, sollicité pour chroniquer à sa sortie
Nous avions découvert les Américains de
Honnêtement, j’étais tenté de placer un cliché ultime sur les Suisses en introduction de cet article tant la régularité métronomique du duo
Certains albums résonnent dès la première écoute comme des classiques instantanés. Nul besoin de se les approprier, la familiarité est installée. De la chambre au bureau, ils s’invitent et, mis au défi du quotidien, se révèlent : soit comme les bons paris pressentis, soit comme des emballements éphémères. Quelques semaines après sa sortie chez