Avec Michel et Joël, on avait décidé de se poser sur un banc, au parc des Contades, à deux pas de la synagogue. On a discuté musique évidemment, et on a évoqué la reformation de Marquis de Sade, qui avait joué à Strasbourg il y a peu, beaucoup grâce au grand frère de Joël, Thierry. Marquis de Sade est un groupe important pour les deux frères. Pour Michel, je ne sais pas. Pour moi, pas trop. Trop lointain, trop sec, trop cérébral, une musique tout en chocs électriques, une voix spectrale… J’ai dit, un peu bravache : » j’attendrai avec plaisir le moment où Philippe Pascal reformera Marc Seberg, là, je viendrai. » de Joël, Thierry. Marquis de Sade est un groupe important pour les deux frères. Pour Michel, je ne sais pas. Pour moi, pas trop. Trop lointain, trop sec, trop cérébral, une musique tout en chocs électriques, une voix spectrale… J’ai dit, un peu bravache : » j’attendrai avec plaisir le moment où Philippe Pascal reformera Marc Seberg, là, je viendrai. »
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Auteur : Renaud Sachet
Catégories mixtape
Le club du samedi soir #21 invite le journal Groupie

Un mix de Groupie comme un jeu à point géant, où se bâtit cette bande-son saisonnière en excavant des disques durs des trucs téléchargés ici et là, hier (Super Timor, 2 Cheval) et aujourd’hui (Imre Kiss, Coy, Roméo Poirier, Harmonious Thelonious, Vague Imaginaires et dYmanche). Des pistes pour demain même (LL, Sinaïve), jamais entendues. Une ambiance lourde et brumeuse, entre la chaleur d’un été indien et les flottements de nuits hivernales désertées, dans lesquelles des silhouettes filiformes semblent s’effacer, comme dans la photo désagrégée de Mathieu Wernert. Une sorte d’attente en caisson d’isolation sensorielle, avec un orage violent, quelques voix perdues ou découpées en morceaux, des envies de bouger, frustrées et empêchées. Notre vie.
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Catégories chronique nouveauté
Odessey & Oracle, Crocorama (Another Record)
« Prise au piège
D’un manège
La tête enveloppée de papier chiffonné / Les nouvelles
Bien trop cruelles
Vitrifiant les cœurs d’impuissants spectateurs / Des sourires ébréchés qu’on ne peut plus consoler / Mais ressaisis-toi ! Faut pas pleurer comme ça »
Après avoir vu, il y a quelques mois, un concert ébouriffant des Lemon Twigs à la Laiterie à Strasbourg, j’étais resté sur le flanc. Pour tout vous dire, je ne suis pas spécialement intéressé par la virtuosité, la maîtrise instrumentale étant très éloignée de mes préoccupations. Je peux même vous dire, et ça n’est sans doute pas une surprise si vous me lisez plus ou moins régulièrement ici, que je suis souvent plus attiré vers l’inverse, ce qui « sonne plus humain » (comme on dit en studio quand on n’a pas envie de refaire une énième prise imparfaite), quelque chose qui se met en place, qui coince, qui couine, qui peine et qui galère. Continuer la lecture de « Odessey & Oracle, Crocorama (Another Record) »
Catégories cover
Manson’s Child reprend « I Know Where Syd Barrett Lives » des Television Personalities (inédit)
J’ai découvert les Television Personalities dans l’appartement étroit d’un couple d’amis, Elsa et Hervé, début 1990, place de Zurich. Un peu perdu à Strasbourg, j’aimais passer du temps dans ce minuscule endroit, sous prétexte de garder le chat pendant que ses maîtres vivaient des moments que j’imaginais fous et intenses (ils l’étaient) dans des endroits interlopes. En première année d’histoire (enfin, en première année d’histoire des Inrockuptibles), je préférais ma vie de rat de discothèque, écoutant pour la première fois les Modern Lovers, les Vaselines, et donc les 45t et les premiers albums des TVPs. Continuer la lecture de « Manson’s Child reprend « I Know Where Syd Barrett Lives » des Television Personalities (inédit) »
Catégories chronique nouveauté
Sahara, Triptyque I – It’s Only Talk (Pazapas / Le Gospel)
De niveau trilingue, cette nouvelle entité, Sahara, est aussi à bloc en musicologie : elle propose deux pistes longues, une en français (Gris climatique), l’autre en franco-allemand (Europa), et une reprise de King Crimson (Elephant Talk), fermez le ban. A travers Sahara, duo garçon/fille de Bordeaux entouré de musiciens, il est étonnant de constater à nouveau comment les collectifs de musiciens ont évolué en France : du quatuor basique (chant, guitare, basse, batterie), le temps est au collectif informel qui émarge dans tous les styles, on peut penser à La Femme, Aquaserge ou à Catastrophe, où l’on sent que le projet, le nom, est plus important que ses membres, que ces ensembles sont plus que l’addition de leurs membres. Continuer la lecture de « Sahara, Triptyque I – It’s Only Talk (Pazapas / Le Gospel) »
Catégories séries
Section Sixteen #2 : Brigitte et Nicole, 9 et 13 ans
Qu’écoutent réellement nos kids ?


Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la seconde mixtape de cette série qu’on espère la plus longue possible, concoctée par un duo de sœurs : Brigitte et Nicole, 9 et 13 ans.
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Catégories Le stream était presque parfait
Dump, That Skinny Motherfucker With The High Voice (Shrimper, 1998)
Tout l’été, les albums qui ont échappé aux radars des plateformes de streaming.
Il y a quelques jours, la chaîne de télé du net Cinephobe s’apprête à diffuser une version inédite du film I’ll Do Anything de James L. Brooks. Cette version, Graal des adeptes du cinéaste américain, serait le fameux mais invisible montage avec la musique composée à l’époque par Prince (dont neuf chansons) et rejeté au dernier moment. Alors que les communautés cinéphiles s’activent à planifier la récupération des données, quelques heures avant la programmation, tombe une malheureuse nouvelle : la chaîne fait part d’un message reçu en dernière minute. Il s’agit du redoutable cabinet Fredrikson qui gère, depuis la mort de la star, ses droits. Froidement, fermement, les juristes et avocats intiment l’ordre de ne pas diffuser ce programme, sous peine de poursuites dévastatrices. Avec un définitif : pouvez-vous nous joindre par courrier électronique pour signifier que vous avez bien compris ? Compris ? Continuer la lecture de « Dump, That Skinny Motherfucker With The High Voice (Shrimper, 1998) »