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« Crazy », le nouveau single de Spiritualized

La fièvre monte à mesure que la sortie du nouvel album de Spiritualized Everything Was Beautiful se rapproche (le 25/02 chez Bella Union/PIAS). Après avoir partagé le premier extrait Always Together With You il y a quelques semaines, on découvre ou presque un nouveau single intitulé Crazy. Ballade country-soul mystique magnifiée par les chœurs de l’ américaine Nikki Lane. En sus, un superbe scopitone, réalisée par Jason Spaceman himself et probablement inspiré par le Kiss d’Andy Warhol. Crazy love for Crazy days.


Everything Was Beautiful de Spiritualized sortira le 25 février chez Bella Union/[PIAS]. Interview à venir dans ces colonnes.

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Epic Soundtracks, Rise Above (Easy Action / Import)

Il nous faudrait d’abord, et 5000 signes de plus ne seraient pas de trop*, évoquer largement le cas Swell Maps. Sur le sujet, Nikki Sudden lui-même fit une assez bonne analyse : « les Swell Maps auraient été bien meilleurs si le punk n’était pas arrivé ». Groupe le plus injustement mésestimé de l’époque punk, même si les récentes rééditions chez Secretly Canadian (2012) ont fait avancer cette cause fondamentale et de moins en moins perdue, faute de combattants. Formés dès 1972 dans la région de Birmingham sous une forme embryonnaire par les frères Nicholas et Kevin Godfrey (Nikki Sudden et Epic Soundtracks, donc) en compagnie de Richard Earl et du futur Television Personalities Jowe Head, ils invoquent des influences plus larges que les Stooges et les New York Dolls de rigueur en ces temps reculés. C’est donc aussi et surtout à T. Rex, à Can, à Faust, à Neu! et à l’inventivité débridée des premiers Roxy Music, de Brian Eno et du Velvet Underground qu’ils doivent leurs constructions effarouchées, dépassant déjà l’époque tout en la saisissant sur A Trip To Marineville (paru tardivement en 1979 chez Rough Trade) un disque sans qui The Pastels, Jesus And Mary Chain et Sonic Youth n’auraient jamais existé, puis déjà de manière arty plus prononcée sur …In « Jane From Occupied Europe » (1980), chef d’œuvre absolu du déjà post-punk. Continuer la lecture de « Epic Soundtracks, Rise Above (Easy Action / Import) »

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Selectorama : Faust

Faust
Faust / Photo : Juergen Ensthaler

Krautrock ! Qui mieux que Faust, grand pataquès protéiforme, Velvet Underground occulte de Wümme (alors RFA) à l’influence avérée sur des centaines d’autres têtes chercheuses (de Nurse With Wound à Joy Division en passant par Pascal Comelade) aurait pu faire sien et détourner un terme à priori xénophobe ? Car l’appellation, aujourd’hui reconnue AOC de qualité fut au départ un terme vaguement méprisable énoncé par une presse anglaise pas vraiment finaude, ni tout à fait remise du blitz. Rock choucroute, le kraut étant non seulement ce fascinant légume, mais aussi le petit nom donné à nos amis d’Outre Rhin, eut égard aux horreurs d’un conflit alors récent. Alors, quitte à détourner l’insulte, Faust en fit, en ouverture de son quatrième album (Faust IV, chez Virgin, 1973) un morceau hypnotique, terrassant et dont la toxicité ne se démentira toujours pas, presque cinq décennies plus tard. Et qui ouvrira ce concert tant attendu au festival BBMix ce dimanche puisque l’incarnation actuelle rejouera dans son intégralité ledit album. Rarement cité en premier lorsqu’il s’agit de Krautrock, Faust a pourtant eu un retentissement durable et permanent. Sur le marché anglais en faisant vendre son troisième album (The Faust Tapes, 1973) au prix d’un single, et en écoulant ainsi plus que prévu (« Certains s’en sont servi pour jouer au frisbee, pour d’autres ça a changé leurs vies… »), d’autre part en réussissant de manière absolument tonitruante sa reformation au mitan des années 90. Alors même si l’on sait à peu près à quoi s’attendre, on ne saurait pourtant trop vous conseiller d’y aller avec le moindre sentiment de sécurité, un concert de Faust étant par nature beaucoup plus imprévisible, toxique, ouvert et libre que le tout venant, bref, tout sauf ordinaire. En prélude, quelques vraies pépites et pas moins de fausses pistes dans ce selectorama concocté par Jean Hervé Péron. Continuer la lecture de « Selectorama : Faust »

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The War On Drugs, I Don’t Live Here Anymore (Atlantic)

The War On Drugs, I Don’t Live Here Anymore

Bribes de conversation avec un ami disquaire :

— Mais bordel, pourquoi tu t’infliges ce genre de merde ?!

— Conscience professionnelle, dude. Si des clients viennent m’en parler je suis un peu obligé de savoir de quoi il en retourne. Même si c’est totalement à chier.

J’ai parfois moi aussi, des crises de conscience professionnelle, un peu moins désagréable qu’une colite, mais tout juste. Aussi, après le formidable album virtuel de Daft Punk d’Abba, j’ai écouté pour vous le nouvel album de The War On Drugs. Je l’ai écouté en entier, vraiment, de bout en bout et au moins deux fois. Je pourrais donc affirmer à la va-vite, mais en toute bonne foi, que c’est une merde de plus mais ce n’est pas si simple. Car, un jour, vers 2011, j’ai eu foi en ce groupe. Voir notre Sunday Archive de la veille, histoire de fournir des preuves tangibles, mais oui, j’y ai cru. Pas bien longtemps et merci bien. Pour paraphraser brièvement un Mark Kozelek qui n’est plus en odeur de sainteté pour cause de metoo : « I Hate This Lead Guitar Beer Commercial Shit ».

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The War On Drugs, Slave Ambient (Secretly Canadian, 2011)

The War On Drugs, Slave Ambient A l’automne 2011, soit 10 ans tout juste ou presque, je restais plein d’espoir sur les premières facéties d’Adam Glanduciel. Je vous expliquerais demain et avec quelques détails, pourquoi, j’avais vu juste mais j’avais, en fait, tout faux.


Forcement à l’ombre du phénoménal deuxième album de Girls, véritable soleil sombre de cette rentrée pop moderne, la deuxième incursion de The War On Drugs mérite tout de même une attention soutenue. Car s’il on reparlera à foison pour les premiers d’un son mercuriel inauguré par Bob Dylan et achevé à Birmingham au mitan des 80’s (Lawrence et Felt, pour ne pas les nommer), on saisira l’importance capitale de ce même songwriting Dylanien sur celui d’Adam Granduciel, lui-même rejoint par quelques obsessions britanniques. Continuer la lecture de « The War On Drugs, Slave Ambient (Secretly Canadian, 2011) »

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ABBA, Voyage (Les disques du mal-être / Universal)

Voici un digest succinct de ce chédeuvrabsolu, sur lequel gageons que tous les rédacteurs de ce site de pointe auront leur mot à dire et émettront un avis valable. Je vous livre mes notes de lecture au débotté, sous le coup d’une vive émotion, tel un François Busnel scrutant l’actualité du disque. Un « track by track » aussi spontané que parfaitement honnête, soyez-en sûrs.

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Selectorama : Aquaserge

Aquaserge
Aquaserge

Prog. C’est le vilain adjectif facile que certains bas du front réservent habituellement à ce qui leur pose trop de questions. Un raccourci que j’ai moi-même utilisé sans fard pour Aquaserge. Plus souvent à tort qu’à raison. Car même pour le fan absolu de King Crimson que je suis (pour Yes, c’est toujours NO, en revanche), les circonvolutions tapageuses dont j’ai été le témoin semblaient se poser plus dans une logique de l’exagération que de la finesse. Un concert, il y a quelques années, en Belgique, où j’avais eu peine (malgré une certaine excitation et les excès dus au pays, le bien boire et le bien manger) à devancer le magma facétieux de la formation. Un groupe, restreint, qui semblait effectivement marcher à la Vander. Mais c’est précisemment le genre de question que pose l’étiquette infamante du « prog » à nous, ceusses qui venu à l’esthetique, d’abord râpeuse et affirmée du post punk puis celle, variable et bien plus colorée de la pop anglaise indépendante ou non, puis du rock dit « alternatif » de la vieille union des Amériques. En parlant de post punk, je ne saurais feindre la surprise de trouver  aujourd’hui, précisement, The Possibility Of A New Work From Aquaserge dans la mythique série Made To Measure du prestigieux label bruxellois Crammed Discs. Continuer la lecture de « Selectorama : Aquaserge »

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…à la ligne.

« A la ligne » de Joseph Ponthus par Michel Cloup, Julien Rufié et Pascal Bouaziz en tournée

Michel Cloup, Julien Rufié et Pascal Bouaziz adaptent "A la ligne" de Joseph Ponthus / Photo : Stéphane Perraux via Ici D'Ailleurs
Michel Cloup, Julien Rufié et Pascal Bouaziz adaptent « A la ligne » de Joseph Ponthus / Photo : Stéphane Perraux via Ici D’Ailleurs

Lors de cet entretien croisé entre Michel Cloup et Pascal Bouaziz datant de l’hiver 2016, et resté inédit à ce jour, eux ne savent pas encore qu’ils seront sur la scène de Petit Bain ce soir, pour faire vivre les textes de Joseph Ponthus malgré la disparition de leur auteur. Et que deux jours après ce concert (ce Vendredi 15) sortira précisément Le Dernier Album de Mendelson. Sur lequel nous reviendrons, mais peut-être pas aussi vite, parce qu’il faut se laisser le temps de le digérer. Le temps de se préparer pour un (dernier ?) concert de Mendelson, groupe inoui et nécéssaire, toujours à Petit Bain le 11 Novembre prochain.
Pour ma part, je ne sais pas encore que c’est la dernière interview que je ferais en tant que pigiste pour une revue qui va cesser de paraître. Sans l’excellent Renaud Sachet et son excavation salutaire en vue d’un ouvrage très bien troussé et archi documenté à paraitre incessamment (Les Années Lithium, éditions Langue Pendue), ce grand moment de fraternité serait peut-être resté dans des archives informatiques en bien piètre état. On y croise Vincent Chauvier, Townes Van Zandt et Guesch Patti. C’est déjà pas mal.
Extraits. Et à ce soir. Continuer la lecture de « …à la ligne. »