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Critical Energy ou le retour des Wireheads en mode hélveto-aussie

Critical Energy
Critical Energy

Surprise automnale en provenance d’Australie et de Suisse. Echappés en duo des Wireheads – certainement le groupe qui résume le plus le son Australien : savamment négligé, mélodique et plein de rudesse – qui reste malheureusement trop souvent hors des radars médiatiques européens, Liam Kenny (Zipper, Nylex et Wireheads) et son pote Dom Trimboli (Dom and The Wizards) viennent de former à distance Critical Energy et sortent un 45 tours sur le label Helvète Chrüsimüsi Records (Romain de Léopardodeux bornes d’écoutes chez nous déjà -, Elias de Augenwasser et Gabrielle). Un côté pile au ralenti, à l’environnement vaporeux, ou les voix se croisent et se mélangent à la perfection. Face B, le rythme s’accélère, nonchalant et incisif, avec une basse lointaine qui bourdonne. L’atmosphère australe rappelle évidemment les Wireheads, et leur compatriote exilé en France, Nathan Roche, ainsi que son projet Laverie Nuns paru en 2016. La sortie est prévue demain le 15 Décembre sur le bandcamp de Chrüsimüsi Records, idéalement à glisser sous le sapin de tout bon fan de sons du bout du monde et à écouter en exclu ci-dessous !  Continuer la lecture de « Critical Energy ou le retour des Wireheads en mode hélveto-aussie »

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The Apartments, Apart (Hot Records / Talitres)

Apart

C’est l’album qu’il est devenu presque impossible de réécouter en faisant abstraction de la suite – les drames intimes, les dix-huit années de silence qui ont suivi sa publication et même les retrouvailles plus récentes. Impossible de ne pas y entendre les signes avant-coureurs de l’effacement à venir dans ces chansons de ruptures, d’abandon, d’ambulances et de départ. Continuer la lecture de « The Apartments, Apart (Hot Records / Talitres) »

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Nick Cave, Foi, Espérance et Carnage (Éditions de la Table Ronde)

My solution was a simple one. I decided to avoid whenever I could all of these words and instead use the one simple English word that evokes the whole notion of relationship : you.

Norman Fischer

La personne se tient debout, au bord gauche de la fosse, tournée vers jardin. Juchée sur l’une de ces parois qui guident et séparent les foules quand on les regroupe, elle pousse le ciel de sa main. Et le public, tout le public face à elle fait de même, un geste lent et répétitif qui forme une vague, une autre, un déferlement ralenti, c’est une ballade, c’est Push the Sky Away, et nous poussons le ciel de la main de même, comme s’il pouvait attendre. Après, le silence et la nuit.

Nick Cave sait mettre sa discrète ironie en pause aux moments opportuns – chacun de ses concerts.

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Musical Ecran 2023 / « The Birthday Party, Mutiny In Heaven » de Ian White

Nick Cave & The Birthday Party
Nick Cave & The Birthday Party

Il y a les faits. Et la légende. Dans le cas présent, les frontières sont plus que ténues. C’est un brouillard épais d’alcool, de fumées de cigarette, d’héroïne – celle bien sûr qu’on croise seulement dans les chansons de Lou Reed –, de notes griffonnées sur des feuilles arrachées, de sueur, de bière et autres alcools, c’est ce brouillard qui empêche de discerner le vrai du faux, de ce qui a été réellement vécu et de ce aurait pu (ou dû) l’être… Et vous savez quoi ? On s’en fout – vraiment. Alors voilà. Avant d’être père martyr et caution pour toute personne désireuse d’avoir une discothèque prise un tant soit peu au sérieux, Nick Cave était le chanteur d’un groupe complètement hors-sol, complètement intransigeant, complètement différent de ce qui se faisait alors. Alors ? Le début des années 1980.  Continuer la lecture de « Musical Ecran 2023 / « The Birthday Party, Mutiny In Heaven » de Ian White »

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The Apartments, Thank You For Making Me Beg (live at Les Vinzelles)

Peter Milton Walsh
Peter Milton Walsh / Photo : Sébastien Faits-Divers

Samedi 4 novembre 2023, sous un ciel d’automne noir d’encre, Peter Milton Walsh avait posé sa guitare aux Vinzelles, un lieu dont on dit depuis quelque temps qu’il rend possible l’impossible – mais pour croire à cela peut-être faut-il y avoir vu Frédéric Lo et Bill Pritchard jouer dans la moiteur du printemps l’album Parce Que…. Ou peut-être faut-il avoir été parmi la centaine de personnes présentes samedi dernier à ce concert, pour lequel l’artiste Australien était juste accompagné à la perfection par le guitariste Antoine Chaperon. Parce que ça a été le genre de concert dont on ne peut pas sortir indemne – et dont on sait qu’il y aura forcément un avant et un après. (Ici, je pourrais sans doute parler de The Cure 1984, New Order 1985, Echo & The Bunnymen 1987, Nick Cave 1988, The Go-Betweens 1989 […], Peter Milton Walsh 2009, mais on pourrait y passer plusieurs soirées).

Si l’on avait quand même pas mal fantasmé (avouons-le) sur ce moment – qui durera plus d’une heure et demie, avec des chansons nouvelles, des classiques métamorphosés par la voix d’un Walsh au meilleur de sa forme et quelques anecdotes pince-sans-rire –, la réalité a été bien plus belle que les fruits de notre imagination. Mieux que cela : la réalité sera même beaucoup plus belle que ce que notre mémoire plus ou moins neuve nous offrira dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Car ce concert a été filmé par Sébastien Faits-Divers, un passionné d’images et de musique qui avait déjà croisé la route de The Apartments à Lyon il y a cinq ans – c’était aussi l’automne, la pluie et la mélancolie de couleur bleue. Sébastien a dévoilé aujourd’hui un premier extrait de ce moment comme suspendu, une version bouleversante d’une chanson écrite par Walsh à l’âge de 25 ans. Une version bouleversée qui vient prendre rendez-vous avec l’éternité.


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The Apartments, Drift (1993)

Peter Milton Walsh, The Apartments
Peter Milton Walsh, The Apartments – Les Vinzelles, Volvic, 04/11/2023 / Photo : Michel Valente

Contrairement à ce qu’aurait pu chanter feu Daniel Darc, ce n’était pas n’importe quel soir que celui d’hier. Vraiment pas. Sur la scène des Vinzelles – depuis le début, alors que je n’ai pas beaucoup de certitudes, je savais que cet homme-là et ce lieu-là étaient faits pour se rencontrer –, Peter Milton Walsh, flanqué de l’impeccable Antoine Chaperon à la guitare électrique (et électrisante), livrait devant une centaine de personnes l’un des plus beaux concerts que j’ai pu voir de lui… Le plus beau peut-être, ex-aequo avec la fameuse prestation du 11 novembre 2009 au Théâtre de l’Européen non loin de la Place de Clichy – encore merci, Emmanuel T. Novembre, tenez. Un soir pluvieux comme celui d’hier, un soir d’automne où la mélancolie devient comme une raison d’être. La mélancolie bleue. Celle qui s’échappe si joliment des chansons de Peter Milton Walsh. Continuer la lecture de « The Apartments, Drift (1993) »

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GEE TEE, Goodnight Neanderthal (Goner Records / Urge Records)

Comme Julien Barthélémy de Stupeflip, l’Australien Kel Mason, frontman du quatuor garage punk GEE TEE, aime à se produire en live affublé d’une vieille cagoule moche. Mais la comparaison s’arrête là. Mason, originaire de la Gold Coast (région située à quelques encablures de Brisbane) mais désormais basé à Sydney, n’a de goût que pour le punk. Les amateurs du genre avaient déjà pu apprécier les talents de Kel Mason avec son autre groupe Draggs, dont le dernier disque était sorti en 2019. Mais c’est dès 2016, avec la sortir d’un premier single 3 titres que GEE TEE a fait son apparition. A un rythme stakhanoviste, Mason a enchaîné les disques, en publiant chaque année un E.P. ou un single de Gee Tee, ainsi qu’un premier album sans titre en 2018. Continuer la lecture de « GEE TEE, Goodnight Neanderthal (Goner Records / Urge Records) »

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RVG, TGV émotionnel

RVG

La musique, c’est aussi des rencontres. Rencontrer la musique de Romy Vager, la patronne de RVG (Romy Vager Group), c’est peut-être une des plus belles rencontres de ces dernières années. En 2017, cette Australienne avait publié de manière assez confidentielle le premier album de son groupe, A Quality Of Mercy. Avec le recul, on comprend que tout est déjà en place. Il y a cette voix magnétique qui déraille si besoin et cette mise en avant prodigieuse des guitares. Disciple de l’école australienne (The Go-Betweens, The Apartments), Romy Vager a séduit tous les fans des Throwing Muses et Fat Possum qui décide de publier ce premier album. Continuer la lecture de « RVG, TGV émotionnel »