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Stranger Teens #16 : « Pump Up the Jam » par Technotronic feat. Felly

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Pour tout indie kid en devenir, être adolescent pendant la première moitié des 90’s a forcément signifié une passion plus ou moins affirmée pour Nirvana, et pour le rock alternatif US plus globalement. Une esthétique et une éthique de l’authenticité rock et punk, centrée sur la guitare et le culte de la distorsion. Une manière de réagir au formatage de certaines productions typiques de la décennie précédente, à leur sophistication et maniérisme surjoués. Le synthétiseur et ses gimmicks/items incarnant dans cette perspective le contre-modèle absolu. Continuer la lecture de « Stranger Teens #16 : « Pump Up the Jam » par Technotronic feat. Felly »

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I Like 2 Stay Home #46 : Bleep Techno & early IDM (1989-1996)

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

La parution en 1992 chez Warp de la compilation Artificial Intelligence a pu poser les bases d’une techno autorisant un rapport décalé au dancefloor. Se tenant à l’écart des autoroutes 4/4, c’est en quelque sorte une musique électronique renouant avec ses racines ambiant, pop ou expérimentales que les productions du label de Sheffield ont remis au premier plan.
B12/Musicology, The Black Dog/I.A.O, Speedy J et leurs propositions bleep, version typiquement britannique de l’acid house. Aphex Twin (sous ses divers alias) ou Autechre, et leurs expérimentations early IDM. Ou encore la présence de quelques « franc tireurs », pas forcément assimilés au premier abord à l’écurie Warp, mais qui n’en demeurent pas moins fondamentaux : Orbital  ou outre-Atlantique, Richie Hawtin. Tout ceci dessinant le périmètre d’un genre qu’une série de labels comme Rephlex ou Skam ont pu par la suite honorer. Comme notre playlist qui ambitionne de redécouvrir cet âge d’or, celui d’une certaine techno anglaise des années 1989 – 1996. Loin de nous l’idée de conforter le préjugé élitiste d’une techno dite « intelligente », par opposition à une autre, soi-disant plus primaire ou moins cérébrale. Mais plutôt de rendre hommage à un genre dont les caractéristiques nous semblent parfaites en cette période de confinement : une techno à écouter chez soi, comme si il s’agissait d’étendre l’expérience du Chill-out à l’espace domestique. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #46 : Bleep Techno & early IDM (1989-1996) »

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#27 : Dinosaur Jr., Just Like Heaven (SST Records / Blast First, 1989)

Dinosaur Jr., les graviers du paradis.
Dinosaur Jr., les graviers du paradis.

Quand demain, si loin si proche, commencera-t-il ? La question du déconfinement, du lent retour vers le dehors, des premiers pas ensemble dans un monde ni tout à fait le même ni tout à fait un autre, de la fin pour certains d’un cycle proprement infernal, cette question se pose chaque jour avec plus d’insistance. Et ce n’est pas l’allocution hier soir de Emmanuel M. qui va nous mettre du baume au cœur. En dehors de cette date, forcément flottante, du 11 mai, une autre question va suivre, plus prégnante encore : et après ? Continuer la lecture de « #27 : Dinosaur Jr., Just Like Heaven (SST Records / Blast First, 1989) »

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Primal Scream, Screamadelica (Creation)

Traîtres à la cause, tâcherons, ignobles, vulgaires et bourrins. Les indie popeux n’auront pas de mots assez durs pour dézinguer Primal Scream à la sortie de leur second album éponyme en 1989. Il faut dire que Bobby Gillespie en a déjà sous le coude lorsque paraît, deux ans plus tôt, Sonic Flower Groove, le premier LP de son groupe. Avant cela, il avait joué le faire-valoir au sein de The Wake et un peu plus que ça chez The Jesus And Mary Chain. Sonic Flower Groove, donc, disque aussi brillant que rétro, déjà culte avant même sa sortie, faisant la part belle aux obsessions sixties de ses auteurs (Love, The Byrds) et érigeant Bobby Gillespie en sex-symbol improbable d’une nation indie en anorak. Autant dire que le passage du soleil californien à la rudesse rock de Detroit fait jaser… Et pourtant. Au milieu de ce disque rétrograde, et plutôt bon rétrospectivement (avec The Stooges et MC5 en ligne de mire), trônent quelques déchirantes ballades sous haute influence Big Star. Par exemple, la pépite I’m Losing More Than I’ll Ever Had, devenue Loaded sous les ciseaux avisés mais pas encore experts d’Andrew Weatherall, va transformer leur vie et la nôtre. Continuer la lecture de « Primal Scream, Screamadelica (Creation) »

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Still Raw

Réédition de « Raw Like Sushi » de Neneh Cherry pour les 30 ans de sa sortie

"Raw Like Sushi" photoshoot, par Jean-Baptiste Mondino
« Raw Like Sushi » photoshoot par Jean-Baptiste Mondino

Je me souviens de 1989. C’est l’année où des étudiants sont massacrés sur la place Tian’anmen, où on regarde le mur de Berlin tomber depuis nos écrans de télé, où Ceausescu et sa femme sont arrêtés et exécutés presque en direct et où le Dalaï-Lama reçoit le Prix Nobel de la Paix. C’est une année où la lumière perce parfois derrière les ombres. Continuer la lecture de « Still Raw »

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The Pastels, Sittin’ Pretty (Chapter 22)

Les chroniques anniversaire de l’été

The Pastels Sittin'Pretty

« Parfois, j’aimerais qu’on fasse un disque aussi bon qu’On The Beach de Neil Young. Je pense que Sittin’ Pretty est ce qu’on a fait de mieux, mais ce n’est pas notre chef-d’œuvre. Si on arrive à faire dix chansons aussi bonnes que Ditch The Fool, Nothing To Be Done et Baby You’re Just You, alors on tiendra notre chef-d’œuvre. » (Stephen Pastel, Sounds, 12 août 1989) Continuer la lecture de « The Pastels, Sittin’ Pretty (Chapter 22) »

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The Stone Roses, The Stone Roses (Silvertone Records)

Les chroniques anniversaire de l’été

The Stone Roses

Trente ans se sont donc écoulés. C’est bien suffisant pour que la distance réflexive se mêle, en l’estompant, à l’intensité brute des souvenirs. Et pour que la toute petite histoire se fonde dans les grands mouvements de balancier de l’évolution musicale. Pourtant, au moment d’évoquer The Stone Roses – l’album ou le groupe, jamais sans doute l’italique n’a eu si peu d’importance – c’est encore la mémoire intime qui commence par affleurer. Les vacances de Pâques 1989 consacrées aux révisions du bac, un interlude arraché à la vigilance parentale sous forme d’aller-retour à la FNAC Montparnasse pour y acquérir la bande son des quelques semaines de labeur scolaire à venir et, immédiatement, les cahiers de math ou d’histoire qui s’illuminent de ces guitares carillonnantes et du balancement inouï des scansions rythmiques d’Alan Wren. Continuer la lecture de « The Stone Roses, The Stone Roses (Silvertone Records) »

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The Cure, 
Disintegration (Polydor/Universal)

Les 30 ans du dernier grand album de The Cure

The CureMais comment en est-on arrivé là ? En à peine plus de dix ans, les choses ont incroyablement changé pour The Cure. Né de l’urgence du punk, devenu emblème post-existentialiste (la faute d’Albert Camus), le groupe a vite évolué au gré des humeurs et aspirations d’un leader qui commence par se chercher (un album rose, une compilation américaine) avant de trouver. Trouver une voie (et voix) sonique qu’il s’empresse d’explorer de fond en comble dès les premiers soubresauts de la décennie quatre-vingt. Continuer la lecture de « The Cure, 
Disintegration (Polydor/Universal) »