Julia Holter

JULIA HOLTER

Le nouvel album de Julia Holter, Aviary, est annoncé comme un voyage épique qu’elle décrit elle-meme comme « la cacophonie de l’esprit dans un monde dissolu ». Sans doute l’album le plus foisonnant et époustouflant de la compositrice originaire de Los Angeles, avec d’étonnantes tournures et des arrangements impressionnants. Après Have You In My Wilderness (2015), il a comme point de départ une citation d’une nouvelle d’Etel Adnan, publiée en 2011 : « I found myself in an aviary full of shrieking birds ». (Je me suis retrouvé dans une volière pleine d’oiseaux qui hurlaient). Un scénario qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur, et pourtant, c’est une métaphore assez juste de la vie en 2018, avec ses crises incessantes de scandales politiques, de catastrophes naturelles, de manifestations pour des causes et des convictions dans le vide.

« Parmi tout ce blabla interne et externe, nous expérimentons tous les jours alors qu’il est difficile de trouver ses bases » raconte Julia Holter. « Je crois que cet album reflète cette impression de brouhaha et comment chacun y répond en tant qu’individu – comment chacun se comporte, comment chacun cherche l’amour en guise de réconfort. Peut-être qu’il est question d’écouter et de rassembler la folie afin d’en ressortir quelque chose et ainsi envisager un avenir. »

« Dans beaucoup de chansons, quand j’évoque l’amour, il s’agit de rechercher la compassion et l’humilité dans un monde où l’empathie est toujours mise à l’épreuve », explique Julia. Dans le cas d’Aviary, cette quête de délicatesse – « that bridging of the gulf » – devient une métaphore du processus créatif traversant les hiérarchies historiques, le langage et la musique pour offrir quelque chose de plus fluide, plus ouvert et caractéristique.

Produit par Julia Holter avec l’aide de Cole MGN, Aviary associe astucieusement les envolées lyriques d’Holter et les synthés aux inspirations Blade Runner à une palette de violons et de percussions, les quinze titres de l’album révèlent la vision infinie de cette artiste. Holter s’est entourée de Corey Fogel (percussions), Devin Hoff (basse), Dina Maccabee (violon, alto, choeurs), Sarah Belle Reid (trompette), Andrew Tholl (violon) et Tashi Wada (synthé, cornemuse).

Julia Holter sort son nouvel album Aviary le 26 octobre 2018 chez Domino.

Beak>

BEAK>

Trio de Bristol constitué de Geoff Barrow, Billy Fuller & William Young, créé en 2009. Une basse, une batterie et des claviers, la formation minimaliste s’aventure sur les traces des plus grands : rythmes motorik addictifs à la NEU ! et CAN, dub noisy hypnotique à la JAH WOBBLE / P.I.L et connotations New Wave jubilatoires, tout est réuni pour aboutir à un projet aussi ahurissant que maîtrisé.
Après deux albums et des tournées un peu partout dans le monde Beak> vient de sortir un nouvel LP chez Invada Records UK et Temporary Residence Ltd.
www.facebook.com/beakbristol
beak.bandcamp.com

LE COMTE
« Everything changes permantly. How boring if it wouldn’t. »
Klaus Schulze – Tangerine Dream
C’est avec ces mots en tête que Christophe Le Comte imagine sa musique. Après être passé derrière les synthés de Juveniles, c’est avec la seule compagnie de ses différentes machines et autres modulaires bricolés qu’il signe ses premières compositions en son nom.
Il s’affranchit de la pop et aborde sans contrainte de styles ni de longueur ce retour à ses premiers amours : une Ambient teintée d’Electronica. Un travail déjà entamé avec Monogram, l’un de ses précédents projets. Dans ces longues plages improvisées, la création n’est pas une étape mais bien la finalité. Il en ressort des morceaux en perpétuelle réecriture, rappelant sous bien des aspects la musique d’Alessandro Cortini (NIN) ou de Tangerine Dream. Le Comte propose un live vivant, sans cesse en construction, qui s’écoute autant qu’il se regarde. (Texte : Jeanne Nicolle)
lecomte.bandcamp.com

Ash + Indoor Pets

Islands est le nouvel album d’Ash, le groupe de rock d’Irlande du Nord. Septième disque du trio, il est sorti le 18 mai et se compose de chansons très intimes parlant d’amour et de perte, d’amitié et de trahison, d’identité, de rédemption, et de renaissance. En 26 ans d’une carrière haute en couleur, l’album confirme le statut d’Ash comme l’un des guitar bands les plus insolites et exaltants de ces îles.
Islands est une production cathartique pour le chanteur. Selon Wheeler, elle vient « de ma façon d’essayer de digérer une rupture qui reste incompréhensible pour moi. » Autoproduit et enregistré dans le studio du groupe, Atomic Heart, là même où Ash concocte tous ses disques depuis Twilight Of The Innocents, l’album passe par toutes les étapes du deuil de Kübler-Ross: le déni, la colère, la négociation, la dépression, puis l’acceptation, avec un Wheeler qui met à nu toutes ses émotions, le tout empreint d’une minutie
implacable.
Pourtant, Islands se révèle comme l’une des sorties les plus exaltantes, dynamiques et valorisantes du riche répertoire d’Ash. Précédées par le single explosif Buzzkill, que le chanteur décrit joyeusement comme « simple, idiot, teigneux et plein de jurons inutiles », les 12 chansons du disque sont éclectiques et entraînantes, avec le son d’un groupe extrêmement concentré sur les lendemains qui chantent.
« Nous avons sorti deux disques arrivés en tête des classements et 18 singles au Top 40 » ajoute Wheeler. « Quand on a composé cet album, une partie du processus était de savoir si telle chanson était assez forte pour déloger un de nos tubes de la set list du concert. Avec Islands, je crois qu’on s’est posé un joli problème, car il contient certaines des meilleures chansons que nous avons écrites. C’est si bon d’être de retour… »

U.S. Girls

U.S. GIRLS
2017 marque les 10 ans de U.S. Girls, l’entreprise musicale protéiforme de l’artiste pluridisciplinaire Meg Remy. Pour l’occasion, elle annonce la sortie le 16 février 2018 de son sixième album studio In A Poem Unlimited, second album de U.S. Girls sur 4AD.  Mad As Hell, irrésistible appel au pacifisme sera son premier titre dévoilé. A l’enregistrement, elle a fait appel au collectif instrumental canadien The Cosmic Range et aux arrangements de ses collaborateurs de longue date Maximillian Turnball et Louis Percival.

 

Gruff Rhys + Bill Ryder-Jones

GRUFF RHYS
Gruff Rhys annonce la sortie de son cinquième album Babelsberg le 8 juin, premier chez Rough Trade depuis le classique Candylion en 2007. Cette annonce arrive avec un premier extrait, Frontier Man.
Les dix morceaux présents sur cet album ont été initialement enregistrés début 2016, pendant une session de trois jours dans un moulin, avant que le studio du producteur Ali Chant ne soit démoli.
Le résultat est bel et bien le meilleur enregistrement de Gruff Rhys en date. Pour un album écrit il y a deux ans, chaque titre semble coller étroitement au présent que nous vivons.

BILL RYDER-JONES
Bill Ryder-Jones a quitté The Coral après leur 5ème album studio Roots & Echoes dont les arrangements laissaient déjà deviner un talent de compositeur hors du commun.
En 2009, il réalise la bande son du court métrage Leave Taking, réalisé par son ami Laurence Easeman. Il en fait un EP A Leave Taking Soundtrack. Dans les années qui suivent, il continue à écrire des bandes originales de films.
Il collabore avec Alex Turner, qui lui présente Laurence Bell, du label Domino. Bell fait signer Ryder-Jones sur son label. En 2011, il sort son premier album solo intitulé If…. L’album, instrumental et classique, s’inspire d’un chapitre de Si par une nuit d’hiver un voyageur d’Italo Calvino.
Son deuxième album, A Bad Wind Blows in My Heart, sort en 2013. Ryder-Jones change ici de style. Il revient à la guitare pour écrire un album « pop intimiste » sur lequel il chante. En 2015 sort son troisième album West Kirby County Primary.

Andy Shauf + Jennifer Castle

Extrait du site de Andy Shauf :

The Party is the ANTI- (Arts & Crafts in Canada) full-length debut for this Canadian songwriter, who grew up in small-town Saskatchewan.

Awkward characters show up “Early to the Party,” and either reveal life-changing secrets (“To You”) or try their hardest to reveal nothing at all (“The Magician”). In “a city the size of a dinner plate,” everyone knew the guy who keeled over dead after smoking what he promised would be his last pack of cigarettes (“Alexander All Alone”). The girl dancing by herself, unselfconsciously, in the middle of the room, with the “Eyes of Them All” upon her. One moment you’re dancing with someone who bears an uncanny resemblance to your ex (“Martha Sways”), and later you start slagging your best friend as way of endearing yourself to his recently dumped ex (“Quite Like You”).

Did that all really happen in the same night? It certainly happens in the space of this tightly narrated thirty-eight minutes, all set to ornate arrangements of fuzzed-out guitars, string sections, clarinets and dreamy synths, all draped over delicate piano, acoustic guitars and rainy-day drums.

On his previous LP The Bearer of Bad News, Shauf started out with 100 songs and whittled it down to 11, the cream of the crop—no wonder it turned heads. This time, older, wiser, and with a clearer vision and narrative construct in mind, the self-produced multi-instrumentalist and master of subtlety focused on 15 and cut it to 10.

Recording began with a band in Germany in early 2014, but Shauf—who is endlessly rewriting lyrics and rearranging songs, building them up and then stripping them back to their basics—decided to start anew back home in Regina. There, he set up shop at Studio One, located in an old CBC building, and was left to his own devices. He plays all the instruments, with the exception of the strings, handled by Colin Nealis.

The Party is not exactly a concept record, but it was a way for the singer-songwriter to get out of his own head. An after-party record, more like it. Or for the hangover the next day, when only Shauf’s songs can make any sense of the emotionally-charged scenarios that played out the night before.

When The Party was over, Shauf had no regrets—even if its characters have more than a few.