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Diabologum : La jeunesse est un art

Entretiens avec Anne Tournerie, Pierre Capot et Michel Cloup

Diabologum / Photo : Valéry Lorenzo

Quand j’ai entrepris, il y a déjà deux ans, Les années Lithium, un numéro spécial de mon fanzine Langue Pendue, Diabologum était évidemment l’une de mes obsessions les plus vivaces. D’abord parce que je n’avais cessé d’écouter et de réécouter le #3 depuis sa sortie, mais aussi parce que leurs deux premiers albums, et surtout quelques faces B, Tannis Root, ici, De tels actes de renoncement, là, laissées à l’abandon sur le bas de quelques maxi CD, continuaient de me hanter, par leur nature même, indomptable, chaotique, approximative, comme un miroir d’une post adolescence en pleine ébullition, inconsciente de ses propres limites. Ces disques étaient finalement autant une invitation à vivre différemment que de simples modes d’emplois musicaux, et c’est en ça qu’ils ont eu une importance primordiale. Oui, ici, on pouvait faire quelque chose qui dépassait le stade de l’imitation, oui, on pouvait dire des choses, et les dire bien, avec des mots à eux, à nous. Tout pouvait changer, à un niveau intime, peut-être, mais pour nous en ces années 90, c’était déjà beaucoup. Si notre jeunesse était un art, seul Diabologum en avait trouvé la formule, une formule qui les conduirait doucement, en perdant des plumes en chemin, vers le #3, chef-d’œuvre générationnel. Clair. Continuer la lecture de « Diabologum : La jeunesse est un art »

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Joseph Fisher reprend « The White Cliffs of Dover » de Dame Vera Lynn (inédit)

La semaine dernière, nous croisions Joseph Fisher sur la micro-terrasse du Pop In, côté du boulevard des Filles du Calvaire, sous les rayons discrets d’un dimanche en fin d’après midi. Quelques mots échangés, et une proposition lancée à l’imprévu, celle d’une reprise pour nous, comme nous le proposons à quelques artistes dont nous sommes proches. Son choix serait le nôtre. Il a été rapide, puisqu’on a reçu cette après-midi ce morceau en hommage à Dame Vera Lynn, disparue aujourd’hui-même à 103 ans. Il nous explique son choix : « Nous sommes le 18 juin 2020 et Dame Vera Lynn vient tout juste de mourir. En France, elle est presque une inconnue mais au Royaume Uni, elle a, durant les longues années de la Seconde guerre mondiale, incarné la résistance de l’Angleterre aux bombardiers nazis qui, durant l’été de 1940, firent subir à Londres un Blitz meurtrier. Continuer la lecture de « Joseph Fisher reprend « The White Cliffs of Dover » de Dame Vera Lynn (inédit) »

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Selectorama : Vaisseau

Vaisseau

Depuis quelques semaines, il existe une véritable liturgie d’un culte voué à Tangerine Dream et Black Sabbath qu’on appelle le synth doom. Les uns sourient, d’ailleurs les intéressés eux-mêmes ne s’en privent pas, d’autres se vautrent des deux oreilles dans ce savoureux mélange de rock progressif, de heavy metal et de musique électronique. Horrors Waiting in Line en est pour l’instant l’unique représentant. C’est un disque de doom sans guitare, étrange, jouissif et probablement le plus audacieux du genre depuis des années. Il est l’œuvre de deux musiciens de Brest, deux metalheads passionnés et érudits. L’un d’eux (Ewenn, le batteur) n’est autre que le fondateur de l’excellent Totem Cats Records, le label de Dopethrone qui réédite Bongzilla ou le premier album de Sons of Otis, Spacejumbofudge (1996), la chapelle Sixtine du psych-doom. Du coup, et là c’est un peu de ma faute, la discussion a parfois viré à un enthousiaste name dropping de « groupes préférés ». Continuer la lecture de « Selectorama : Vaisseau »

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Niandra Lades, You Drive my Mind (Cut Cut Records – RMA Records)

Ne pas glisser : comment évite-t-on l’écueil du publirédactionnel quand on connaît depuis longtemps les auteurs d’un disque ? On demande à l’éthique, qui grogne – ce disque fait-il du bien ? oui. Écris-tu pour partager de bons disques ? oui. Tu n’oublieras rien ? oui. Vas-y.

Depuis que le groupe Niandra Lades existe dans la hometown Clermont-Ferrand, j’ai des réserves – poids des influences, travail toujours trop appliqué, toujours trop un travail. De supers pintes en concert, deux albums sympas à découvrir, mais voilà – sympathiques. Continuer la lecture de « Niandra Lades, You Drive my Mind (Cut Cut Records – RMA Records) »

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anneemall, Hello ! (auto production)

Figure discrète de l’internationale pop underground, branche tricolore, Anne Bacheley est de retour. Après avoir passé plusieurs années éloignée du jeu, dont elle tenait l’une des boutiques les plus sensibles, à situer tout près de l’école de Limoges (Doggy, Caramel…), saluée régulièrement par le parrain de Glasgow, Stephen Pastel lui-même (en VO : « Anne’s voice is perfect and imperfect, her playing primitive and gallant, her melodies true. »), ou ponctuellement remarquée par d’autres personnes de confiance (James McNew...), la pictavienne revient. Si elle nous avait quittés il y a plus de dix ans sur un album tout en chansons à guitares anglophiles, Headquarters (dont je n’ai jamais oublié l’énergie, CLIN D’OEIL), elle endosse la cape de son double, anneemall, spécialisé pour cet EP dans l’électronique microscopique : à peine ¼ d’heure de miniatures qui oscillent entre galipettes de sauterelles et atmosphères de fourmilières. Continuer la lecture de « anneemall, Hello ! (auto production) »

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Sous Surveillance : Fontanarosa

Fontanarosa / Photo : Marion Klifa

Qui ?

Paul, qui officie également dans Monotrophy, formation de rock expérimental signée chez S.K. Records.

Où ?

A la manière d’un Antoine de Maximy et après être passé par Reading, Nantes, St Etienne, Annecy, São Paulo, Dijon, Tarragona, notre homme est établi sur Lyon depuis 4 ans.

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« La Brune et moi » : Les désirs font désordre

Petit film mais parfum de soufre et légende tenace pour ce témoignage du Paris punk de 1979.

« La brune et moi » de Philippe Puicouyoul (1979)

Sans s’engager sur un terrain glissant du genre “le confinement avait du bon”, la Cinémathèque française a proposé dès début avril sur sa plateforme baptisée Henri (en référence à son fondateur Henri Langlois) un certain nombre de films de patrimoine ou de documentaires – courts ou longs, à raison d’un par jour – plutôt que, au hasard, Joker, pour d’évidentes raisons juridiques. Entre témoignage documentaire et fiction musicale, le moyen-métrage La Brune et moi de Philippe Puicouyoul (1980), son unique réalisation d’une durée de 50 minutes, sorti dans une seule salle à Paris le 24 avril 1981 et retiré de l’affiche après une semaine d’exploitation avec 570 spectateurs, a beau se vouloir une œuvre de fiction ; mais c’est plutôt pour son aperçu de la scène musicale française de 1979, l’année de ses trois semaines de tournage, que ce « petit film » continue à fasciner.

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Transmission#39 – Spéciale Nouveautés Pop Printanières

Spéciale Nouveautés Pop Printanières

Emission du 7 juin 2020
Présentée par Thomas Schwoerer avec une playlist élaborée par tout section26.

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