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79,5 , Predictions (Big Crown Records)

Notre époque semble être une succession d’événements anxiogènes ne nous laissant guère de répits. Trump, Brexit, Paris à la croisée des flashballs et des voitures cramées… Les étoiles s’alignent pour remettre en cause les fondements de nos existences pacifiques. Au delà de ces événements qui nous touchent tous, il y a nos soucis personnels, ceux au fond plus difficiles à évoquer que les maux de notre temps. Au carrefour de nos vies, plus ou moins accidentées, la musique agit souvent comme un pansement à l’âme, de ceux capables de nous aider à affronter les turpitudes triviales comme les plus confuses. Continuer la lecture de « 79,5 , Predictions (Big Crown Records) »

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Marbled Eye, Leisure (Erste Theke Tonträger)

Nous avions découvert les Américains de Marbled Eye par l’intermédiaire d’une cassette sur le label parisien Gone With The Weed (Police Control, Marauder, Sun Sick, etc.) en 2016. Le 45 tours publié l’année dernière sur Digital Regress (The Shifters) et Erste Theke Tonträger (The Coneheads) confirmait les appétences de la formation d’Oakland pour un post-punk galvanisant, sans nostalgie mal placée. Leisure (2018), premier album de Marbled Eye, toujours chez les Digital Regress (pochette rouge) et Erste Theke Tonträger (pochette bleue) vient à point nommé pour convertir les derniers récalcitrants à la nouvelle vague froide nord-américaine. Continuer la lecture de « Marbled Eye, Leisure (Erste Theke Tonträger) »

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J Mascis, Elastic Days (Sub Pop)

Certains albums résonnent dès la première écoute comme des classiques instantanés. Nul besoin de se les approprier, la familiarité est installée. De la chambre au bureau, ils s’invitent et, mis au défi du quotidien, se révèlent : soit comme les bons paris pressentis, soit comme des emballements éphémères. Quelques semaines après sa sortie chez Sub Pop, Elastic Days semble bel et bien être l’un de ces albums-réconfort difficiles à déloger des platines. Continuer la lecture de « J Mascis, Elastic Days (Sub Pop) »

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Machines #2 – Minimoog : The Model D

Nombreuses furent les machines à marquer l’histoire de la musique pop de ces cinquante dernières années, mais incontestablement, le Minimoog Model D a une place à part dans le panthéon du genre. Il est, à bien des égards, la matrice de la révolution sonore à l’œuvre dans les années soixante-dix. Au delà d’un principe révolutionnaire, il y a le son unique et fantastique d’un instrument pensé pour les musiciens. Cela peut sembler peu parlant (pour le moment) mais le Minimoog a défini dans les grandes lignes à quoi devait ressembler un synthétiseur analogique soustractif monophonique. Des règles encore d’actualité en 2018 ! Continuer la lecture de « Machines #2 – Minimoog : The Model D »

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Papercuts, Parallel Universe Blues (Slumberland)

Papercuts, Parallel Universe BluesCe n’est qu’avec la sortie de Parallel Universe Blues, sixième album de Papercuts, que j’ai découvert la dream pop de Jason Quever et le talent inouï de ce touche-à-tout californien. Tandis que j’écoutais Luna, Beach House ou The Mantles, c’est dans les studios d’enregistrement de ces derniers que le producteur s’affairait. Après quatre ans consacrés à la musique de ses pairs, il se recentre enfin sur sa propre production et, sans doute nourri par ces collaborations au sommet, délivre un album si actuel qu’il est naturellement passé pour celui d’une formation émergente auprès de mes oreilles profanes. Continuer la lecture de « Papercuts, Parallel Universe Blues (Slumberland) »

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Louis Cole, Time (Brainfeeder)

À la faveur d’une vidéo virale sur les réseaux sociaux, nous avons découvert Louis Cole. En un peu plus de 4 minutes, le Californien déploie une pastille typique de l’humour internet (bricolée mais réalisation maline, blagues méta, etc.) et d’une musicalité étonnante. Les aventures de Louis Cole rappellent ainsi les mises en scène de Vulfpeck, un autre groupe phénomène de Youtube ayant imposé leur funk instrumental aride mais marrant à une échelle surprenante.  Continuer la lecture de « Louis Cole, Time (Brainfeeder) »

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Low’s « Double Negative » by Jonathan Caouette

Jonathan Caouette
Jonathan Caouette

After 25 years as a band, Low have reached a new high. With theit formation, the married couple Alan Sparhawk and Mimi Parker broke new ground, bringing unparalleled slow and sad intensity to every note. And yet, Double Negative (Sub Pop), their latest album, is their most radical work, underlining the fact that the band is going through a full-scale metamorphosis. They teamed up with producer B. J. Burton (Bon Iver, Lizzie, and Francis and the Lights) to make an excruciatingly minimal, bare and powerful album. I discovered Low fourteen years ago thanks to Tarnation, by Jonathan Caouette, a mind-blowing and unforgettable documentary made in 2003. Back then, the band had already produced some of its most beautiful albums. For this first autobiographical home movie edited on IMovie, the filmmaker displayed intimate and tragic snippets of his life. His whole life was laid bare through the prism of his mother’s struggle with mental illness and the exploration of his sexual identity. His experience was recorded with a hypnotic mixture of snapshots and Super-8 videos sometimes sourced from his childhood. The soundtrack to these haunting images was beautiful. It featured Lisa Germano, the Cocteau Twins, Mavis Staples, Marianne Faithful and the Magnetic Fields. It also included three Low songs (Laser Beam, Embrace and Back Home Again), which appeared symbolically in the first and final frames, as well as in the middle of the film. When I first listened to Double Negative, I immediately thought of Jonathan Caouette, wondering how he would have reviewed this album. Here is his answer. Continuer la lecture de « Low’s « Double Negative » by Jonathan Caouette »

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Double Negative de Low, par Jonathan Caouette

Jonathan Caouette
Jonathan Caouette

Il aura fallu attendre vingt-cinq ans de carrière pour en arriver là. Avec Low, le couple Alan Sparhawk et Mimi Parker ont posé les bases d’un genre à eux, comme une évocation lente et triste d’une intensité sans pareil. Double Negative (PIAS), leur nouvel album, est pourtant le plus radical de tous, comme s’ils avaient débarrassé d’un brutal revers de main sur la table la méthode qu’ils avaient créée. Avec leur producteur BJ Burton (Bon Iver, Lizzo, et Francis and the Lights), ils ont concentré leur propos à l’os, dans leur forme la plus brute, la plus nue, la plus puissante. J’ai découvert Low il y a 14 ans, alors que le groupe avait déjà quelques-uns de leurs plus beaux albums derrière eux, au détour d’un documentaire bouleversant, de ceux que l’on n’oublie jamais : Tarnation de Jonathan Caouette (2004). Pour son premier film en forme d’autofiction réalisée chez lui sur imovie, il avait mis en scène l’intime, le tragique : toute sa vie par le prisme de l’évolution psychiatrique de sa mère et la quête de son identité sexuelle, dans un tourbillon hypnotique de photos et de vidéos super 8 parfois tournées lorsqu’il était encore enfant. Ces images d’une force indélébile étaient accompagnées d’une bande son magnifique (Lisa Germano, Cocteau Twins, Mavis Staples, Marianne Faithfull, The Magnetic Fields…), et comportaient également trois titres de Low (Laser Beam, Embrace et Back Home Again), présents symboliquement au début, au milieu et à la fin de son film. Lorsque j’ai écouté Double Negative, j’ai immédiatement pensé à Jonathan Caouette, me demandant ce qu’il aurait pensé d’un tel disque. Voici sa réponse.

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