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« Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024)

« Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024)
« Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024)

Dans la série nous nous sommes tant aimés, il est vrai que le cas Mogwai nous tracasse au moins autant que les gens en pleine extase attentiste quant au nouvel album de The Cure. Car sur une durée moyenne mais aucunement reniée, Mogwai fut non seulement un de nos groupes préférés mais aussi le meilleur groupe du monde et surtout le plus bruyant quand ils s’en donnaient les moyens. Malchance infâme d’une date inoubliable au Café de la Danse (déjà…) qui venait simplement d’appliquer la loi. Pas plus de 108 dB, la législation gauloise était formelle mais pour un groupe alors en pleine ascension — et dont la capacité de jonglage niveau quiet/loud fascinait et annihilait alors plusieurs efforts historiques (mbv à l’Olympia, Killing Joke aux balances, Yo La Tengo deux jours de suite devant le Twin Reverb d’Ira) au meurtre de mes tympans — elle ne coulait pas de source. Ces petites batailles du bruit, orions et ramponneaux de visu, faisaient acte de résistance. J’ai d’ailleurs encore ce fameux ticheurte du Ché (t’as la double ref ?) orné du slogan Scottish Guitar Army. J’ai vraiment une histoire particulière avec ce groupe que j’ai peut-être aimé plus que de raison. Continuer la lecture de « « Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024) »

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Selectorama : Mayfly Two

Mayfly Two / Visuel : DR
Mayfly Two / Visuel : DR

Mayfly Two, c’est d’abord l’occasion de retrouver avec joie Anne Bacheley, légende discrète de la pop française anglophone des années 2000. A la tête d’une petite œuvre fais-le-toi-même plus ou moins difficile à trouver (des CDR, des œuvres numériques), elle a eu le privilège de figurer dans des listes de recommandations de Stephen Pastel himself. Bien sûr que les Pastels figurent en bonne position dans les influences de la dame, mais Anne est avant tout une âme libre qui se fiche de tout carcan et de toute étiquette. Elle écrit et compose parce qu’elle en ressent le besoin, le reste n’est pas son problème. Plutôt solitaire musicalement jusqu’ici, elle semble avoir trouvé en Chris Fox (from Dundee, 100 km au nord d’Edimbourg) un alter ego musical avec qui elle partage sa passion pour la musique et cet alias de Mayfly Two. Continuer la lecture de « Selectorama : Mayfly Two »

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Stephen Pastel : « J’ai toujours conservé une certaine naïveté dans mon approche de la musique. »

Gavin Thomson & Stephen Pastel / Photo : Steven Gribbin
Gavin Thomson & Stephen Pastel / Photo : Steven Gribbin

C’est l’histoire de la rencontre entre deux groupes. Un faux, un vrai. Dans son premier roman, This Is Memorial Device (2017), David Keenan recompose la biographie fictive d’un groupe culte écossais – Memorial Device, donc – en juxtaposant sous formes d’interviews inventées vingt-six points de vue complémentaires sur la trajectoire éphémère et négligée des apprentis héros du post-punk local. Sept ans plus tard, c’est un héros bien réel de la scène indie de Glasgow qui transpose en une série de fragments instrumentaux le récit épique d’une aventure inaboutie. Stephen Pastel – épaulé pour l’occasion par Gavin Thomson – ingénieur du son et membre épisodique des Pastels – s’est ainsi replongé dans ses propres souvenirs et dans ses archives les plus enfouies pour confectionner une bande-son où les fragments des démos archaïques côtoient les passages composés expressément pour l’occasion. Le collage constitue un album intéressant et un support approprié à l’évocation de quelques vieux souvenirs. Continuer la lecture de « Stephen Pastel : « J’ai toujours conservé une certaine naïveté dans mon approche de la musique. » »

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The Pearlfishers, Making Tapes For Girls (Marina)

Le temps file : vingt-sept ans depuis la première rencontre, cinq ans depuis les dernières retrouvailles. A chaque fois, on redécouvre David Scott très exactement à l’endroit où on l’avait quitté. Parfois, il n’en faut pas davantage pour procurer cette forme de réconfort bienfaisante en constatant qu’il est possible de maintenir une continuité de l’existence qui résiste à l’entropie et au chaos. Comme son titre l’indique sans détour, Making Tapes For Girls est un album nostalgique entièrement consacré à la passion musicale et à son omniprésence vitale pour tous ceux qui la partagent, à vingt ans comme à soixante. Non pas parce qu’elle constituerait un refuge érudit hors du monde mais, au contraire, parce qu’elle ne cesse d’imprégner les rencontres, les émotions les plus intimes et les souvenirs les plus précieux. On peut presque tout raconter d’une vie en la condensant quelques disques et autant d’engouements marquants et durables. Continuer la lecture de « The Pearlfishers, Making Tapes For Girls (Marina) »

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Eugenius, Mary Queen of Scots (August Records, 1994)

Dans la série « groupe sensationnel qui ne rencontre pas de succès et qui disparaît sans prévenir », Eugenius tient le meilleur épisode. Ayant pour premier fan Kurt Cobain, sonnant bien mieux que Pearl Jam (à la même époque), possédant une palanquée de bonnes chansons, Eugenius avait tout pour réussir. Le public en décida autrement et préféra s’infliger des groupes peu recommandables. Trente ans après sa sortie, l’ultime disque des Eugenius sonne merveilleusement bien et laisse toujours pantois. Comment les fans de Swell, d’Husker Dü et de Nirvana ont-ils pu passer à côté d’un tel groupe ?
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Selectorama : BMX Bandits

BMX Bandits / Photo : Harrison Reid
BMX Bandits / Photo : Harrison Reid

De temps en temps, mais rarement, il arrive que la vraie vie ne ressemble pas à un western de John Ford et donc, que les faits dépassent la légende. C’est exactement le cas dans l’épopée rocambolesque vécue par BMX Bandits, formation à géométrie très variable initiée en Écosse par le dénommé Duglas T. Stewart il y a près de 40 ans. Dans le désordre, elle a compté dans ses rangs de futurs Teenage Fanclub et The Vaselines, Kurt Cobain a déclaré qu’il s’agissait là du seul autre groupe dans lequel il aurait voulu jouer, des presque débutants nommés Oasis ont assuré sa première partie et un documentaire a même tenté dès 2011 de raconter tout ça et un peu plus… Et pourtant, tout ça, ce n’est rien comparé aux mélodies que seul ou en équipe, ledit Stewart est capable d’imaginer depuis les premiers jours. Le nouvel LP– douzième du nom – s’intitule Dreamers On The Run ne déroge pas à la règle et secondé ici par le benjamin Andrew Pattie, l’homme continue d’assouvir ses fantasmes pop. Des fantasmes qu’il égrène dans un selectorama regroupant dix chansons qui ont beaucoup compté à l’heure d’imaginer ce nouvel album. Continuer la lecture de « Selectorama : BMX Bandits »

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The Jesus And Mary Chain, Glasgow Eyes (Fuzz Club)

Il était grand temps de s’en rendre compte, malgré leur classicisme avoué, les frères Reid n’ont jamais trop été à la traine d’une certaine modernité. Si les saillies de soudards de Psychocandy définissent aujourd’hui un continent entier avec ses réussites (le seul plot MBV fera à lui seul une assez belle guerre coloniale) et ses aberrations, soit tout ce qui en découle depuis le nouveau siècle, peu ou prou, les plus rétrogrades étant paradoxalement les moins couillons. En 1986, alors que le monde faisait mine ou semblent de découvrir que le hip hop et le binaire n’étaient pas forcement antinomiques (Walk This Way), les deux têtes de mort prenaient des notes, utilisant déjà, quand nécessité faisait loi, la beat box sur Darklands et allaient recracher la leçon façon foutre et ciment sur l’excellent Sidewalking (1988) puis tenter, en pure perte (vraiment ?) de faire un clin d’œil glorieux mais tardif à Public Enemy avec Reverence (1992). Continuer la lecture de « The Jesus And Mary Chain, Glasgow Eyes (Fuzz Club) »

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Gnac, The Echoes On Departure (Vertical Features)

Dans l’histoire des musiques modernes, le statut de musicien culte est – si ce n’est enviable – bien souvent envié. Parce qu’après tout, combien auraient finalement préféré ne jamais (mais vraiment jamais) tutoyer le succès et les ors des majors pour mieux rester dans le périmètre du cool et se voir désigné par leurs pairs (et leurs descendants) figure tutélaire sans plus aucun risque de date de péremption ? Il y en a quelques-uns bien sûr, mais le premier qui (me) vient à l’esprit est peut-être Guy Chadwick, un Monsieur Tout le Monde ayant raté son rendez-vous néo-romantique avant de devenir un de ces orphelins du Velvet et damer le pion à ses copains Peter Astor et consorts en approchant le presque grand succès avec des chansons aux titres parfois désespérants – Beatles And Stones, quand même – et une deuxième version ratée d’un premier single qui avec le recul aurait peut-être dû rester le seul disque de The House Of Love – tant qu’à être culte, autant viser haut… Alors voilà, Guy Chadwick ne sera plus jamais Lawrence ou Vini Reilly, et plus rien ni personne n’y pourra rien changer.

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