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Roméo Poirier, Hotel Nota (Sferic)

On s’était perdus de vue après son départ de Strasbourg vers Bruxelles, au début des années 10, et c’est un plaisir de retrouver Roméo Poirier, sur disque pour commencer. Le jeune trentenaire alsacien avait pris le large après avoir fait un tour musical, local et remarqué, notamment sous l’oriflamme Herzfeld  : élégant derrière les fûts de sa batterie pour Original Folks, perspicace dans l’accompagnement (guitares, claviers…) et les arrangements pour Thomas Joseph ou le Herzfeld Orchestra, il avait mené sa barque avec son amie de lycée, Sarah Dinkel, dans Roméo & Sarah pour un premier (et dernier) album CD, Vecteurs et forces, une des plus originales sorties du label strasbourgeois. Le duo malaxait alors avec délicatesse une variété anglophile, étirant un post post-rock (ou une pop spatiale) sur des durées qui permettaient à de minuscules événements (quelques mots anglais, de jolies mélodies et un jeu de guitare subtile) de se produire, en n’abandonnant jamais tout à fait l’aspect mélodique et immédiat. Continuer la lecture de « Roméo Poirier, Hotel Nota (Sferic) »

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Je ne dors pas alors j’ai écouté cette chanson (et j’ai écrit dessus)

Une chanson : Cabane, « Tu ne joueras plus à l’amour »

Lisa Balavoine
Photo : Lisa Balavoine

J’avais pris l’habitude d’envoyer chaque jour à quelqu’un une chanson, mais depuis quelques semaines je ne le fais plus, or ces gestes et ces pensées qui nous animent mécaniquement sont, on le sait, ceux dont il est le plus difficile de se défaire. Le hasard des douces amitiés fait que ce matin, un lundi de février qui ressemble à un dimanche de novembre, je reçois un message et dans celui-ci dix chansons. Je ne les écoute pas tout de suite, d’abord je remonte la couette sur moi, parce que je n’ai pas envie de me lever, parce que je n’ai pas réussi à dormir, parce que j’ai envie d’un café sans avoir le courage d’aller jusqu’à la cuisine, parce que ce sont encore les vacances, parce que je veux finir le roman que je suis en train de lire, parce que je remets toujours les choses à plus tard. Continuer la lecture de « Je ne dors pas alors j’ai écouté cette chanson (et j’ai écrit dessus) »

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Cabane, Grande Est La Maison (Cabane Records)

Quand donc se sent-on vraiment chez soi ? Autour de cette interrogation aporétique, Thomas Jean Henri a patiemment bâti un édifice qui repose sur des fondations infiniment ramifiées et qui possèdent sans doute une importance aussi capitale que la partie émergente de sa Cabane si accueillante. Depuis 2015, l’ex-batteur de Venus s’est en effet attaché à ponctuer chacune des étapes de la construction de gestes artistiques réflexifs – articles de presse, singles avant-coureurs ainsi qu’un documentaire où les membres de l’entourage bienveillant de ses pairs s’interrogent sur la portée d’un album qu’il n’ont pas encore entendu – comme pour mieux prolonger ce sentiment au long cours, presque paradoxal, qui fait de chacun d’entre nous de petits Ulysse en quête du retour vers ces lieux pour lesquels l’attachement croît souvent à proportion de la distance qui nous en sépare. Continuer la lecture de « Cabane, Grande Est La Maison (Cabane Records) »

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Puce Moment, O.R.G. (Vert Pituite La Belle)

Puce MomentLa démarche de Puce Moment s’inscrit dans un truc très spécial : et je dois bien avouer que je n’ai pas forcément les armes adéquates pour mettre en perspective le résultat de leurs recherches musicales. Donc, pour ne pas raconter trop d’idioties, j’ai potassé, comme un étudiant bûcheur, le très complet travail d’accompagnement du label Vert Pituite La Belle qui œuvre dans des marges assez peu visibles et difficilement classables (musiques expérimentales, improvisées, chansons réalistes…). Pour poser les choses, il s’agit, d’un côté, de Puce Moment, donc, duo de compositeurs au nom à priori inspiré d’un court-métrage de 6 minutes réalisé par Kenneth Anger en 1949, plutôt portés vers l’art contemporain et les pratiques dites transversales (théâtres, images, création scénique…) et, de l’autre, des fameux orgues mécaniques, connus dans le Nord de la France (en Belgique, en Suisse et aux Pays-Bas aussi), qui fonctionnent avec des cartes perforées et qui mettent l’ambiance dans des cafés reconnus, où l’on danse de 16 à 22 heures le dimanche. Continuer la lecture de « Puce Moment, O.R.G. (Vert Pituite La Belle) »

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Tous au Ptit Fays, tival !

C’est une histoire rocambolesque, et comme toutes les histoires (belges), elle vaut son pesant de chicon. Des pâturages et des bois à perte de vue, une petite place, un clocher, un chapiteau, le décor est planté. Bienvenue à Petit-Fays, un charmant village de l’Ardenne namuroise. Organisé en marge de la kermesse du village, le P’tit Faystival, à l’inverse des festivals de masse, privilégie une approche humaine et une ambiance décontractée. Ici de pas de tête d’affiche, il suffit de se laisser porter par une programmation toujours audacieuse, à la fois cosmopolite et pointue, sans être snob. Continuer la lecture de « Tous au Ptit Fays, tival ! »