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XTC, Drums and Wires (Virgin, 1979)

XTC représente une certaine idée de la pop anglaise, altière, ouverte, moderne mais s’inscrivant concomitamment dans une certaine tradition locale. Le groupe de Swindon n’a en effet jamais cherché à masquer leur anglicité. Comme d’autres (Blur, Madness, The Kinks) ils en ont même fait une singularité. Après deux galops d’essai, les musiciens marquent les esprits avec le superbe Drums and Wires (1979), devenu depuis un classique de la période. Continuer la lecture de « XTC, Drums and Wires (Virgin, 1979) »

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Stuart A. Staples, une vie de chien (chanceux)

Stuart A. Staples / photo : Richard Dumas
Stuart A. Staples / photo : Richard Dumas

À quelques semaines de la sortie du nouvel album de son groupe de presque toujours – Soft Tissue, absolument merveilleux –, retour sur une rencontre londonienne avec Stuart A. Staples. Une rencontre d’il y a presque vingt ans. Le leader de l’un des groupes qui a donné l’envie à certaines et certains de se lancer dans l’aventure de la RPM s’échappait pour la première fois en solo. Alors, en un coup d’Eurostar et de métro londonien, je me retrouvais dans un quartier excentré de la capitale britannique, accueilli par ses soins. Sourire en coin et toujours disert, l’homme détaillait les péripéties qui l’avaient conduit jusque-là… Avec le recul, cet instant est en fait un tournant même si je crois que même lui ne le savait pas encore : cette parenthèse allait finalement clore une époque, autant dans sa vie de musicien – Tindersticks ne réapparaitrait que trois ans plus tard, dans une nouvelle incarnation – que personnelle – avec sa femme et ses enfants, il allait quitter son pays pour poser valises et instruments dans une petite bourgade du centre de la France… Mais avant ces révolutions, il nous avait raconté tout cela – et sans doute plus encore. Continuer la lecture de « Stuart A. Staples, une vie de chien (chanceux) »

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Selectorama : A. Savage

A Savage
A Savage / Photo : DR

Il semble un peu ailleurs, le temps où Andrew Savage brûlait les planches en tant que leader des new yorkais Parquet Courts. S’il reste un pied dans l’affaire, le natif du Texas a depuis quitté la Grande Pomme et continue sa carrière solo avec un second album paru l’an dernier chez Rough Trade, Several Songs about Fire. Isolé au cœur de l’Angleterre, il a travaillé avec Jack Cooper (Modern Nature, Ultimate Painting), avec en tête l’idée que « chaque chanson devait pouvoir se résumer à une guitare acoustique ». Cate Le Bon et John Parish à la production ont contribué à la naissance de ce disque, aussi proche de la terre et de l’intime que possible. Ce sera sans doute l’un des temps forts de la première soirée du festival Pies Pala Pop à Rennes ce week-end. Nous avions envie d’en savoir un peu plus sur le personnage à travers dix morceaux choisis et commentés par lui-même.

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Trente ans dans la vie d’une femme.

Au moment de la sortie du nouvel album de Beth Gibbons, Lisa Balavoine retrace le chemin qui la relie à elle.

Beth Gibbons, Lives Outgrown (Domino, 2024)
Pochette de l’album de Beth Gibbons, Lives Outgrown (Domino, 2024)

Il y a trente ans, je tombais amoureuse d’une femme. Je tombais amoureuse d’une voix, d’un timbre, d’un souffle, d’un murmure. Je tombais amoureuse d’une façon de se tenir debout, de s’arrimer au micro, de fermer les yeux, de porter un carré long, un jean noir et un tee-shirt noir aussi. Je tombais amoureuse d’une élégance rare, d’un phrasé singulier, d’une délicate modestie. Je tombais amoureuse de Beth Gibbons. Continuer la lecture de « Trente ans dans la vie d’une femme. »

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Cleaners From Venus, Midnight Cleaners (Man At The Off Licence, 1982)

Dans les années 80, le développement de la cassette audio conduit à une véritable révolution pour les musiciens. En l’espace de quelques années, il devient possible de s’enregistrer et distribuer sa musique depuis chez soi. Avant même l’avènement du P2P, la musique se diffuse à travers la poste, les fanzines et les passionnés de musique. Le groupe britannique Cleaners From Venus embrasse de toutes ses forces le do it yourself. En effet, la formation enregistre à la maison sur un 4 pistes puis propage la bonne parole à travers des K7 auto-éditées et des enveloppes pré-timbrées. Tout le monde peut copier la musique et même demander une pochette au groupe. Cette démarche, les Cleaners From Venus ne sont pas les seuls à l’avoir. Continuer la lecture de « Cleaners From Venus, Midnight Cleaners (Man At The Off Licence, 1982) »

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John Bramwell, The Light Fantastic (autoproduit)

Il a souvent été question de lumière dans les chansons de John Bramwell. L’éclat solaire impromptu saisi au détour d’un nuage, le scintillement discret d’une étoile dans un ciel nocturne, la lueur du matin qui colore la grisaille sans pour autant la dissiper totalement. La métaphore pourrait sembler convenue mais elle condense, en l’occurrence, quelque chose de bien plus substantiel dans cette écriture qui, depuis les premiers titres de I Am Kloot découverts il y a près d’un quart de siècle, s’attache à restituer le plus honnêtement possible les contrastes entre les trivialités éphémères et moroses du quotidien et la beauté que leur insuffle les formes poétique et musicale. Continuer la lecture de « John Bramwell, The Light Fantastic (autoproduit) »

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Lias Saoudi / Fat White Family : « Nous avions deux Syd Barrett dans le groupe »

Lias Saoudi - Fat White Family / Photo : Alain Bibal
Lias Saoudi – Fat White Family / Photo : Alain Bibal

Pourquoi continuer de monter sur le ring lorsque l’on sait que chaque combat sera long, violent, laissera des séquelles et permettra à peine de payer le loyer ? C’est la question que doit se poser Lias Saoudi depuis les tout débuts de The Fat White Family, groupe dont il est le frontman. L’enregistrement de Forgiveness Is Yours, le quatrième album du groupe, a été marqué par le départ de Saul Adamczewski, membre fondateur, compositeur, visionnaire et dictateur après l’enregistrement d’un titre et demi. Nathan Saoudi, frère de Lias, compositeur au caractère obsessionnel et lui aussi despote, a disparu dans la nature à la fin des sessions. On ne sait toujours pas s’il fait encore partie du groupe. Dire que l’enregistrement de ce disque a été tendu est un euphémisme. Pourtant Forgiveness Is Yours est une réussite totale. Continuer la lecture de « Lias Saoudi / Fat White Family : « Nous avions deux Syd Barrett dans le groupe » »

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Selectorama : Penny Arcade

James Hoare / Photo : Kate Mount
James Hoare / Photo : Kate Mount

Une voix et un visage que nous connaissons depuis plus de dix ans déjà et pourtant, James Hoare présentait en début de mois, sous le nom de Penny Arcade, son premier album en solitaire. Membre de certains des groupes les plus marquants de la scène indie pop des années 2010 – Veronica Falls, Ultimate Painting ou Proper Ornaments –, l’Anglais s’était ces derniers temps retiré de l’effervescence de la capitale britannique pour se rapprocher de ses origines, à l’ouest du pays. On le retrouve avec Backwater Collage, un disque mélodieux, au son très clair et lumineux, tout en douceur et en lenteur ; mellow, dirait-on chez lui. C’est aux fondements de sa culture musicale qu’il revient aussi lorsqu’il commente les dix titres qu’il a sélectionnés pour nous. Il y a dans ses paroles des récurrences qui font sourire tant elles reflètent son identité musicale : la guitare comme colonne vertébrale, la nécessité du do it yourself, le minimalisme en maître-mot.

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