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Le club du samedi soir #31 : A is For…

Tauba Auerbach, How to Spell the Alphabet, 2005. As seen in Tauba Auerbach
Tauba Auerbach, How to Spell the Alphabet, 2005. Source : Letterform archive

Nous voilà arrivés au 16 janvier de cette nouvelle année 2021 à peine démarrée et tout semble déjà désordonné. Il était difficile d’imaginer, même depuis des temps récents, que le monde puisse être capable de tourner tant à l’envers ! À échelle individuelle, peu de remèdes efficaces face à la crise, si ce n’est sans doute de tenter de reprendre les choses dans l’ordre pour voir ce qui nous avait peut-être échappé. Au jeu du langage humain, et d’où qu’il vienne géographiquement, l’ordre alphabétique forme cette petite musique fondamentale que nous connaissons depuis l’enfance et qui a bâti notre esprit. Lettres sacrées, inconnues mathématiques, prétextes acrostiches : qu’importent leurs formes et leur sens, ces signes ensemble illuminent le monde de notre pensée. Et à défaut de le guérir ou de le tordre dans un sens ou un autre, chérissons-le dans sa forme et dans son cœur tout simplement. Quelques titres donc, piochés ça et là dans ma mémoire typographique, en clin d’œil à tous ceux qui, comme moi, adorent les alphabets.

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Le club du samedi soir #30 : The damned don’t cry (neo-romantism begins at home)

Steve Strange
Steve Strange

Comme pour la Movida, le premier souvenir qui revient en mémoire est un article. Un article à nouveau paru dans Rock And Folk – alors que j’étais plus Best, je crois  –, un article qui détaillait un monde qu’on aurait juré imaginaire. C’est la fin des années Collège, celles des premiers vinyles achetés le samedi après-midi dans le petit magasin de la contre-allée de l’avenue de Saint-Cloud, celles des groupes qu’on découvre en écoutant Feedback à la radio – le poste miniature dissimulé sous l’oreiller car on devrait déjà dormir -, celles des pages des mensuels qu’on dévore jusqu’à presque les connaitre par cœur – au détriment parfois d’autres apprentissages.

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Le club du samedi soir #29 : Le Japon, l’autre pays du shoegaze (2003 – 2020)

Je me souviens de la première fois que j’entendais ces vagues de riffs évanescents, sonnant comme une sirène d’alerte au tsunami, et cette batterie qui arrive au moment où l’on s’y attend peut-être le moins. C’était à la fin du mois de février 2019. Encore inscrit sur cette célèbre application de dating infernale jusque dans son logo, j’accueillais ce soir-là dans mon petit appartement à deux pas de la Maroquinerie une charmante jeune fille. Après avoir dégusté les falafels décevants du Libanais d’en face, nous en venons naturellement, au regard de la décoration dudit appartement faite de piles de vinyles, de setlists collées au mur et de guitares qui prennent la poussière, à causer musique. C’est ainsi qu’on entame mon activité de rendez-vous galant favorite : un son par personne, et on alterne. L’invitée étant reine en mon domaine, je la laisse inaugurer l’exercice.


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Le club du samedi soir #28 : En attendant la reprise, Vol. 3

Les Sopranos rejouent Le Parrain 3

Pour la plupart, 2020 aura été l’année du sempiternel, de la temporalité d’enfer, de l’éternel recommencement, du dimanche ininterrompu et de la mise en abîme. Pour autant, à y regarder de plus près, dans cette longue succession du même, un curieux phénomène s’est joué. Chaque jour n’étant pas l’exacte copie du précédent, mais le fruit d’une lente et subtile altération, comme ces photocopies de photocopies successives qui laissent entrevoir un spectre dans le décor d’origine délavé au fil du processus. Je reste curieux de savoir vers quelle folie ce confinement prolongé aurait fini par nous plonger – mais peut-être aurons-nous la chance de le savoir en 2021…
Pour en finir avec 2020, voici une sélection de reprises choisies pour leur qualité de perversion du modèle original et vaguement ordonnées pour mimer la progression vers l’absurde que nous avons connue jour après jour, semaine après semaine et mois après mois.

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Le club du samedi soir #27 : les recalés du Top 2020

Illustration : Pauline Nunez
Illustration : Pauline Nunez

Il y a ceux qui brillent en haut avec l’insolence d’une tête de gondole, très souvent malgré eux (The Apartments, c’est quand même pas le disque le plus frime de l’année, on peut l’admettre) et ceux que l’on ne cite pas assez pour qu’ils parviennent à se hisser au sommet. Nos petits pref’ à nous, les trop ou les pas assez, les obscurs ni d’Eve ni d’Adam, les un seul single brillant sur un album passable, ou ceux qu’on a écouté, oubliés, retrouvés. Les voici, dans le désordre, avec peu de cohérence stylistique, mais pas mal d’amour derrière leur sélection.

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Le club du samedi soir #26 : Damon Albarn

Week-end Damon Albarn, partie musicale.

Damon Albarn
Damon Albarn at the beginning

Il faudrait évidemment bien plus qu’un seul week-end consacré à Damon Albarn pour illustrer la carrière de l’extrêmement prolifique et toujours jeune homme de Whitechapel. Interviewé dans nos colonnes ce matin, Nicolas Sauvage, auteur de Damon Albarn : L’échappée Belle aux éditions du Camion Blanc nous emmène en voyage dans les différentes décennies habitées par la musique du leader de Blur, Gorillaz, The Good, The Bad & The Queen à travers une playlist sélectionnée par ses soins. Toutes périodes mélangées, tous alias confondus, histoire de souligner une fois encore le génie total de l’anglais.

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Le club du samedi soir #25 : Right on tracks — une rêverie ferroviaire

Arrivée du train en gare de La Ciotat, Les frères Lumière.
Arrivée du train en gare de La Ciotat, Les frères Lumière.

Alors que les affres du doute flottaient encore il y a quelques semaines — pour les quelques centralistes urbanisés dont je suis —, maintenant nous le savons : nous reprendrons le train pour le solstice d’hiver, nous en aller revenir dans nos proches régions passer quelques jours avec ceux qui nous sont chers. Prendre le train, cette singulière invention de l’ère industrielle, c’est par le corps tout entier emprunter tout un cheminement historique et poétique, se laisser cahoter en rythme les yeux pris dans le défilement infini du paysage et partager collectivement ce moment de transport fait de destinées individuelles. Passer les gares qui ne servent plus et s’arrêter dans celles qui subsistent encore, se remémorer à chaque étape tous les trajets arpentés dans sa vie.


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Le club du samedi soir #24 invite Le Gospel

Antonio Julio Duarte
Photo : Antonio Julio Duarte

Nous avions déjà parlé du travail de fourmi d’Adrien Durand et son fanzine Le Gospel dans l’interview donnée pour notre série Papivole, menée par Renaud Sachet. Presque deux ans plus tard, il était logique de prendre quelques nouvelles d’un fanzine né presque au même moment que nous, avec cette idée à priori tout aussi dingue de se reconnecter avec l’essentiel, à savoir nos obsessions musicales sans qu’elles soient perverties par le marketing, et une envie d’écrire de la façon la plus indépendante possible. Refaire de la passion pour la musique une histoire humaine, avec un lien simplifié entre l’auteur et le lecteur. Le Gospel est tout cela, un fanzine qui en est à son septième numéro (double : Une autre histoire du DIY / Musique et lutte des classes – en cours d’envoi), un site qui publie régulièrement du contenu indépendant du fanzine, un shop où on trouve des cassettes, des t-shirts, un beau livre pour enfants… J’ai posé cette après-midi même quelques questions à Adrien pour résumer tout ça, mais ses réponses m’ont semblé témoigner si justement de la situation complexe que nous traversons tous, avec un optimisme revigorant, qu’on a décidé de les publier. Alors pendant que vous écouterez cette mixtape qu’il nous a offerte, lisez ses propos, puis Le Gospel. Nous sommes si peu à défendre nos idéaux aussi librement.

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