Au début des années 70, la vénérable maison de disques Vogue (Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Martin Circus etc.) accueille de sacrés hurluberlus. Le Chico Magnetic Band ne passe pas inaperçu en concert. Chico, en plus de chanter dans un anglais erratique, fait exploser des pétards judicieusement placés sur son casque quand il ne prend pas son bain sur scène… Ce goût pour le happening et la bravade, le groupe le développe lentement mais sûrement à la fin des années 60 en trainant dans la scène lyonnaise. Chico, de son vrai nom Mahmoud Ayari, né en Tunisie, s’éprend d’abord de soul et rhythm & blues avant d’avoir une révélation avec Jimi Hendrix. Continuer la lecture de « Chico Magnetic Band, Id. (Disques Vogue, 1971) »
Étiquette : Label : Vogue
Catégories chronique réédition, mardi oldie
The Creation, les EP français (Cameleon Records)
Les années soixante furent une période très compétitive pour les groupes de rock britannique. Peu nombreux furent les élus, ceux capables d’atteindre les cimes du classement. Vingt ans plus tard, les passionnés redécouvrirent de nombreuses et valeureuses formations, à l’ombre des têtes d’affiche de l’époque (The Beatles, Kinks, Who, Stones, Small Faces…). The Creation fit incontestablement partie des plus belles trouvailles des archéologues du rock sixties outre-Manche, aux cotés de The Smoke, The Sorrows ou The Action. Leur musique influença ainsi rétrospectivement de nombreux groupes et labels parmi lesquels Ride (ils ont repris How Does It Feel to Feel), Oh Sees (cover de If I Stay Too Long) et bien sûr Creation Records. Continuer la lecture de « The Creation, les EP français (Cameleon Records) »
Catégories 45 tours de confinement
#18 : Orange Disaster, Something’s Got To Give (Neuter Records, 1980 / Vogue, 1981)
Le batave siffle tard.
Je ne sais plus qui de Thierry Roland ou de Jean-Mimi Larqué en est l’auteur (ou même si la citation n’est pas, qui sait, apocryphe). Encore moins de quel match il s’agissait, s’il concernait l’équipe de France ou un grand d’Europe. Qu’importe (je gage que Christophe B. saura nous éclairer). De la formule de nos duettistes, Bouvard et Pécuchet de la lucarne, de ce fragment d’un discours amoureux sur le football où, avec un sens inné du raccourci (et du tacle à la carotide), le génie le dispute à l’idiotie, on retiendra essentiellement que l’arbitre était néerlandais et avait une conception toute personnelle du temps additionnel. Mais rien ne nous empêche d’exfiltrer cet immortel aphorisme de l’aire de jeu et de le malaxer pour mieux l’appliquer à la politique de nos homologues hollandais en matière de stratégie sanitaire. D’abord partisan d’un calcul délicat, la fameuse « immunité collective » un temps chère à BoJo, le gouvernement néerlandais préconise désormais, plutôt qu’un confinement généralisé et contrôlé, un « lockdown intelligent » – une façon de jouer sur les mots ou de pointer poliment le manque de jugement du voisin. Aux pays des polders, on peut vivre comme avant, ou presque. Si les bars, les musées ou les salles de gym sont fermés, la plupart des magasins restent ouverts, ainsi que les coffee-shops (mais attention, uniquement pour la vente à emporter !). On peut donc, en relative liberté, continuer à rouler – et pas seulement à bicyclette – ou subtiliser des Van Gogh. Maintenant, reste à savoir si le batave est versatile. La barre des 1500 décès ayant été atteinte (puis allègrement dépassée après la rédaction de ce post) aux Pays-Bas, il n’est pas exclu que l’arbitre siffle rapidement la fin de la récré, laissant seule la Suède jouer les prolongations (et Virna Lindt me faire du pied sous la table pour passer sur la platine). Continuer la lecture de « #18 : Orange Disaster, Something’s Got To Give (Neuter Records, 1980 / Vogue, 1981) »