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Joni Île, Sémaphore (Bruit Blanc)

« Est-ce que tu crois que c’est moi qui délire ? »

L’été 2022, Joni Île jouait dans une grande salle, près de la maison. Elle avait décroché la première partie de Courtney Barnett, une de ses chanteuses préférées, je crois. Devant un parterre nombreux de fans de la rockeuse australienne, impatients, Marion a arrêté un peu le temps, et en 2/2 avec sa guitare, sa voix et pas grand chose d’autre, elle a captivé le public avec ses miniatures exécutées avec retenue, toujours, et avec cette décontraction à la fois timide et assurée qui fascine. Continuer la lecture de « Joni Île, Sémaphore (Bruit Blanc) »

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Rhume, Vigilance Rose (Liquide l’après-midi / Bruit Blanc)

 

Rhume Vigilance Rose

« Je monte les barreaux d’une échelle,
elle est molle »

À l’occasion de sa sortie en vinyle et en cassette le mois dernier, je voulais évoquer Vigilance rose (qui date de l’année dernière) du groupe Rhume. Comme de trop nombreux disques mis de côté, il était finalement passé à l’as, à force de reporter sine die son écoute. Il se trouve que le nom du groupe m’est revenu aux oreilles par la bande, puisqu’en travaillant sur les Années Lithium (encore elles, il faut vous y faire, hein, c’est l’œuvre d’une vie), j’ai interviewé Christian Quermalet (des Married Monk notamment). Ce dernier, metteur en son de Vigilance Rose, avait évoqué Rhume, en me disant que ça pouvait m’intéresser. D’ailleurs, en y jetant une oreille rapide à l’époque, j’ai vite fait le lien avec une question qui revenait souvent à propos du label de Vincent Chauvier (ne serait-ce que dans l’émission sur Rinse France, que je vous invite à réécouter) : pouvait-on identifier clairement un héritage, des descendants qui s’inscriraient dans une identité rattachée à Lithium ? Continuer la lecture de « Rhume, Vigilance Rose (Liquide l’après-midi / Bruit Blanc) »

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Yolande Bashing, Yolande et l’amour (Bruit Blanc)

Yolande BashingIl y aurait un arbre généalogique à dessiner de ces descendances de garçons solitaires qui s’entourent de peu pour délivrer au monde leurs sentiments, souvent dans un geste d’apparence crue et frontale : peu de mots, peu d’instruments, peu d’espoir pour peu de musique ? Peut-être. Mais depuis le début du siècle, des fins fonds des squats de zones industrielles (Noir Boy George) aux journaux à la page (Thousand), une vague froide déboule (et tabasse tout ce qui bouge) avec une musique à leur image, qui a de quoi affoler le territoire et qui s’appuie sur quelques basiques identifiés.  Continuer la lecture de « Yolande Bashing, Yolande et l’amour (Bruit Blanc) »