Depuis combien de temps un groupe de rock n’avait-il pas ainsi retenu notre attention ? Rien de neuf pourtant sous le soleil intermittent de Dublin, juste cinq jeunes hommes âgés de 22 à 24 ans réunis dans Fontaines D.C., en équilibre entre bruit post-punk et pop mélodique, avec un chanteur charismatique jusque sur scène, pour faire du groupe l’une des révélations de l’année 2018, avec un premier album Dogrel sorti ce printemps. Continuer la lecture de « Fontaines D. C. – L’oasis »
Étiquette : Festival : TINALS
Catégories chronique nouveauté, festivals
Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars)
En découvrant U.F.O.F. pour la première – mais aussi pour la deuxième et la troisième fois – on est d’abord saisi de l’envie irrépressible d’en interrompre le déroulement pour trouver refuge dans l’écoute d’une une copieuse compilation d’Emmylou Harris – Anthology : The Warner/Reprise Years (2001), pour être précis. Cette impulsion ne relève évidemment pas de ces associations formelles par lesquelles les échos des œuvres passées en viennent à résonner ostensiblement dans les prolongements actuels de leur descendance assumée. Au contraire. C’est plutôt que la fréquentation prolongée des vocalises éthérées d’Adrianne Lenker suscite, par contraste, le besoin impérieux de se confronter à une version infiniment plus incarnée de l’humanité. Continuer la lecture de « Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars) »
Catégories festivals, portrait
Fat White Family – Tendres pervers
Il existe des moments de télévision pendant lesquels, on aimerait – avec une once de sadisme et beaucoup de naïveté – que tout dérape, comme à la grande époque. Le 17 mai dernier, les trublions de Fat White Family étaient les invités du Quotidien de Yann Barthès sur TMC. Puisque « le groupe le plus trash et bordélique de tout le Royaume-Uni » (sic) est le dernier héritier d’une longue lignée de musiciens situationnistes qui semblent avoir lu Lipstick Traces (Greil Marcus, 1989) et en avoir fait leur livre de chevet, on pouvait rêver d’un bel incident télévisuel. A quoi peut bien ressembler leur tentative d’entrisme dans la société du spectacle ? On s’imaginait déjà chanter Where’s Yann Barthès Now? comme les Television Personalities ironisaient jadis sur le sort du pauvre Bill Grundy. Au lieu de ça, le spectateur a eu droit à une simple interprétation du single Feet, dans une performance conforme à toutes les règles du CSA et dans une mise en scène parfaitement sous contrôle. Continuer la lecture de « Fat White Family – Tendres pervers »
Catégories festivals, mixtape
Mixtape Section26 #1 : Le SuperHomard
¡ Elefant 30 !
Le SuperHomard tire son nom du classique Ne Nous Fâchons Pas (Georges Lautner, 1966) que tous les esthètes sixties apprécient pour sa bande originale signée Bernard Gérard (avec notamment l’indépassable Rosbif Attack). Aux manettes, depuis les débuts du projet et désormais groupe, se trouve Christophe Vaillant, un Avignonnais ayant roulé sa bosse dans de nombreux groupes depuis les années 90 (Strawberry Smell, Pony Taylor, Cucumber, etc). Désormais épaulée en live par son frère Olivier, ainsi que Benoît, Maxime, Julie et Laurent, la formation se produit un peu partout en France et notamment dans plusieurs festivals cet été (en ouverture du TINALS ce jeudi 30/05, pour l’Ostreoid Festival le 15/06 et La Route du Rock le 16/08), histoire de défendre Meadow Lane Park, son excellent premier album paru cette année chez le vénérable label espagnol Elefant, dont nous célébrons toute l’année les 30 ans.
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Catégories festivals, interview
Steve Albini – Ici l’ombre
Metteur en son et musicien à l’intransigeance légendaire, sur la brèche depuis le début des années 80, Steve Albini a su rester bruyamment pertinent quand nombre de ses paires ont perdu pied – ou plus. À l’aune d’une tournée européenne aussi rare que précieuse de son groupe Shellac qui passera jeudi 30 mai par le festival TINALS à Nîmes, l’occasion était trop belle pour ne pas se replonger dans l’interview que cet artisan taiseux à l’humour cinglant avait daigné accorder, à une époque charnière de sa vie artistique, au printemps 1993, pour le septième numéro du fanzine magic mushroom. Continuer la lecture de « Steve Albini – Ici l’ombre »
Catégories festivals, portrait
Rolling Blackouts Coastal Fever
Il aura fallu attendre cinq ans pour que le quintet australien Rolling Blackouts Coastal Fever (Melbourne, l’intarissable) publie son premier album. Hopes Down sera dans les bacs le 15 juin prochain et se place d’emblée, et ce malgré son intitulé, sous une étiquette recouvrant plein d’espoirs : celle de l’iconique label américain Sub Pop. Une bénédiction peu surprenante au regard des louangés EP’s Talk Tight (2016) et The French Press (2017), premiers essais aussi efficaces qu’évidents pour les amateurs de guitares accrocheuses et d’harmonies léchées. Continuer la lecture de « Rolling Blackouts Coastal Fever »
Catégories festivals
Phoenix – Pour TTBC* au TINALS 2018
Ce que tu dois savoir pour épater voisine(s) et / ou voisin(s) au concert de Phoenix.
*TTBC = Trying To Be Cool
Que tu le veuilles ou non, que tu retournes le problème dans tous les sens, que tu les haïsses ou les vénères, il n’existe qu’une seule certitude : Phoenix est le groupe le plus übercool (© Paul Smith de Maxïmo Park) de la planète pop – ce qu’étaient par exemple les Beastie Boys à la fin du siècle dernier. Accueilli dans l’Hexagone avec suspicion à la sortie du pourtant inusable United en 2000 (trop jeune, trop beau, trop french, trop versaillais blah blah blah), le groupe a fini par revêtir les habits (sur mesure, les habits) de fils prodigues après la sortie de l’irrésistible Wolfgang Amadeus Phoenix en 2009, couronné par un triomphe aussi gigantesque qu’international. Continuer la lecture de « Phoenix – Pour TTBC* au TINALS 2018 »
Catégories festivals
Consommer Local au TINALS 2018
À This Is Not A Love Song, il y a les têtes d’affiche… Cette année, The Breeders, Cigarettes After Sex, Ty Segall, Phoenix, viendront jouer sous le soleil brûlant de Nîmes. Il y a aussi quelques groupes locaux dont vous n’avez certainement pas autant entendu parler. Remercions donc vivement les programmateurs de faire une petite place aux formations underground françaises. C’est loin d’être anodin et même courageux : les médias hexagonaux, en tout cas les généralistes, ont tendance à traiter avec indifférence, quand ce n’est pas avec mépris, tout un pan du rock d’ici. Continuer la lecture de « Consommer Local au TINALS 2018 »