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Thomas Pradier, Où cette histoire nous mènera (Lunadelia Records)

Où cette histoire nous mènera ? C’est la question que j’aurais dû poser à Thomas Pradier quand je l’ai croisé le mois dernier à Strasbourg, alors qu’il fumait tranquillement une cigarette après un concert où il œuvrait à la basse (une réédition de la fameuse Höfner Violin en bandoulière, les détails ont une importance) dans un backing band tranquille. Tout de vert vêtu, dans une belle veste aux motifs mexicains brodés, l’élégant jeune homme, mèche blonde et yeux bleu-clair, porte avec modestie une classe certaine, et parle de peu de mots, avec douceur. Continuer la lecture de « Thomas Pradier, Où cette histoire nous mènera (Lunadelia Records) »

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Krautrocksampler, Julian Cope (Headheritage/Kargo & l’éclat)

KRAUTROCK Special

La Bible, pas celle achevée d’imprimer par Gutenberg et Pierre Schöeffer à Mayence en 1455, non. Mais la bible fondatrice pour les amateurs du genre, assurément. Rien d’étonnant à ce que ce soit en 1995 que l’ex-Teardrop Explodes Julian Cope ait publié cet indispensable petit guide d’initiation à la grande Kosmische Musik qui fait encore référence aujourd’hui, même si la caverne des archives est si vaste qu’on y découvre encore des tas de choses d’importance.
Si les inusables noms de Can, Faust, Neu! ou Kraftwerk étaient déjà sur toutes les lèvres suite à l’avènement du post-rock, et au préalable grâce aux valeureux passeurs que furent Steven Stapleton (Nurse With Wound), Robert Hampson (Loop), Sonic Boom (Spacemen 3), Tim Gane (Stereolab), Barney Sumner (New Order), Jim et William Reid (Jesus And Mary Chain)*; ceux d’Amon Düül (1 et 2), de Popol Vuh, d’Ash Ra Tempel ou des débuts de Tangerine Dream renvoyaient à des souvenirs frontaliers pas nécessairement glorieux.

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La Soupe aux Choux

KRAUTROCK Special

Klaus Schulze

 

Des premiers Kraftwerk à Neu!, il y a déjà un monde. A de nombreuses choses près, ce que l’on nomme Krautrock peut paraître indéfinissable. En revanche, dans nos esprits, de la fin des années 60 au début des années 80, presque tout ce qui est allemand est Kraut.
Dans le plus parfait désordre, voici une sélection forcément expérimentale (dés)unie par le goût du chou-caillou (bijou, genou, hibou, pou), du chou amer, du chou froid, du chou confit, du chou synthétique, du chou planant, du chou cosmique, du chou industriel, du chou psyché, du chou nippon, du chou dub, du chou glamour et même… du chou de velours. Soit un chou teuton au groove toujours froid, et droit dans sa motte.

Une playlist composée par Gunter Ferchäud, Beatus Ceßbron et Xaver Mazür

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Michael Rother – L’Homme-orchestre

KRAUTROCK Special

Michael Rother
Michael Rother

Il aurait pu être un homme-robot membre de Kraftwerk. Il a préféré dès 1971, avec un autre “dissident”, Klaus Dinger, initier Neu! avant de rejoindre ses aînés Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius, réunis dans Cluster, pour expérimenter en trio avec Harmonia. Il aurait pu devenir guitariste de David Bowie en pleine période “berlinoise”. Mais Michael Rother a plutôt enregistré sous son nom neuf albums essentiellement instrumentaux, dont les quatre premiers, Flammende Herzen (1977), Sterntaler (1978), Katzenmusik (1979) et Fernwärne (1982). Réédités dans un coffret intitulé Solo, avec des textes signés Jim O’Rourke, John Foxx (Ultravox!) et William Tyler (Lambchop, Silver Jews, Bonnie “Prince” Billy, Candi Staton…), chacun d’entre eux mérite d’être (re)découvert par quiconque s’intéresse à The Durutti Column ou bien au Jacno de Rectangle (1979).

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Piroshka, Brickbat (Bella Union / PIAS)

Piroshka BrickbatJ’étais à peu près sûr de ne pas avoir jeté « jeté » ces premiers mails reçus le 18 septembre 2017, à une époque où j’avais la tête ailleurs. Je n’avais donc pas tout à fait réagi comme il se devait à la nouvelle – comme il se devait ? Faire des bonds de cabri dans le salon, ressortir tous les disques des personnes concernées (une vingtaine de disques au total), déboucher une bouteille de vin (Rioja, merci), passer une nuit blanche à tout réécouter et tirer quelques plans sur la comète. Pour résumer, depuis Londres, un ami un peu perdu de vu — mais beaucoup croisé dans les années 1990 – m’annonçait la naissance d’un nouveau projet avec sa compagne. Cette nouvelle, en fait, je l’attendais depuis plus de deux décennies. Continuer la lecture de « Piroshka, Brickbat (Bella Union / PIAS) »

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Attic Lights, Love In The Time Of Shark Attacks (Elefant)

¡ Elefant 30 !

Attic Lights, Love In The Time Of Shark AttacksUne fois de plus, sans qu’on ne parvienne jamais à en percer les mystères, les flux musicaux transatlantiques semblent avoir miraculeusement franchi les océans pour resurgir, au mépris de toute cohérence géographique, au beau milieu des hautes terres écossaises. C’est en effet depuis une improbable enclave américaine édifiée en plein Glasgow qu’Attic Lights publie aujourd’hui son troisième album, le deuxième pour le compte du label espagnol Elefant – dont nous fêtons les 30 ans -, histoire de brouiller définitivement toute forme de cohérence spatio-temporelle.

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FTR, Manners (Third Coming Records)

Le Shoegaze et la France a tout d’une histoire compliquée. Quand Slowdive ou My Bloody Valentine reçoivent les attentions de la presse musicale généraliste et des grands festivals depuis quelques années, les groupes hexagonaux récents peinent parfois à trouver des relais, au-delà du noyau dur des passionnés (que je salue en passant), malgré la qualité et la diversité de la scène.  Mentionnons par exemple le collectif nøthing, qui à travers ses compilations regroupe une grande partie des forces vives du pays : La Houle, Tapeworms, DEAD, Dead Horse One, T/O, Maria False et d’autres encore. La salle de concert du Supersonic à Paris, ou les labels Cranes Records (Dead Mantra, Seventeen at this Time) et (auto-citation) Requiem Pour Un Twister (Venera 4) constituent également des repères importants. FTR est justement un transfuge du label parisien.
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Notre Silence

mark hollis

C’est un début de soirée de décembre, décembre 1996, c’est le mariage d’un ami, nous sommes jeunes et nous savons nous amuser. Le mariage est en deux parties, un repas puis un dîner avec de la danse, comme souvent. Entre ces deux grands moments d’amusement, nous faisons un saut chez Rough Trade, puisque presque un mois avant sa sortie officielle fin janvier 1997, le magasin parisien propose déjà à la vente plus ou moins sous le manteau, les premières copies vinyle de Homework, le tant attendu premier album de Daft Punk.

Un bel événement au milieu d’un autre, des mariages (et donc, un peu plus tard, des divorces) il y en aura d’autres, d’aussi bons disques de Daft Punk, c’est moins évident. Continuer la lecture de « Notre Silence »