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The Feelies, Higher Ground (A&M Records)

On peut être heureux dans la vie sans écouter les Feelies. J’en connais qui y parviennent. Pour des raisons qui m’appartiennent, je les vois rarement, pour ne pas dire jamais. Et puis il y a les autres, qu’avec le temps j’identifie d’un regard. Ceux à qui la simple évocation du groupe file la banane doublée en peau de velours. À me lire, on pourrait croire que j’évoque un club souterrain pour initiés frustrés, donc difficile d’accès. Il n’en est rien. Les disques des Feelies sont en vente libre. On ne parle pas là de free jazz, de musique concrète, sérielle ou post-industrielle. Comme tous les groupes audibles après l’invention du phonographe, le quatuor du New Jersey oscille sans se soucier du temps et des modes qui passent entre rock, pop et folk depuis 1980. Continuer la lecture de « The Feelies, Higher Ground (A&M Records) »

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Sous Surveillance : Special Friend

Special Friend
Special Friend / Photos : Coralie Gardet

Qui ?

Un duo formé de la franco-américaine Erica Ashleson (batterie et voix) et de Guillaume Siracusa (guitare et voix).

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Papivole#7, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Edie Vee, photographe

Stephen Pastel Edie Vee
Stephen Pastel, février 1995 / Photo : Edie Vee

Je finissais par remarquer leur regard, à force. En lisant la presse musicale anglo-saxonne toutes les semaines, New Musical Express, Melody Maker, je distinguais leurs styles, différents, entre ceux qui captaient le point de bascule d’un concert dans un mouvement qui laissait des traces, ceux qui jouaient l’intimité du gros plan, seuls avec la vedette dans une chambre d’hôtel, ou encore ceux qui dans une explosion de couleurs tentaient la mise en scène, avec des accessoires ridicules, forcément ridicules. En France, je reposais mes yeux sur les noirs et blancs des Inrockuptibles et l’école MonfournyMulet, ou je prenais le plein de couleurs dans Best, chez Youri Lenquette ou Jean-Yves Legras. Et il y avait Edie Vee, mystérieuse, rare, qui capturait dans un geste naturel les étoiles filantes de mon panthéon personnel dans une revue pop moderne : la clique américaine autour de Drag City, les cousins écossais autour de Domino, les amis français autour de Lithium. Forcément, ça rapprochait. Continuer la lecture de « Papivole#7, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Edie Vee, photographe »

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Glass Beach, The First Glass Beach Record (autoproduit)

Pochette de The First Glass Beach AlbumFace à la virtuosité d’artistes en plein étalage de leurs facultés, deux réactions peuvent sauter à la gorge : une viscérale crispation, trouvant son origine dans une sorte de mépris vaguement jaloux face à tant d’esbroufe mains-dans-les-poches, ou une bien plus sereine envie d’ouvrir grand les tympans pour ne rien louper de ce perpétuel bouquet final. La frontière est mince entre l’une et l’autre, tenant bien souvent à des pas-grand-chose, des attitudes imperceptibles, des jugements sans doute superficiels. Et c’est ainsi qu’à l’opposé d’autres projets pompiers et agaçants avec lesquels ils partagent pourtant la passion des grandes fresques indie-rock épiques et doucement indulgentes (Car Seat Headrest, entre autres), les américains de Glass Beach restent profondément attachants malgré leur tendance maladive à vouloir être trente groupes à la fois. Continuer la lecture de « Glass Beach, The First Glass Beach Record (autoproduit) »

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Metronomy Forever

Metronomy Joseph Mount
Metronomy (avec Joseph Mount en rose au milieu)

Metronomy, c’est un groupe mais en vrai, c’est surtout un mec, et ce mec, pour les filles, c’est un gars plutôt rassurant. Pas très beau, limite rondouillard, qui porte des K-way et des sneakers multicolores, le gars se la raconte pas, il fait son truc et il le fait plutôt bien. Joseph Mount, c’est un peu une barre Ovomaltine l’air de rien. On dira que le bassiste et la batteuse sont beaucoup plus attirants que lui, mais c’est cool aussi quand le leader n’est pas trop sexy. Bref, j’ai écouté leur nouvel album hier soir et ce matin, et comme à chaque fois, j’ai pensé : « hey bien joué gars, t’es vraiment malin ». Continuer la lecture de « Metronomy Forever »

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Les crapules en bicross d’Ecosse

Premier grand concert en France des BMX Bandits depuis 26 ans.

BMX Bandits
BMX Bandits

Si l’on s’en tient aux faits, ce sera le tout premier concert des BMX Bandits à Paris. A Paris, certes mais pas en France. Au printemps 1993, ce qui ne rajeunit personne mais permet de constater que l’excitation demeure palpable, dans la banlieue de Nantes eut lieu le festival Stone Age où la troupe de Duglas T. Stewart partageait l’affiche avec Gallon Drunk et rien moins que Television Personalities. Une soirée à marquer d’une pierre blanche puisque toutes les tribus, d’est en ouest, de ce que l’on appelait encore à raison, l’indie pop, s’y rencontrèrent, parfois pour la première fois. Augmentés d’un Norman Blake (Teenage Fanclub) en grande forme, le groupe livra ce soir là un concert inoubliable, émouvant, drôle et incandescent. C’est dire si vingt-six ans plus tard nous sommes plus que frétillants de les retrouver au Hasard Ludique pour la soirée de clôture du Paris Popfest. Aussi important et précieux à notre coeur que Jonathan Richman ou Daniel Johnston, Duglas T Stewart à un jour écrit ces mots : I don’t care about fashion, All I need is Passion. Rappellons-nous pourquoi ce groupe reste indispensable. Continuer la lecture de « Les crapules en bicross d’Ecosse »

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Studio Electrophonique, Buxton Palace Hotel (Violette Records)

Studio ElectrophoniqueC’est très précisément au moment où l’on se dit qu’on ne nous y reprendra plus que ça nous tombe sur le coin de la gueule. C’est très précisément au moment où l’on se dit : « ouf, finies les histoires improbables qui foutent la vie sens dessus dessous » qu’en commence une nouvelle – dont bien sûr, on ne connait pas la fin. C’est très précisément au moment où l’on sait que, de toute façon, on a déjà tout vu, tout entendu, que se pointe un jeune type à la gueule d’ange, la mèche négligée et le look impeccable (comprendre un peu sixties) qui en dit long sur les ambitions. Même pas trente ans au compteur et pourtant. Et pourtant, ce garçon écrit des chansons qui bouleversent les habitudes. Des chansons dont on tombe amoureux en un claquement de doigt – parce qu’on est d’accord, hein, c’est bien de cela qu’il s’agit quand on écoute un disque ? – à cause d’un changement d’accord, d’une note d’orgue haïku qui se pointe au détour d’un refrain, d’un mot comme murmuré du bout des lèvres. Continuer la lecture de « Studio Electrophonique, Buxton Palace Hotel (Violette Records) »

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Bis – Encore une fois !

BIs
Bis

12 mai 1997, l’Arapaho, petite salle de concert située place d’Italie restée célèbre pour ses poteaux en béton particulièrement mal placés et sa programmation éclectique. Ce soir, Bis vient présenter son premier album, The New Transistor Heroes. Pour ma part, je tremble comme une feuille, car je suis chargée de remettre au groupe un questionnaire à remplir par les filles dont j’aimerais joindre le fanzine pailleté consacré principalement à la britpop, The Blue Mirror. C’est mon premier travail de « journaliste », il faut que j’aille backstage voir le groupe, c’est très impressionnant pour la jeune fille de 18 ans que je suis. Continuer la lecture de « Bis – Encore une fois ! »