Pete Droge vient de sortir un single, Lonely Mama, qui a tout le potentiel pour séduire les amis de Neil Young et les amoureux des premiers disques de Damien Jurado. Le single possède évidemment une édition vinyle et on peut, en se promenant sur le net, découvrir une version live qui a été filmée il y a quelques mois. Elle révèle un fringant garçon avec une silhouette très Neil Young chanter ses chansons en toute simplicité. Cette version a été travaillée avec Martin Feveyear, qui travaillait aux côtés de Mark Lanegan lors de sa carrière solo. Feveyear a notamment enregistré, mixé et joué sur les albums I’ll take care of you et Field Songs. Ces deux disques étant les meilleurs de l’ex-Screaming Trees, on est de plus en plus intrigué par ce Pete Droge, d’autant plus qu’il a signé avec le label de Mike McCready, photographe et surtout guitariste de Pearl Jam. Voilà qui commence à faire beaucoup pour un seul homme…
Derrière ce single laconiquement déposé sur Internet, une carrière « cachée » et des chansons qui ont eu leur quart d’heure de gloire dans les années 90 et qui doivent être réécoutés aujourd’hui. Pete Droge fut, avec Johnny Cash, l’une des premières signatures d’American Recordings, le label fondé par Rick Rubin. Et à la différence de Swell, les bandes des disques de Droge ne furent pas rangées dans un placard. Droge publia Necktie Second (1994) quelques mois après sa signature. Celui-ci connut son petit succès, notamment grâce à la chanson If You Don’t Love Me (I’ll Kill Myself) qui figura sur la bande originale de Dumb & Dumber.
Le succès escompté par Rubin ne fut peut-être pas au rendez-vous. Pete Droge trouva refuge chez Epic au milieu des 90’s et continua de faire de la musique. Toujours produit par Brendan O’Brien, il publia Spacey and Shakin, un disque à ranger entre un disque des Afghan Whigs et une compilation des Wallflowers.
Au cours des années 2000, la présence dans les bacs de Droge est plus disparate mais il prépare un nouvel album. On se promet secrètement de rattraper le temps perdu.
