Édito
Ce fanzine est né dans l’urgence à un moment où nous, les 26 démissionnaires de la revue pop moderne, nous rendions compte que nous n’avions aucune envie de laisser les choses se terminer ainsi. Dans l’élan de notre claquage de porte (un désaccord de fond avec le repreneur de Magic), l’idée d’un one shot en forme de renaissance du format originel de notre revue – le fanzine Magic Mushroom, né en 1991, a marqué le début de l’histoire – nous semblait la meilleure idée pour boucler la boucle, et repartir sur d’autres aventures, collectivement. La suite, on l’imagine pour commencer sur la toile, puis sur papier, si les choses avancent bien. En tout cas, nous sommes Section26, et nous n’avons pas l’intention d’arrêter d’écrire sur la pop moderne.
Il est tellement facile de trouver des accroches, de façonner des légendes à coup de punchlines, de monter des anecdotes en épingle pour trouver l’angle idéal et tenter de construire un mythe qui durera le temps qu’il faudra avant de passer à un autre.
Dès les premières notes de Screen memories, quatrième album de John Maus, le synthétiseur analogique prend une fois encore toute sa place, et ce n’est pas anodin. Crée de toutes pièces par Maus, de la gravure du circuit à l’assemblage des pièces, il définit en grande partie son esthétique. Pour l’ancien clavier d’Animal Collective ou Panda Bear, et proche d’Ariel Pink avec qui il a longtemps collaboré, les sonorités de ces instruments hâtivement estampillées eighties vont plutôt chercher les bases de leurs harmonies au milieu de la renaissance, dans certaines pièces de musique médiévale qu’il a longtemps étudiées.
Il faut se pincer pour y croire. Très fort. Il faut se frotter les yeux pour être sûr de ne point rêver. Très longuement. Il faut être en présence d’un témoin potentiel, qui pourrait, le cas échéant, confirmer vos dires. Il faut regarder plusieurs fois le calendrier pour bien se persuader de l’année. Car, à l’heure du tout technologique, du triomphe du sampler, de la reconnaissance des remixes en tant que création artistique, découvrir un disque des 
Elle, c’est l’impératrice officieuse du beat vicieux, de la punchline chargée de sexe brut, une performeuse hors normes idéologiquement militante, allergique aux clichés et au premier degré. Mais depuis I Feel Cream en 2009, Peaches semblait avoir disparu des bacs à disques. Constat à moitié vrai puisqu’à défaut d’un véritable album, elle a expérimenté d’autres formes d’expression : l’opéra rock avec Peaches Does Herself (2012) précédé par la tentative avortée du show Peaches Christ Superstar (2010), et une pléthore de featurings aussi variés qu’hétéroclites : un single aux côtés du guitariste de Rammstein dans son groupe Emigrate l’an dernier, des collaborations électro avec les allemands de Gomma et Boyz Noize en 2012, une autre avec le rappeur queer Cazwell en 2011, sans oublier celle auprès de The Flaming Lips et Henry Rollins pour une version alternative de The Dark Side Of the Moon (2010) et un caméo au même moment chez Christina Aguilera. Cherchez-là, et elle ne réapparaîtra jamais où on l’imagine.
Pour ceux qui imaginent encore que les relations entre la France et l’Allemagne se sont longtemps limitées à une bonne grosse poignée de main entre Giscard et Helmut Schmidt au sortir d’un déjeuner copieusement arrosé de Riesling au restaurant le Bœuf à Blaesheim, en Alsace (terrain neutre, LOL), ou alors à la même scène décalquée à l’infini avec tous les dirigeants qui leur ont succédé des deux côtés du Rhin jusqu’au récent gros câlin entre François et Angela, c’est faux. Il est certain que cette utopie franco-teutonne a pris un autre tournant dans une sphère plus cathodique, mais historiquement, il faut tenir compte d’un autre duo. Selon la légende, l’histoire débute à l’hiver 1992/93 dans une boulangerie de Adalbertstraße, à Berlin. La jeune française Françoise Vanhove fait alors partie du girl band garage punk Les Lolitas (dont le troisième album a été produit par un certain Alex Chilton), et le fringant allemand Friedrich Ziegler s’illustre dans une formation noisy expérimentale, Sigmund Freud Experience.
Il y a eu les pères fondateurs de la techno à Detroit, sans cesse célébrés par les plus jeunes générations, et il y a