Qui ?
Christian Luengen (voix, guitare solo)
Nick Gillespie (basse, voix)
Patrick Gillespie (batterie)
Freddy Kempel (guitare rythmique, voix) Continuer la lecture de « The Yetis »
quotidien pop moderne since 1991
Christian Luengen (voix, guitare solo)
Nick Gillespie (basse, voix)
Patrick Gillespie (batterie)
Freddy Kempel (guitare rythmique, voix) Continuer la lecture de « The Yetis »
Elle, c’est l’impératrice officieuse du beat vicieux, de la punchline chargée de sexe brut, une performeuse hors normes idéologiquement militante, allergique aux clichés et au premier degré. Mais depuis I Feel Cream en 2009, Peaches semblait avoir disparu des bacs à disques. Constat à moitié vrai puisqu’à défaut d’un véritable album, elle a expérimenté d’autres formes d’expression : l’opéra rock avec Peaches Does Herself (2012) précédé par la tentative avortée du show Peaches Christ Superstar (2010), et une pléthore de featurings aussi variés qu’hétéroclites : un single aux côtés du guitariste de Rammstein dans son groupe Emigrate l’an dernier, des collaborations électro avec les allemands de Gomma et Boyz Noize en 2012, une autre avec le rappeur queer Cazwell en 2011, sans oublier celle auprès de The Flaming Lips et Henry Rollins pour une version alternative de The Dark Side Of the Moon (2010) et un caméo au même moment chez Christina Aguilera. Cherchez-là, et elle ne réapparaîtra jamais où on l’imagine. Continuer la lecture de « Peaches, Rub (I U She/INgrooves/K&B) »
Pour ceux qui imaginent encore que les relations entre la France et l’Allemagne se sont longtemps limitées à une bonne grosse poignée de main entre Giscard et Helmut Schmidt au sortir d’un déjeuner copieusement arrosé de Riesling au restaurant le Bœuf à Blaesheim, en Alsace (terrain neutre, LOL), ou alors à la même scène décalquée à l’infini avec tous les dirigeants qui leur ont succédé des deux côtés du Rhin jusqu’au récent gros câlin entre François et Angela, c’est faux. Il est certain que cette utopie franco-teutonne a pris un autre tournant dans une sphère plus cathodique, mais historiquement, il faut tenir compte d’un autre duo. Selon la légende, l’histoire débute à l’hiver 1992/93 dans une boulangerie de Adalbertstraße, à Berlin. La jeune française Françoise Vanhove fait alors partie du girl band garage punk Les Lolitas (dont le troisième album a été produit par un certain Alex Chilton), et le fringant allemand Friedrich Ziegler s’illustre dans une formation noisy expérimentale, Sigmund Freud Experience. Continuer la lecture de « Stereo Total, Yéyé Existentialiste (Blow Up Records) »
Il y a eu les pères fondateurs de la techno à Detroit, sans cesse célébrés par les plus jeunes générations, et il y a Moritz Von Oswald à Berlin. Une connexion logique qui se poursuit toujours sur scène, comme avec Juan Atkins sous l’identité Borderland lors de la dernière édition du Weather Festival à Paris. De son groupe Palais Schaumburg à Basic Channel (avec Mark Ernestus) et son alias Maurizio, Moritz Von Oswald a creusé en trente ans le sillon d’une épure technoïde sidérante, traversée par un travail sur les rythmiques, les textures, les échos, se frottant au minimalisme, au dub, au classique et cette fois, au jazz. Continuer la lecture de « Moritz Von Oswald Trio, Sounding Lines (Honest Jon’s Records/Modulor) »
Jacco Gardner avait ouvert en grand les portes de son Cabinet Of Curiosities (2013), le public s’y pressa, émerveillé par les beautés baroques qui y étaient exposées. Succès critique autant que populaire, le juvénile batave a aujourd’hui la lourde tâche de donner une suite à cette prouesse sonore, d’une délicatesse inouïe. Hypnophobia (2015) nous entraîne ainsi dans les nuits blanches du hollandais volant de vingt sept ans. Ce périple sinueux dans les tourments angoissés d’une âme romantique et pure, moins immédiat que son prédécesseur, confirme cependant les espoirs placés dans le timide jeune homme. Les chemins de traverse instrumentaux (All Over, Grey Lanes) à la croisée d’Air, Michel Legrand et Broadcast y rencontrent le psychédélisme chamarré de Syd Barrett et The Move (Find Yourself). Il flotte un doux parfum d’encens rassurant, des volutes de fumées de narguilé emplissent la pièce vide (Outside Forever). Jacco attrape sa guitare sèche, il improvise des arpèges au grès de son inspiration, laissant ses doigts filer sur le manche (Brightly). Le troubadour épigone de Donovan et Nick Drake hante ses nuits de mélodies antiques pour surmonter son insomnie (Hypnophobia). Aux rêves éveillés, bouffées de délire (Before The Dawn) succèdent berceuses en demi-teintes (Make Me See), cependant Jacco ne trouve toujours pas le repos tant désiré. Il se plonge à corps perdu dans sa collection de romans gothiques (Face To Face, Another You) préférant le mythe de Prométhée à une réalité aussi bruyante que déconcertante.
De San Carol, on n’avait pas oublié La Main Invisible (2013). Un premier effort intrigant, un disque (de) solitaire entièrement tourné vers les synthétiseurs et une certaine idée des eighties, cette décennie que Maxime Dobosz n’a pas connue. Plus ramassé et percutant, ce second essai enregistré en groupe prend le rock à bras le corps, sans évacuer l’amour des claviers analogiques ni le sens du décalage. Continuer la lecture de « San Carol, Humain Trop Humain (Gonzaï Records) »
En duo dans Kings Of Convenience, les Simon & Garfunkel norvégiens du début des années 2000, ou en quatuor aux côtés de The Whitest Boy Alive, tout récemment séparés, Erlend Øye porte en lui depuis toujours le gène de la nonchalance et le goût du voyage. Bergen, Berlin, Manchester, Londres, et désormais Syracuse, il va où le vent le berce, et compose au fil des escales. Alors qu’on l’attendait avec un disque en Italien, Erlend revient avec Legao, second album solo onze ans après Unrest (2003). Dix titres enregistrés à Rejkjavik avec les musiciens du groupe reggae Hjálmar, en forme de retour chaloupé pour celui qui désormais marche avec le soleil. Continuer la lecture de « Erlend Øye – Soleil froid »
Ultimate Painting fut un de nos coups de cœur de l’automne 2014. L’album, sous ses airs austères, laissait apparaître de graciles mélodies entrelacées. Projet parallèle de Jack Cooper (Mazes) et James Hoare (Veronica Falls, The Proper Ornaments), Ultimate Painting, du nom d’une œuvre réalisée par Drop City, une communauté hippie du Colorado, doit être considéré avec le même égard que les principaux groupes des intéressés. Si dans les années 60, il était courant de sortir deux albums dans un intervalle inférieur à un an, la pratique est aujourd’hui une anomalie rafraîchissante que seuls quelques hurluberlus pratiquent (Ty Segall en tête). Les deux Britanniques semblent ainsi éditer des disques au gré de leur féconde inspiration et non de quelques impératifs mercatiques. Nous pouvons les en remercier, Green Lanes est tout aussi habile et subtile que son prédécesseur. Pas de révolution sonore : Ultimate Painting se plaît toujours à explorer les méandres de rythmes indolents (Kodiak, Sweet Chris), s’éprend encore de délicats arrangements de guitares (The Ocean), et aime à nous combler de leur deux voix harmonisées (Break The Chain, Paying The Price). Les héros du groupe ne sont certes jamais très loin (Bob Dylan, The Byrds, The Velvet Underground, The Beatles), mais le talent d’Ultimate Painting ne doit être pour autant négligé : sous une apparente modestie, une formation adroite et élégante dans l’art éternel de la chanson pop.