Le 10 octobre dernier, nous débarquions au Supersonic voir le groupe taïwanais Sunset Rollercoaster dans le cadre d’une soirée La Veillée Pop (avec également Good Posture, évoqué ici-même dans un Sous Surveillance). Il n’est pas 21 heures, et déjà, une queue hallucinante longe le pâté de maisons de la rue Biscornet. Dans un lieu bondé et après des débuts timides sur scène, Sunset Rollercoaster livrait un set impeccable. Continuer la lecture de « Sunset Rollercoaster, Cassa Nova (夕陽音樂產業有限公司) »
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Agnès Gayraud : « La dialectique que je décris, je l’ai constamment trouvée formulée dans la critique rock. »
Assurément, Dialectique de la pop est un livre important. Tant par son caractère inédit et novateur que par l’ampleur de son propos : élaborer une théorie de la pop, qu’il faut ici comprendre non pas de manière étroite comme un genre particulier, mais dans son acception générale de « musique populaire enregistrée ». Car il s’agit pour Agnès Gayraud ‒ que nous connaissons aussi par son projet musical La Féline ‒ de penser l’objet « pop » en tant que philosophe. C’est-à-dire d’en définir le statut et la portée esthétiques, de tenter de cerner sa « singularité en tant qu’art », de cerner ses formes et ses conditions de production-diffusion. Autrement dit, s’attacher à prendre toute la mesure de ce qui s’est imposé comme l’une des formes culturelles majeures de ces soixante dernières années, de ses expressions les plus mainstream au plus pointues. Une entreprise importante, répétons-le, qui mérite donc bien de revenir avec l’auteure sur certaines de ses grandes thématiques. Entretien. Continuer la lecture de « Agnès Gayraud : « La dialectique que je décris, je l’ai constamment trouvée formulée dans la critique rock. » »
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The Apartments au Sonic à Lyon, le 12 octobre 2018.
Je me souviens très précisément du 11 novembre 2009. C’était un mercredi, le soleil avait joué avec les nuages toute l’après-midi avant de laisser la place à une fine pluie. Je m’en souviens très précisément car j’ai assisté ce jour-là à un des concerts qui a le plus marqué ma vie. Lorsque j’ai emprunté la rue Biot, après m’être trompé de sortie au métro de la Place de Clichy, j’ai tout de suite été saisi par ses lettres noires qui se détachaient sur le fond lumineux (blanche, la lumière) de l’enseigne : Peter Walsh – & 49 Swimming Pools, le groupe sans qui… Continuer la lecture de « The Apartments au Sonic à Lyon, le 12 octobre 2018. »
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Escape-ism, The Lost Record (Merge Records)
« Hi. I’m the lost record… »
Je suis vilain, crasseux, revêche et agressif. Je suis le fidèle témoin d’une vieille tradition de disques auréolés de sperme, de sueur et sang. Ceux qui prétendent me résumer au fruit de l’imagination de Ian Svenonius ne comprendront rien à ce qui m’anime. Il ne faudrait pas que mon génial inventeur joue les imposteurs et me fasse de l’ombre… Je sais feuler, mais je sais aussi griffer et mordre. Continuer la lecture de « Escape-ism, The Lost Record (Merge Records) »
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Low’s « Double Negative » by Jonathan Caouette
After 25 years as a band, Low have reached a new high. With theit formation, the married couple Alan Sparhawk and Mimi Parker broke new ground, bringing unparalleled slow and sad intensity to every note. And yet, Double Negative (Sub Pop), their latest album, is their most radical work, underlining the fact that the band is going through a full-scale metamorphosis. They teamed up with producer B. J. Burton (Bon Iver, Lizzie, and Francis and the Lights) to make an excruciatingly minimal, bare and powerful album. I discovered Low fourteen years ago thanks to Tarnation, by Jonathan Caouette, a mind-blowing and unforgettable documentary made in 2003. Back then, the band had already produced some of its most beautiful albums. For this first autobiographical home movie edited on IMovie, the filmmaker displayed intimate and tragic snippets of his life. His whole life was laid bare through the prism of his mother’s struggle with mental illness and the exploration of his sexual identity. His experience was recorded with a hypnotic mixture of snapshots and Super-8 videos sometimes sourced from his childhood. The soundtrack to these haunting images was beautiful. It featured Lisa Germano, the Cocteau Twins, Mavis Staples, Marianne Faithful and the Magnetic Fields. It also included three Low songs (Laser Beam, Embrace and Back Home Again), which appeared symbolically in the first and final frames, as well as in the middle of the film. When I first listened to Double Negative, I immediately thought of Jonathan Caouette, wondering how he would have reviewed this album. Here is his answer. Continuer la lecture de « Low’s « Double Negative » by Jonathan Caouette »
Catégories track-by-track
Double Negative de Low, par Jonathan Caouette
Il aura fallu attendre vingt-cinq ans de carrière pour en arriver là. Avec Low, le couple Alan Sparhawk et Mimi Parker ont posé les bases d’un genre à eux, comme une évocation lente et triste d’une intensité sans pareil. Double Negative (PIAS), leur nouvel album, est pourtant le plus radical de tous, comme s’ils avaient débarrassé d’un brutal revers de main sur la table la méthode qu’ils avaient créée. Avec leur producteur BJ Burton (Bon Iver, Lizzo, et Francis and the Lights), ils ont concentré leur propos à l’os, dans leur forme la plus brute, la plus nue, la plus puissante. J’ai découvert Low il y a 14 ans, alors que le groupe avait déjà quelques-uns de leurs plus beaux albums derrière eux, au détour d’un documentaire bouleversant, de ceux que l’on n’oublie jamais : Tarnation de Jonathan Caouette (2004). Pour son premier film en forme d’autofiction réalisée chez lui sur imovie, il avait mis en scène l’intime, le tragique : toute sa vie par le prisme de l’évolution psychiatrique de sa mère et la quête de son identité sexuelle, dans un tourbillon hypnotique de photos et de vidéos super 8 parfois tournées lorsqu’il était encore enfant. Ces images d’une force indélébile étaient accompagnées d’une bande son magnifique (Lisa Germano, Cocteau Twins, Mavis Staples, Marianne Faithfull, The Magnetic Fields…), et comportaient également trois titres de Low (Laser Beam, Embrace et Back Home Again), présents symboliquement au début, au milieu et à la fin de son film. Lorsque j’ai écouté Double Negative, j’ai immédiatement pensé à Jonathan Caouette, me demandant ce qu’il aurait pensé d’un tel disque. Voici sa réponse.
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Brace ! Brace !, Brace ! Brace ! (Howlin’ Banana)
La France et la pop entretiennent une relation compliquée. Beaucoup de groupes d’ici n’eurent pas toujours le succès qu’ils méritaient, des Freluquets en passant par Tahiti 80, Aline ou Mehdi Zannad. La règle a bien sûr eu ses exceptions (Phoenix, Laurent Voulzy, Les Innocents etc…), et la situation est étonnamment positive ces derniers temps. L’Hexagone possède désormais une scène florissante et multiple (Biche, Pearl & The Oysters, Good Morning TV, En Attendant Ana, Lemon Swell, Requin Chagrin, Julien Gasc…) Parmi eux, figurent en bonne place Brace ! Brace !, une très jolie et prometteuse formation parisienne dont le premier album, après deux EPs, sort sur l’une des places fortes du garage français. Continuer la lecture de « Brace ! Brace !, Brace ! Brace ! (Howlin’ Banana) »
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Say goodbye, wave hello.
Alors que sort un nouvel EP live et numérique, Initials PMW, et débute une tournée française de The Apartments (complété comme les dernières tournées par Antoine Chaperon et Natasha Penot), retour sur l’un des chefs d’œuvre (ndlr. on évoque ici l’une des rares discographies à ne compter que des chefs d’œuvre) de l’Australien Peter Milton Walsh, A Life Full Of Farewells, paru en 1995 et dont on attend désormais une réédition (vinyle) en bonne et due forme. Continuer la lecture de « Say goodbye, wave hello. »